mardi 22 juillet 2025

Jancovici et la pétition contre Duplomb

C’est un paradoxe de plus : la France n’aime pas son agriculture alors qu’elle aime ses agriculteurs. 

En un peu plus d’une semaine, une pétition déposée par une étudiante sur le site de l’Assemblée Nationale et demandant l’abrogation de la loi Duplomb a dépassé la barre du million [et demi] de signatures : un record.

Souligner que notre agriculture doit changer, l’autrice du texte de cette pétition n’est pas la seule à le penser (sa phrase finale est malicieusement « Aujourd’hui je suis seule à écrire, mais non seule à le penser »). Comme l’avait montré la grande consultation des agriculteurs menée par le Shift Project, une large partie des agriculteurs eux-mêmes en a envie.

86 % des 8 000 répondants considéraient que le changement climatique est un risque, les deux tiers que la diminution de l’efficacité des produits phytosanitaires en est un aussi, et plus de 70 % considéraient que les phytosanitaires présentent un risque pour eux-mêmes, l’environnement, ou la santé humaine en général.

Question : alors, qu’attendons-nous pour changer ? La réponse tient malheureusement en 6 lettres : argent. Dans cette même consultation, il apparaissait de manière très nette que ce qui « bloque » les agriculteurs n’est pas l’indifférence aux nuisances des pesticides, mais la crainte de ne plus pouvoir vivre de leur travail s’ils se mettent en conformité avec les aspirations de la société, que bon nombre d’entre eux comprennent par ailleurs.

Dans la même consultation on peut apprendre que 90 % des agriculteurs se sentent mal représentés dans le débat public, et que 60 % espèrent peu de choses de leurs syndicats.

Accepter le surcoût de l’alimentation

Une pétition peut-elle modifier la donne ? Elle peut, bien sûr, conduire à modifier la loi « sous la pression populaire », et l’interdiction d’un néonicotinoïde est assurément bonne à prendre.

Mais le problème de fond demeure : comment faire en sorte que les agriculteurs gagnent correctement leur vie quand ils produisent ce que demande la société, et dans les conditions que demande la société, au surplus sans se mettre en risque vis-à-vis d’une concurrence internationale qui ne serait pas soumise aux mêmes exigences ?

Il aurait été intéressant de voir si le nombre de signataires aurait été le même si ce texte avait aussi mentionné que toute personne soutenant l’initiative était aussi prête à accepter le surcoût (modeste) de l’alimentation qui ira avec le fait de « cultiver ou élever suffisamment propre ».

Rappelons que seuls 7 % de notre ticket de caisse au supermarché vont chez les agriculteurs, et que le revenu par exploitant a été divisé par deux en 30 ans. Les agriculteurs ne sont pas fous. Si, en préservant le capital naturel, ils sont mieux payés qu’en érodant la biodiversité, pourquoi voulez-vous qu’ils ne le fassent pas ?

Espérons donc que cette « vague populaire » aille aussi avec une « vague de modifications dans le bon sens des actes d’achat ». 

Ça aiderait beaucoup. 

dimanche 20 juillet 2025

La loi Duplomb dans l'aile

J'ai signé la pétition de retrait de la loi Duplomb.
Faites en autant, il y en a marre :


    
Son autrice écrivait il y a quelques jours :

Je m'appelle Eléonore PATTERY, j’ai 23 ans, et je suis actuellement en Master QSE et RSE (Qualité, Sécurité, Environnement / Responsabilité Sociétale des Entreprises).

En tant que future professionnelle de la santé environnementale et de la responsabilité collective, j’apprends chaque jour à appliquer ce que vous — législateurs — refusez aujourd’hui de respecter vous-mêmes.

La Loi Duplomb est une aberration scientifique, éthique, environnementale et sanitaire.
Elle représente une attaque frontale contre la santé publique, la biodiversité, la cohérence des politiques climatiques, la sécurité alimentaire, et le bon sens.

- Cette loi est un acte dangereux.
Pour les travailleurs, les habitants, les écosystèmes, les services écosystémiques, et pour l’humanité tout entière.
Elle fragilise les réseaux trophiques et compromet la stabilité de notre environnement — dont nous dépendons intégralement.
Nous sommes ce que nous mangeons, et vous voulez nous faire manger quoi ? Du poison.

📚 Les grands textes l’avaient déjà dit :
Le rapport Brundtland, l’Évaluation des écosystèmes pour le millénaire (MEA), les rapports du GIEC, les études de l’OMS, de l’INRAE, de Santé Publique France… Tous alertent depuis des décennies sur les conséquences des politiques destructrices du vivant et de la santé.
Et pourtant, vous persistez à légiférer contre l’intérêt général.

⚖️ Un acte possiblement inconstitutionnel.
Selon l'article L110-1 du Code de l'environnement, l’État français est garant de principes environnementaux comme:

« 6° Le principe de solidarité écologique, qui appelle à prendre en compte, dans toute prise de décision publique ayant une incidence notable sur l'environnement des territoires concernés, les interactions des écosystèmes, des êtres vivants et des milieux naturels ou aménagés ; »

Et la LOI constitutionnelle n° 2005-205 du 1er mars 2005 relative à la Charte de l'environnement (JORF n°0051 du 2 mars 2005 page 3697) (annexée à la Constitution de 1958) dans son chapitre 1er :

« Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé. »

En validant cette loi, vous violez potentiellement ce droit constitutionnel, et portez atteinte à l’obligation de précaution, pourtant consacrée par le principe n°15 de la Déclaration de Rio et repris dans notre droit.

Je m’oppose donc à la Loi Duplomb.

Par cette pétition, je demande :
- Son abrogation immédiate ;
- La révision démocratique des conditions dans lesquelles elle a été adoptée ;
- La consultation citoyenne des acteurs de la santé, de l’agriculture, de l’écologie et du droit.

Aujourd'hui je suis seule à écrire, mais non seule à le penser.



jeudi 10 juillet 2025

Un spot TV publicitaire généré par IA.

L'IA en question est VEO 3 de Google.

Impossible à deviner. On est foutu.