L'histoire dans l'histoire... Cette simple croix, adossée à un mur de maison de l'artère principale, pour honorer la mémoire
des victimes date à n'en pas douter de 1945. Elle se fond dorénavant
dans le paysage gris et délavé de ces pauvres bâtiments abandonnés à
leur sort. Mais elle est plus émouvante que le colossal coffre de béton
construit il y a peu pour témoigner de l'emprise nazi sur un
territoire... Autre temps, autre mœurs. Devoir moral et sacré ou devoir
civil et politique de mémoire.
lundi 25 août 2014
dimanche 24 août 2014
Paris se libère, certes ...
Paris se libère, certes.
Mais c'est de la main de ceux qui ont envoyé la cousine de ma grand-mère, Georgette Lyet-Messmer, à Auschwitz.
Elle a été emprisonnée au Fort de Romainville, puis à Compiègne, d'où elle est partie par le convoi du 24 Janvier 1943 vers l'Allemagne et Auschwitz.
A Auschwitz, elle porte le numéro 31818 dans sa chair.
Elle y mourra du typhus vers Mai 1943.
Elle a toujours été libre, elle.
Mais c'est de la main de ceux qui ont envoyé la cousine de ma grand-mère, Georgette Lyet-Messmer, à Auschwitz.
Elle a été emprisonnée au Fort de Romainville, puis à Compiègne, d'où elle est partie par le convoi du 24 Janvier 1943 vers l'Allemagne et Auschwitz.
A Auschwitz, elle porte le numéro 31818 dans sa chair.
Elle y mourra du typhus vers Mai 1943.
Elle a toujours été libre, elle.
Ceux que je suis (2) - Hic et Nunc
L'équivalence entre Espace Hic et Temps Nunc, ou plutot leur ambivalence, n'est pas qu'une complexe élucubration de physicien. C'est avant tout une expérience personnelle simple, souvent omniprésente à la conscience de l'individu.
Chacun attache, de manière innée d'abord, puis développée ensuite par ses choix de vie, plus de poids au plateau Hic ou au plateau Nunc de la balance : Tel individu ressentira d'avantage le poids du temps, sous la forme d'une nostalgie aigüe du passé par exemple, tel autre s'immergera au contraire dans la prégnence de l'espace, arpentant la terre de France, le ciel ou la mer.
Mais tous deux ne font que confronter leur finitude à la dimension qui les touche d'avantage, hic ou nunc.
Cette fusion recherchée, avec le temps ou avec l'espace, n'est pas sans ambiguité : elle présente deux faces, une d'attraction, le ravissement, une de répulsion, l'angoisse. Cette ambivalence est bien décrite par le concept anglais de "awe", ravissement dans la mesure du "awesome", mais dont le trop-plein vire au "aweful".
Autant on concoit bien que la nostalgie du temps qui passe puisse basculer rapidement à l'obsession, Proust ayant fait son oeuvre à ce sujet, autant on est moins familier avec l'idée de la charge émotionnelle quasi-angoissante, de l'espace environnant.
Pour ma part, les deux plateaux de ma balance personnelle sont très déséquilibrés : Le temps ne me pèse aucunement, mais l'espace pèse sur moi d'un poids incommensurable.
Les textes qui évoquent notre passage individuel sur cette terre comme aussi court qu'un instant d'éternité, comme une poignée de poussière aglomérée par un souffle, puis aussitôt dispersée par le vent, m'ont toujours paru relever de l'évidence, et ne provoquent chez moi aucune forme ni d'apitoiement ni de souffrance.
En revanche, les arpents de vigne que mes ancêtres ont cultivés pendant des générations, je ne peux les parcourir sans devoir m'arrêter et poser la main sur la terre, pierreuse et tiède, les yeux envahis de larmes. Et c'est partout la même émotion sur cette terre de France, sanctifiée par l'effacement contraint mais consenti des générations passées et oubliées.
Je suis un arpenteur de France sans montre au poignet.
Chacun attache, de manière innée d'abord, puis développée ensuite par ses choix de vie, plus de poids au plateau Hic ou au plateau Nunc de la balance : Tel individu ressentira d'avantage le poids du temps, sous la forme d'une nostalgie aigüe du passé par exemple, tel autre s'immergera au contraire dans la prégnence de l'espace, arpentant la terre de France, le ciel ou la mer.
Mais tous deux ne font que confronter leur finitude à la dimension qui les touche d'avantage, hic ou nunc.
Cette fusion recherchée, avec le temps ou avec l'espace, n'est pas sans ambiguité : elle présente deux faces, une d'attraction, le ravissement, une de répulsion, l'angoisse. Cette ambivalence est bien décrite par le concept anglais de "awe", ravissement dans la mesure du "awesome", mais dont le trop-plein vire au "aweful".
Autant on concoit bien que la nostalgie du temps qui passe puisse basculer rapidement à l'obsession, Proust ayant fait son oeuvre à ce sujet, autant on est moins familier avec l'idée de la charge émotionnelle quasi-angoissante, de l'espace environnant.
Pour ma part, les deux plateaux de ma balance personnelle sont très déséquilibrés : Le temps ne me pèse aucunement, mais l'espace pèse sur moi d'un poids incommensurable.
Les textes qui évoquent notre passage individuel sur cette terre comme aussi court qu'un instant d'éternité, comme une poignée de poussière aglomérée par un souffle, puis aussitôt dispersée par le vent, m'ont toujours paru relever de l'évidence, et ne provoquent chez moi aucune forme ni d'apitoiement ni de souffrance.
En revanche, les arpents de vigne que mes ancêtres ont cultivés pendant des générations, je ne peux les parcourir sans devoir m'arrêter et poser la main sur la terre, pierreuse et tiède, les yeux envahis de larmes. Et c'est partout la même émotion sur cette terre de France, sanctifiée par l'effacement contraint mais consenti des générations passées et oubliées.
Je suis un arpenteur de France sans montre au poignet.
samedi 23 août 2014
vendredi 22 août 2014
Oradour (13) : 1984
Une voiture rouillée attend au
seuil de la porte envahie par les plantes grimpantes. Elle est bien
là, à deux pas, mais quoique existant dans le présent, elle semble
flotter dans le passé sur les hautes herbes qui masquent son
châssis, support matériel sur la terre. Ces herbes folles s'agitent
en tous sens, comme des flammes silencieuses.
Au premier plan, un tas
monstrueux d'objets couleur du temps, un cadre de bicyclette.
Témoignage d'un jour. Le mur de teinte fauve, chaleureuse, définit
un espace contre nature ; sommes nous dedans ou dehors ? Paradoxale
aussi cette roue de voiture au petit ajour. Quel contraste avec le
cerceau élancé, appuyé devant l'ouverture et amenant le regard à
le traverser, à passer sur ce seuil de pierre, cette frontière
difficile du passé.
Fait le 14 octobre 1984
Ces deux photos sont séparées de 30 ans. Il y a toujours une voiture rouillée qui attend au seuil d'une porte par ailleurs envahie par les herbes folles. Mais cette photo là ne me dit pas les mêmes choses. On est pas sérieux quand on a 19 ans...
jeudi 21 août 2014
Oradour (12) : Eternité
Ce petit bureau des PTT des années 30 est sans doute le dernier à subsister dans son aspect originel. Un lourd chaînage de béton à l'intérieur préserve la cohésion du bâtiment. Pour combien de temps encore ? Quel est le prix de la mémoire ? Quand les crimes commis à Oradour s'ajouteront-ils à tous les autres, historiques ou anonymes et se fondront-ils dans les ténèbres de l'histoire ? Combien de temps dure l'éternité ?
mercredi 20 août 2014
Oradour (11) : Garage Renault
Un garage en 1940. Ses plaques émaillées conservent quelques couleurs rescapées sur l'ensemble du village martyr. En face du
garage, une pompe à essence modèle Satam, de 1925... La serrure en laiton a t-elle mieux résisté au temps que le gond en acier ou est-ce le fruit d'une réparation moderne ? J'ai bien examiné les deux pièces mais n'ai pas pu trancher car les deux présentaient bien des signes de la morsure du temps.
mardi 19 août 2014
Oradour (10) : Belle France
Quel joli paysage de cette belle France d'avant-guerre où les tramways venaient relier les gens de la ville aux gens de la campagne !
Quelle a été la vie ultérieure des passagers de ce dernier tram qui venait de Limoges en fin d'après-midi, ce 10/06/14 et qui jamais n'est arrivé ? Quelles étaient leur pensées au moment où les vigiles de la Wafen SS les retenaient à l'écart dans une ferme à proximité pendant que le reste de la délégation das Reich achevait sa funeste besogne dans le village martyr ? Qu'ont-ils vu, entendu, senti qu'aucun être humain ne devrait jamais voir, entendre, sentir ? Qu'ont-ils fait après avoir été relâchés sur les lieux, le soir même ?
dimanche 17 août 2014
Oradour (9) : Mégalithe
Qu'est ce qu'un ouvrage funéraire qui dure dans le temps ? L'image que l'on a tous à l'esprit est celui d'un tumulus néolithique avec sa chambre funéraire dissimulée sous une mégalithe, à l'intérieur d'un cairn. Ce qu'il en reste, l'ossature minimale est communément appelée dolmen. La stèle choisie pour honorer les 642 morts de Oradour ressemble étrangement à ce monument réservé aux dignitaires de l'âge de la pierre taillée. De véritables mégalithes existent à 2 km d'Oradour. Désir d'éternité...
Sur ma bague de mariage, une inscription plus simple : X-VI-MM. C'était le même jour de l'année. Il pleuvait pour notre mariage. A Oradour, ce X-VI-MCMXXXXIV à midi, il faisait beau.
samedi 16 août 2014
Oradour (8) : Cimetière
Un nouvel Oradour a été construit à l'identique après la guerre, juste à côté du village martyr. Mais le cimetière qui sépare les deux villages, celui des vivants et celui des morts est le même. Curieuse juxtaposition des caveaux récents et des caveaux de 1944 dépositaires de toutes ces vies arrêtées le même jour funeste, 4 jours après le débarquement des libérateurs.
Tous les jours un nouvel Oradour, aujourd'hui Kocho en Irak...
vendredi 15 août 2014
Oradour (7) : Crucifixion
Ont-ils seulement pensé à ce qu'ils faisaient ce jour-là ? Ces 200 jeunes SS de la division Das Reich avaient en moyenne 17 à 19 ans. La Panzer division Das Reich, regroupée après les lourdes pertes sur le front de l'Est avait été chargée de mâter par la terreur les maquis du Sud de la France. Elle comptait environ 18500 soldats SS à ce moment de la guerre, faisant ici ou là en Ariège 20 fusillés pour l'exemple ; ailleurs, à Tulle quelque 200 victimes accrochées pour beaucoup aux réverbères de la ville. Une opération de pure terreur devait ensuite être commise, sur la route du front de Normandie, dans le but de marquer définitivement les esprits, une opération initiatique pour les plus jeunes, celle de la violence et du sang contre les populations civiles, terrorisme relativement commun sur le front de l'Est. Le terrorisme, la marque de la Das Reich qui se concevait comme une troupe d'élite du Reich. Savaient-ils ce qu'ils faisaient ? Peut-on leur pardonner ?
Quelle civilisation serait-elle née d'un tel déferlement de violence ? Que peut-on construire sur de tels fondements ? L'histoire regorge pourtant d'actes violents et la vie des hommes continue !
Aujourd'hui encore, des innocents sont tués un peu partout dans le monde... pour faire peur ! Mais la peur n'existe plus quand on a tout perdu et on entretient au contraire des générations de terroristes.
jeudi 14 août 2014
Oradour (6) : Cloche fondue
Plus de 1000 °C sous ce clocher de l'Eglise, comme en témoigne la cloche de bronze fondue...
Le cocktail asphyxiant déposé au milieu de l'enceinte et allumé à l'intention des femmes et des enfants
ayant fait voler les vitraux lors de son explosion, il convenait dès
lors d'abattre le plus rapidement possible à l'arme automatique
l'ensemble des présents. En témoignent les impacts de balles dans le granit de ce
désormais sanctuaire pour l'éternité...
Mais combien de temps dure
l'éternité ?
Le plafond de béton qui apparaît par l'oculus du porche reconstruit est chargé de le faire durer...
mercredi 13 août 2014
Une seconde d'éternité
Je me suis toujours demandé ce qu'était une heure, et partant ce qu'était une minute ou une seconde. J'ai donc décidé d'éliminer cette ignorance une bonne fois pour toutes.
Au commencement, depuis la nuit des temps, l'heure (qui a toujours existé, elle est évoquée par exemple dans l'Ancien Testament, mais il y a des références plus anciennes) était simplement la 12ème partie d'une journée moyenne sur la terre, ou la 12ème partie d'une nuit.
D'où l'évocation des ouvriers de la 11ème heure dans l'Evangile (Saint Mathieu Chapitre 20), ceux qui arrivent tard pour bosser.
L'association de la base 12 (dite base duodécimale) avec les unités de mesure du temps est traditionnelle dans toutes les civilisations, car on a noté dès les temps les plus anciens que l'année solaire comptait 12 lunaisons. Rester en base 12 présentait dès lors, j'imagine une forme de cohérence.
Noter toutefois que les 12 mois n'ont structurellement pas un nombre duodécimal de jours, du coup, on les a donc décomptés soit en base 10 : 3 décades chez les Romains , ou en base 7 (par semaine dans la Bible).
Pour subdiviser l'heure en unités plus petites, je pense (mais je ne le sais pas, et ne l'ai pas vu écrit) que les anciens ont aimé l'idée que la seconde (la 60ème partie d'un 60ème d'heure, cohérent avec la base 12) correspondait au rythme des battements du coeur.
Ce qui permet de mesurer le temps sans instrument aucun, juste en s'écoutant "battre" la mesure, au repos, à température ambiante.
Mais cette mesure biologique vaut ce qu'elle vaut en termes de précision, et la modernité du monde, et son besoin de précision, ont imposé des changements :
- En 1956 on est passé à une définition de la seconde décorrelée du jour : La seconde est devenue la fraction 1/31 556 925,9747 de l’année tropique 1900.
- Puis en 1967, la seconde a été définie non plus par rapport à l'année solaire, mais par rapport à la matière : « La seconde est la durée de 9 192 631 770 périodes de la radiation correspondant à la transition entre les niveaux hyperfins F=3 et F=4 de l’état fondamental 6S½ de l’atome de césium 133 ».
Evidemment, Césium doit être au repos et à une température de 0 degrés Kelvin pour écouter les battements de son coeur à lui.
Au commencement, depuis la nuit des temps, l'heure (qui a toujours existé, elle est évoquée par exemple dans l'Ancien Testament, mais il y a des références plus anciennes) était simplement la 12ème partie d'une journée moyenne sur la terre, ou la 12ème partie d'une nuit.
D'où l'évocation des ouvriers de la 11ème heure dans l'Evangile (Saint Mathieu Chapitre 20), ceux qui arrivent tard pour bosser.
L'association de la base 12 (dite base duodécimale) avec les unités de mesure du temps est traditionnelle dans toutes les civilisations, car on a noté dès les temps les plus anciens que l'année solaire comptait 12 lunaisons. Rester en base 12 présentait dès lors, j'imagine une forme de cohérence.
Noter toutefois que les 12 mois n'ont structurellement pas un nombre duodécimal de jours, du coup, on les a donc décomptés soit en base 10 : 3 décades chez les Romains , ou en base 7 (par semaine dans la Bible).
Pour subdiviser l'heure en unités plus petites, je pense (mais je ne le sais pas, et ne l'ai pas vu écrit) que les anciens ont aimé l'idée que la seconde (la 60ème partie d'un 60ème d'heure, cohérent avec la base 12) correspondait au rythme des battements du coeur.
Ce qui permet de mesurer le temps sans instrument aucun, juste en s'écoutant "battre" la mesure, au repos, à température ambiante.
Mais cette mesure biologique vaut ce qu'elle vaut en termes de précision, et la modernité du monde, et son besoin de précision, ont imposé des changements :
- En 1956 on est passé à une définition de la seconde décorrelée du jour : La seconde est devenue la fraction 1/31 556 925,9747 de l’année tropique 1900.
- Puis en 1967, la seconde a été définie non plus par rapport à l'année solaire, mais par rapport à la matière : « La seconde est la durée de 9 192 631 770 périodes de la radiation correspondant à la transition entre les niveaux hyperfins F=3 et F=4 de l’état fondamental 6S½ de l’atome de césium 133 ».
Evidemment, Césium doit être au repos et à une température de 0 degrés Kelvin pour écouter les battements de son coeur à lui.
mardi 12 août 2014
Oradour (5) : Ausführen
Ausführen : exécuter (un ordre, une mission, un travail).
Le plan est bien établi, le crime est prémédité. La ville d'Oradour/Glane est bien mentionnée dans les archives comme étant la cible choisie. Il s'agit d'aller vite, sans réduction d'effectif. La panzer SS das Reich a autre chose à faire ensuite, puisqu'elle remonte sur le front de Normandie. La ville présente toutes les caractéristiques convenables : relativement isolée, facile à boucler avec ses deux axes principaux, une église ex-centrée et pas de maquisard pour gêner l'exercice. La manœuvre a été réglée la veille à St Junien sur un coin de table de café. La population sera rassemblée sur la place centrale au motif de recherche d'une éventuelle cache d'armes et d'un contrôle d'identité. Pas d'affolement : les gens d'Oradour savent qu'il n'y a pas de maquisard dans leur ville et sont plus intrigués que réellement paniqués. Les femmes et les enfants sont dirigés vers l'église. Puis les hommes sont séparés en 6 groupes et placés dans les granges à proximité, le combustible (le foin) étant sur place. Le motif est toujours de procéder à la vérification des identités. Les SS demandent d'abord aux hommes de débarrasser les lieux des objets encombrant pendant que certains d'entre eux balayent les abords pour disposer les pièces de tir.
L'artillerie légère est alors déployée en feu croisé à l'entrée des 6 lieux dédiés au massacre. A 16h, l'ordre est donné et les balles claquent. La cadence des armes automatiques est de 20 balles par seconde. Peu de chances d'échapper au feu de la mitraille. Les seuls à survivre à ces minutes d'enfer se trouveront dans la forge Beaulieu ci-dessus où une cinquantaine d'hommes sont regroupés. Ils témoigneront des conditions du supplice : les balles dirigées vers le bas brisaient les jambes et le bas-ventre. Les hommes tombaient les uns sur les autres. Puis les soldats SS s'approchaient pour achever les survivants. Un moment après que la mitraille eût cessé, ils revenaient et montaient sur les corps pour répartir le combustible. Certaines victimes, toujours vivantes, seront brûlées vives dans le feu qui suivra, allumé aux grenades à phosphore.
lundi 11 août 2014
Oradour (4) : Peugeot 202
Quel destin que celui de cette conduite intérieure Peugeot 202, modèle 1938. Son conducteur, le Dr Desourteaux s'est arrêté ce jour là sur la place
du foirail, en revenant de sa tournée. Imaginait-il qu'elle serait encore à la même place quelque 70 ans
plus tard ?
Faisant office de maire de la ville, le Dr Desourteaux fut convoqué par le commandant Dieckmann pour organiser le rassemblement des gens sur cette place. Il fit appel au crieur de rue pour ordonner aux habitants et aux gens de passage de rejoindre le champ de foire.
dimanche 10 août 2014
Oradour (3) : Place du foirail
Ce pas de porte qui donne sur la place du foirail, témoin immobile et silencieux des évènements.
samedi 9 août 2014
Oradour (2) : Pourquoi revenir ?
Redire les faits. Toute littérature supplémentaire serait vaine, mais redire les faits tels qu'ils ont été rapportés par les témoins directs et complétés par les archives ouvertes 50 ans après. Aller voir sur place les bâtiments encore debout, les ruines toujours en place quoique assaillies de toutes parts par les herbes de cet été pluvieux. La planète est vivante, qu'est ce qui peut rester quelque 70 ans après d'un bâtiment des années 40, éventré et abandonné aux intempéries ?
vendredi 8 août 2014
Oradour (1) : Souviens-toi
Entendu le 07/08/14 sur place :
Une jeune fille de 8 ans à sa mère :
- Mais maman, qu'est-ce qu'on en a à faire de ce qui s'est passé avant nous ?
Une jeune fille de 20 ans à son copain :
- Qu'est-ce que ça veut dire l'inscription "recueillez-vous", qu'il faut faire une prière ?
- Je ne sais pas, je ne vois pas.
jeudi 7 août 2014
The Soldier
Rupert Brooke, un ancien de Cambridge, a écrit ce poême de toute beauté, en 1914, avant de mourir en 1915 du côté des Dardanelles :
If I should die, think only this of me:
That there's some corner of a foreign field
That is for ever England. There shall be
In that rich earth a richer dust concealed;
A dust whom England bore, shaped, made aware,
Gave, once, her flowers to love, her ways to roam,
A body of England's, breathing English air,
Washed by the rivers, blest by suns of home.
And think, this heart, all evil shed away,
A pulse in the eternal mind, no less
Gives somewhere back the thoughts by England given;
Her sights and sounds; dreams happy as her day;
And laughter, learnt of friends; and gentleness,
In hearts at peace, under an English heaven.
If I should die, think only this of me:
That there's some corner of a foreign field
That is for ever England. There shall be
In that rich earth a richer dust concealed;
A dust whom England bore, shaped, made aware,
Gave, once, her flowers to love, her ways to roam,
A body of England's, breathing English air,
Washed by the rivers, blest by suns of home.
And think, this heart, all evil shed away,
A pulse in the eternal mind, no less
Gives somewhere back the thoughts by England given;
Her sights and sounds; dreams happy as her day;
And laughter, learnt of friends; and gentleness,
In hearts at peace, under an English heaven.
dimanche 3 août 2014
2 Août 2014
Comme mon grand-père, il y a 100 ans jour pour jour, j'ai pris un train à la Gare de l'Est.
De là, lui a rejoint son régiment, le 11ème Génie, à Epinal (21ème Battaillon Territorial).
Moi je suis parti vers la gare TGV qu'on appelle aujourd'hui Meuse - Voie Sacrée.
Et j'ai marché dans cette Meuse si douce, au bord de la Tranchée de Calonne, près du Bois Le Prêtre, du côté du Saillant de Saint Mihiel.
Et le tocsin a sonné à nouveau, à 16 heures, sur la campagne de France, qui porte encore 100 ans après les stigmates de son calvaire.
De là, lui a rejoint son régiment, le 11ème Génie, à Epinal (21ème Battaillon Territorial).
Moi je suis parti vers la gare TGV qu'on appelle aujourd'hui Meuse - Voie Sacrée.
Et j'ai marché dans cette Meuse si douce, au bord de la Tranchée de Calonne, près du Bois Le Prêtre, du côté du Saillant de Saint Mihiel.
Et le tocsin a sonné à nouveau, à 16 heures, sur la campagne de France, qui porte encore 100 ans après les stigmates de son calvaire.
Inscription à :
Articles (Atom)