Ne laissez pas vos enfants investir leurs économies dans le Bitcoin.
Non pas qu'ils ne pourraient pas faire "un coup", quand cette unité va passer peut-être à 50,000, ou à 60,000 dollars, mais parce que le "contre-coup" en sera terrible : La chute sera aussi violente que la hausse aura été soudaine.
Fondamentalement, un bitcoin ne représente pas de valeur.
Son prix est formé comme une conséquence de la confrontation de l'offre (structurellement limitée) et de la demande (conjoncturellement explosive).
Son prix n'est donc aucunement formé (c'est l'autre manière systémique d'établir un prix) sur la base d'une anticipation raisonnée de la chaine des cash flows à recevoir, en rémunération de cette avance de fonds, matérialisant son rendement dans le futur.
Car son rendement futur est nul, zilch, zéro.
Ce n'est donc pas comme un petit morceau d'or métallique, qui lui non plus ne paiera pas de dividendes futurs, mais qui, au moins, emporte avec lui-même sa propre valeur, fluctuante certes sur les marchés, mais intrinsèque.
Ce n'est donc pas comme une action dans une entreprise industrieuse, qui n'a aucune valeur intrinsèque (c'est un simple papier) qui représente une promesse hypothétique de bénéfices futurs, incertains comme dans toute promesse, mais néanmoins systémiquement crédible.
Ce n'est pas comme un pièce de 1 euro, qui certes ne contient plus, comme à l'origine du système fiduciaire ("fiducia" confiance) pour 1 Euro de métal, mais représente néanmoins exactement 1 Euro de la valeur de la France (ou de l'Europe, ce qui est identique, en proportion), promesse de valeur future qui durera aussi longtemps que durent les impôts.
Un bitcoin c'est juste une idée technique, un délire d'ailleurs tellement c'est dispendieux en énergie.
Mais un Bitcoin ca ne véhicule aucune valeur intrinsèque, ni cumulative pour le passé, ni même promise pour le futur.
Aucune, none, zilch ...
En plus le nombre d'unités de Bitcoins en circulation est non augmentable pour s'adapter à la demande instantanée, comme le font des pouvoirs publics pour atténuer les fluctuations excessives sur leur propre devise.
On assiste donc à ce qu'on appelle "un corner" : Une demande explosive non satisfaite, dans laquelle les potentiels vendeurs, les acheteurs au nez creux d'un passé récent, ne prennent même pas leur profit, en attente encore de profits supplémentaires.
Le tout va nécessairement retomber comme un soufflé.
Et là, il y aura "des pleurs et des grincements de dents" (Luc 13,28).
