A propos de la tempête qui approche les Etats-Unis : C'est étonnant comment certaines photos anodines véhiculent plus de peur que d'autres destinées à faire peur ...
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lundi 29 octobre 2012
mercredi 17 octobre 2012
Cédric VILLANI
L'erreur de Poincaré (Henri et non son cousin germain Raymond qui n'a été que président de la république)... C'est une conférence du jeune Cédric VILLANI, qui a remporté la médaille Fields 2010.
Ce jeune VILLANI est intéressant à écouter. Il est une sorte de dandy mathématique. Son outrecuidance de second degré, sans doute feinte, est plaisante. Elle a quelque chose de bien français, la démarche d'un Giton au teint frais...
Mais sa légitimité à parler au nom des siens lui vient de sa médaille, sorte de Nobel de mathématiques, qui lui vaut de pouvoir prêcher pour sa paroisse, défendre sa cause, et jubiler de pouvoir faire la fête, celle de la science en l'occurrence. La conférence démarre environ à 35 min. On imagine cet étudiant aux cheveux longs, de frêle corpulence dans la cour du lycée mais fort en thème en classe. On est tout de suite captivé par cette voix un peu énervante, faussement naïve, un peu comme celle du présentateur du "cinéma de minuit" sur la 3...
Le fond de la conférence est une mise en perspective des sciences expérimentales, de leur part de hasard dans la méthode, mais illuminées par l'art de la mathématique. C'est clair au début mais devient difficile ensuite. On se laisse délicieusement noyer à la fin.
mardi 9 octobre 2012
Credo, quia absurdum
Christian GEYER - Frankfurt
c.geyer@faz.de
An Epistemology of Belief
When the philosopher Bertrand Russell, author of the essay "Why I am not a Christian", was asked how he would react if, after his death, he discovered that God did in fact exist, he answered, "I would tell him that he had failed to provide evidence". For which reasons does a believer believe ? How does a religions person account for basing his existence on a belief that cannot be proven and which in point of fact appears absurd ? And what is the real meaning of basing one's existence on a belief ?
In a time increasing fundamentalisms and relativisms the question is how personal experience and cultural affinities can be compatible with the principles of Christianity.
c.geyer@faz.de
Eine Erkenntnistheorie des Glaubens
Als der Philosoph Bertrand Russell, Autor des Essays "Warum ich kein Christ bin", gefragt wurde, was er mache, wenn er nach seinem Tod feststelle, dass Gott doch existiert, antwortete er: "Ich werde ihm sagen, er habe es an Evidenz fehlen lassen." Welche Gründe hat jemand, der dennoch glaubt? Wie ist es für den
religiösen Menschen zu verantworten, seine Existenz auf einen Glauben zu stellen, der nicht beweisbar ist, ja sogar absurd erscheint? Und was bedeutet das igentlich: seine Existenz auf einen Glauben stellen ?
In Zeiten sich verschärfender Fundamentalismen und Relativismen geht es um die Frage, wie sich persönliche Erfahrungen und kulturelle Bindungen mit den Vorgaben des Christentums vertragen.
An Epistemology of Belief
When the philosopher Bertrand Russell, author of the essay "Why I am not a Christian", was asked how he would react if, after his death, he discovered that God did in fact exist, he answered, "I would tell him that he had failed to provide evidence". For which reasons does a believer believe ? How does a religions person account for basing his existence on a belief that cannot be proven and which in point of fact appears absurd ? And what is the real meaning of basing one's existence on a belief ?
In a time increasing fundamentalisms and relativisms the question is how personal experience and cultural affinities can be compatible with the principles of Christianity.
vendredi 5 octobre 2012
Contre-sens
En ce soir de Shabbat, je voudrais partager avec vous un extrait du Psaume 13,
dans lequel le roi David crie sa crainte d'être abandonné de Dieu :
Psaume 13 -3 :
[...]
Jusqu'à où
imposerai-je des avis
en mon âme
affliction
en mon coeur
chaque jour
jusqu'à où (pause)
Je voudrais attirer votre attention, par ce passage en particulier, sur les faiblesses et même les erreurs, souvent les contre-sens des différentes traductions qui sont faites des textes bibliques en général.
Cette 1ère traduction, par Chouraqui, du Psaume 13 est faite directement depuis l'hébreu, et quasi mot à mot. Elle respecte l'esprit du chant hébraïque.
J'ai pris néanmoins quelques libertés avec la traduction de Chouraqui : j'ai restitué la forme en palindrome pour revenir encore plus à "ce qui est écrit", notamment les "jusqu'à où" qui ouvrent et qui ferment la phrase.
J'ai aussi supprimé au passage la ponctuation (virgules, points d'interrogration) qui ne figurent pas dans le texte d'origine (et pour cause, on ne les inventera que dans 1500 ans ...)
Le palindrome est une forme de phrase classique en hébreu biblique : la motivation artistique en était probablement la musicalité que permet cette forme (Même si on attribue traditionnellement la paternité de cette figure de style aux Grecs).
Mais la forme littéraire du palindrome ne doit pas être assimilée à une simple insistance par accumulation : Le roi David ne cherche pas à nous apitoyer sur les affres de son âme en plus de celles de son coeur.
Car le palindrome est porteur d'un sens très particulier : La césure centrale, non matérialisée dans la forme, véhicule une relation de cause à effet : Ce sont les avis extérieurs imposés à mon âme qui provoquent l'affliction de mon coeur, chaque jour.
Le verset véhicule, de par cette relation de cause à effet, un message en creux et néanmoins très précis : Que mon âme cesse de se faire imposer des avis humains extérieurs, et la tristesse dans mon coeur diparaitra immédiatement : Il n'y a de repos pour mon coeur que dans la confiance que mon âme saura mettre en l'Eternel.
Et effectivement, le message est redit en contraposée, et devient explicite à la fin du psaume, puisque c'en est la conclusion :
Psaume 13 -6 :
Or moi j'ai confiance en ta bonté, mon coeur est joyeux de ton secours
C'est maintenant que ca se gâte.
Consultons 3 traductions classiques (Allemand, anglais, français) et voyons comment ce merveilleux message est retranscrit en langue vernaculaire :
Luther :
Wie lange soll ich sorgen in meiner Seele und mich ängsten in meinem Herzen täglich.
Luther fait vraiment ce qu'il veut avec le texte : il a décidé ici de jouer l'accumulation des peines. Il fait d'abord disparaitre toutes références aux avis/conseils humains. Il met ensuite directement en apposition les souffrances, de l'âme et du coeur, en introduisant la notion de "sorgen" de l'âme qui n'est pas du tout dans le texte, mais qui fait écho dès lors à l'"ängst" du coeur.
Il rajoute un "und" qui n'existe pas dans le texte, qui va dans le sens de l'appositon-accumulation, mais fait disparaître toute la relation cause-effet :
Sauvage ...
King James :
How long shall I take counsel in my soul, having sorrow in my heart daily.
Le roi James, lui joue la carte surprise de l'introspection : "prendre conseil dans mon âme" Mais il a vu ça où ? Le texte dit l'inverse : ce sont les conseils reçus de l'extérieur qui provoquent la peine du coeur. Carrément à l'inverse du message de David, qui milite justement pour le fait de prendre conseil dans son âme, en ayant confiance dans l'Eternel, pour faire disparaitre toute peine du coeur.
Il n'a rien compris le pauvre James.
Segond :
Jusqu'à quand aurai-je des soucis dans mon âme, et chaque jour des chagrins dans mon coeur.
La traduction aseptisée catho tradi option Calimero : Tous méchants avec mon âme et mon coeur. Visiblement Segond a été influencé par Luther, car les "soucis de l'âme", qui apparaissent ex nihilo, viennent visiblement des "sorgen" de la traduction allemande. Toute la rugosité du texte est gommée pour une simple lamentation en apposition, donc sans queue ni tête, sans plus de référence à une cause et une conséquence, et donc sans début ni fin : La misère sur cette terre ad vitam aeternam ...
C'est faux !
Je retiens ici en conclusion ce qu'il faut retenir de ce psaume 13, dans la version française très lyrique du Rabbinat :
Or moi j'ai confiance en ta bonté, mon coeur est joyeux de ton secours
Je veux chanter l'Eternel, car il me comble de bienfaits.
Chouraqui, lui nous dit :
Mais moi je suis assuré dans ton chérissement, mon coeur s'égaye dans ton salut, je poétise pour l'Eternel, oui il me rétribue.
Précis certes, mais vraiment trop aseptique ...
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