mercredi 30 décembre 2020

La robotisation en marche

 A un niveau de Twist complètement bluffant :




dimanche 27 décembre 2020

La force de l'amour agissant (2)

 

« 

Ce ne sont pas les êtres bien portants, sûrs d’eux-mêmes, gais, fiers et joyeux qui aiment vraiment – ils n’ont pas besoin de cela ! 

Quand ils acceptent d’être aimés, c’est d’une façon hautaine et indifférente, comme un hommage qui leur est dû. Le don d’autrui n’est pour eux qu’une simple garniture, une parure dans leurs cheveux, un bracelet à leur poignet, et non le sens et le bonheur de leur existence. 

Seuls ceux que le sort a désavantagés, les humiliés, les laids, les déshérités, les réprouvés, on peut les aider par l’amour. 

Et quand on leur consacre son existence, on les dédommage seulement de ce dont la vie les a privés. Et eux seuls savent aimer et se laisser aimer comme il faut : humblement et avec reconnaissance.

»

Stefan Zweig,
La pitié dangereuse ou L’impatience du cœur,
Le Livre de Poche, Grasset,
Londres 1939

samedi 26 décembre 2020

La force de l'amour agissant

 

«
Ne craignez jamais votre propre lâcheté dans la poursuite de l’amour ; ne soyez même pas effrayé de vos mauvaises actions à ce propos.

Je regrette de ne pouvoir rien vous dire de plus consolant, car l’amour qui agit, comparé à l’amour contemplatif, est quelque chose de cruel et d’effrayant. 

L’amour contemplatif a soif de réalisation immédiate et de l’attention générale. On va jusqu’à donner sa vie, à condition que cela ne dure pas longtemps, que tout s’achève rapidement, comme sur la scène, sous les regards et les éloges. 

L’amour agissant, c’est le travail et la maîtrise de soi, et pour certains, une vraie science. 

Or, je vous prédis qu’au moment même où vous verrez avec effroi que, malgré tous vos efforts, non seulement vous ne vous êtes pas rapproché du but, mais que vous vous en êtes même éloigné,- à ce moment, je vous le prédis, vous atteindrez le but et vous verrez au-dessus de vous la force mystérieuse du Seigneur, qui, à votre insu, vous aura guidé avec amour.

»

Dostoïevski, Les frères Karamazov, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1952, Paris

 

 

lundi 30 novembre 2020

Zéro Emission... ou pas !

 

Il faut regarder ce documentaire de ARTE :

https://www.arte.tv/fr/videos/084757-000-A/la-face-cachee-des-energies-vertes/

C'est un documentaire important pour se forger une opinion nuancée sur l'état de l'art en matière d'énergies vertes. En particulier, il me semble important de relativiser l'avènement de la voiture électrique dont il n'est pas vrai qu'elle est vraiment ZE (Zero Emission) au niveau planétaire. Il y a même des éléments pour dire qu'elle serait E++ voire davantage pollueuse en terme de tous les rejets dans l'environnement au final. Il est important de savoir que :

- l'électricité n'est pas une source d'énergie mais une forme de transfert (la firme chinoise BYD Auto est d'abord un fabricant chinois de batteries basé à Shenzhen, qui profite d'un malentendu global...)

- le dihydrogène n'existe pas non plus à la surface de la Terre en tant que ressource (l'énergie qu'il faut fournir à l'électrolyseur pour le fabriquer selon la réaction 2H2O --> 2H2 + O2 est exactement la même que celle que l'on récupère lors de sa combustion dont le bilan est la réaction inverse 2H2 + O2 --> 2H2O (bien entendu, faire deux fois l'opération engendre des pertes énergétiques considérables).

samedi 28 novembre 2020

Chante et marche

Le précédent message de Bruno sur le chant de Helin Bölek qui monte vers Dieu, m'a évoqué ce très beau sermon de Saint Augustin (pour la Semaine Sainte), qui résonne tellement aujourd'hui :

Chantons donc, maintenant, mes frères, non pour agrémenter notre repos, mais pour alléger notre travail.
C’est ainsi que chantent les voyageurs : chante, mais marche.
Soutiens ton effort par le chant, n’aime pas la paresse ; chante et marche.
Qu’est-ce que cela veut dire : marche ? Progresse, progresse dans le bien.
Car, selon l’Apôtre, il en est qui progresse de mal en pis.
Toi, si tu progresses, c’est que tu marches ; mais progresse dans le bien, progresse dans la vraie foi, progresse dans la bonne conduite.
Chante et marche. 


   

vendredi 20 novembre 2020

Helin Bölek



Cette chanteuse à la voix de cristal est morte au printemps dernier, le 3 avril 2020, à 28 ans seulement, après 288 jours de grève de la faim, alors que le monde se recroquevillait dans la pandémie. Née à Diyarbakir, ville antique, capitale bien inconnue d'un pays qui n'existe pas, dans cette petite portion de planète où les chants semblent monter directement vers Dieu...

lundi 16 novembre 2020

RFI C FOU

 Un problème technique a entraîné la publication par erreur de nombreuses nécrologies sur notre site, ce lundi 16 novembre. Nos équipes techniques sont mobilisées pour rectifier ce bug majeur et en déterminer la cause et les responsabilités. 

Nous vous devons, bien sûr, des explications. Comme dans tous les médias, nos journalistes préparent à l’avance des portraits de personnalités afin, si elles venaient à disparaître, de pouvoir proposer rapidement aux lecteurs toutes les informations à connaître sur leur parcours. 

Malheureusement, ce lundi 16 novembre 2020 en fin de matinée, une centaine de ces nécrologies ont été publiées par erreur sur le site rfi.fr ainsi que sur plusieurs plates-formes partenaires (Google, Yahoo!, MSN, Flipboard…). Cette publication est, bien entendu, involontaire. Elle est due à un incident technique, lié à la migration du site de RFI vers un nouvel outil de publication de ses contenus. Ces articles ont donc été publiés sous forme de brouillons sans aucune intervention éditoriale.

Tous les articles sont en train d'être retirés des environnements numériques de RFI et des plates-formes partenaires.

Une enquête interne est menée pour déterminer les causes de cet incident regrettable.

Nous, RFI et la Direction des environnements numériques de France médias monde, groupe auquel appartient notre radio, adressons nos excuses avant tout aux personnes concernées par ces nécrologies et qui ont pu être heurtées par cette publication, encore une fois faite par erreur. Nous présentons aussi nos excuses à vous, lecteurs, internautes, qui nous êtes fidèles et nous faites confiance.

J'ai adoré les annonces de décès de la Reine d'Angleterre et du Dalaï-Lama ...




samedi 14 novembre 2020

Sully

 Impressionnant, surtout dans ces mots sans images :









 

mercredi 11 novembre 2020

Maurice Genevoix

Maurice Genevoix entre aujourd'hui au Panthéon, à 11h00.

Que tous ceux qui ont aimé Raboliot autant que moi, aient une pensée émue, pour "celui de 14".







lundi 9 novembre 2020

Les robots tueurs

 Instructive cette vidéo sur les robots tueurs :






vendredi 6 novembre 2020

Lettre du Dr Roche

 « Didier Raoult, par pitié, arrête !!! Ta récente déclaration sur le supposé "alarmisme" des médecins hospitaliers de l’AP-HM est inacceptable. »
    « Je dois dire que depuis le mois de janvier, toutes tes déclarations se sont, malheureusement pour toi et pour nous tous, avérées fausses : -Les trois malades chinois qui ne devaient pas nous inquiéter… - Ce sera une grippette. – La comparaison avec les accidents de trottinette qui tueraient plus… - Le risque de deuxième vague est un fantasme. – Il n’y aura plus de cas à partir du mois d’août. - L’hydroxychloroquine associée à l’azithromycine a résolu le problème, la partie est terminée. - Il n’est pas nécessaire, et même il n’est pas éthique de faire des essais cliniques comparatifs pour valider ton intuition d’efficacité et de bonne tolérance du traitement que tu as proposé, qui s’est tout de même avéré notoirement inefficace. »
    « Certes, tu n’as pas dit de bêtises quand tu as dit que le nombre de cas baissait quand les courbes le montraient. Bref, tu ne t’es pas trompé quand tu as dit qu’il pleuvait en regardant à travers la fenêtre… Enfoncer une porte ouverte, cela mérite-t-il autant de bruit ? »
    « Tu as laissé penser que la science, c’est du travail bâclé et des publications précipitées et non validées par les pairs […]. Tu as insulté les membres du comité scientifique et tous tes confrères infectiologues, en utilisant des termes du genre "incompétents", "blaireaux", "criminels", et j’en passe, ce qui ne t’a pas empêché de jouer les victimes outragées chaque fois que quelqu’un a dit qu’il n’était pas d’accord avec toi. »
    « Tu as utilisé des canaux de communication totalement inadaptés, tes vidéos virales sur les réseaux sociaux, en refusant toute controverse exprimée par des gens qui connaissent le sujet. […] Tu as encouragé sans vergogne les tendances complotistes et populistes les plus basses, porté par l’enthousiasme des foules en délire qui te confortaient dans ton idée d’être une sorte de divinité et te rendaient aveugle à la réalité. »
    « Mais enfin, jusqu’où ira le délire ? Tu as eu l’occasion à diverses reprises, notamment avant l’été, de revenir à des discours sensés, mais tu ne l’as pas fait, tu t’es enfoncé encore plus dans ton ornière, pris par une arrogance qui ne connaît plus de limites. Tu vas laisser dans l’histoire de la médecine et de la science une image désastreuse, tu seras l’exemple emblématique des scientifiques qui dérapent, qui se croient tout permis, et qui en fin de compte font honte à la science et à leur pays. »
    « Donc, par pitié, arrête de dire toutes tes stupidités qui nuisent tellement à la société, aux patients, à la médecine et à la science ! Laisse les professionnels faire leur travail et cesse de faire le malin. »

Lettre de Biden

 Le vice-président Joe Biden dit à ses concitoyens :

“La démocratie, c’est parfois confus. Cela requiert parfois aussi un peu de patience. Mais cette patience a été récompensée pendant plus de 240 années désormais, dans un système de gouvernance qu’envie le monde”.

Confuse la démocratie ? certes ...

Lui donner un peu de patience ? bien sûr ...

Le système américain qu'envie le monde ? Non, Monsieur le Président. 





lundi 2 novembre 2020

Lettre de Jaurès

aux instituteurs et aux institutrices (1888)

Vous tenez en vos mains l’intelligence et l’âme des enfants ; vous êtes responsables de la patrie. Les enfants qui vous sont confiés n’auront pas seulement à écrire et à déchiffrer une lettre, à lire une enseigne au coin d’une rue, à faire une addition et une multiplication. Ils sont Français et ils doivent connaître la France, sa géographie et son histoire: son corps et son âme. Ils seront citoyens et ils doivent savoir ce qu’est une démocratie libre, quels droits leur confère, quels devoirs leur impose la souveraineté de la nation. Enfin ils seront hommes, et il faut qu’ils aient une idée de l’homme, il faut qu’ils sachent quelle est la racine de toutes nos misères: l’égoïsme aux formes multiples ; quel est le principe de notre grandeur: la fierté unie à la tendresse.

Il faut qu’ils puissent se représenter à grands traits l’espèce humaine domptant peu à peu les brutalités de la nature et les brutalités de l’instinct, et qu’ils démêlent les éléments principaux de cette œuvre extraordinaire qui s’appelle la civilisation. Il faut leur montrer la grandeur de la pensée ; il faut leur enseigner le respect et le culte de l’âme en éveillant en eux le sentiment de l’infini qui est notre joie, et aussi notre force, car c’est par lui que nous triompherons du mal, de l’obscurité et de la mort. Eh quoi! Tout cela à des enfants! — Oui, tout cela, si vous ne voulez pas fabriquer simplement des machines à épeler. Je sais quelles sont les difficultés de la tâche. Vous gardez vos écoliers peu d’années et ils ne sont point toujours assidus, surtout à la campagne. Ils oublient l’été le peu qu’ils ont appris l’hiver. Ils font souvent, au sortir de l’école, des rechutes profondes d’ignorance et de paresse d’esprit, et je plaindrais ceux d’entre vous qui ont pour l’éducation des enfants du peuple une grande ambition, si cette grande ambition ne supposait un grand courage. […] Sachant bien lire, l’écolier, qui est très curieux, aurait bien vite, avec sept ou huit livres choisis, une idée, très générale, il est vrai, mais très haute de l’histoire de l’espèce humaine, de la structure du monde, de l’histoire propre de la terre dans le monde, du rôle propre de la France dans l’humanité. Le maître doit intervenir pour aider ce premier travail de l’esprit ; il n’est pas nécessaire qu’il dise beaucoup, qu’il fasse de longues leçons ; il suffit que tous les détails qu’il leur donnera concourent nettement à un tableau d’ensemble. De ce que l’on sait de l’homme primitif à l’homme d’aujourd’hui, quelle prodigieuse transformation! et comme il est aisé à l’instituteur, en quelques traits, de faire sentir à l’enfant l’effort inouï de la pensée humaine! […] Je dis donc aux maîtres, pour me résumer: lorsque d’une part vous aurez appris aux enfants à lire à fond, et lorsque d’autre part, en quelques causeries familières et graves, vous leur aurez parlé des grandes choses qui intéressent la pensée et la conscience humaine, vous aurez fait sans peine en quelques années œuvre complète d’éducateurs. Dans chaque intelligence il y aura un sommet, et, ce jour-là, bien des choses changeront.

Lue par le rappeur Oxmo Puccino

dimanche 1 novembre 2020

Les conséquences de l'inconséquence




Le syndrome Kodak

 Très éclairant sur une difficulté réelle des entreprises au Business Model établi :



D'autant que les clients n'expriment pas vraiment leurs souhaits à une entreprise à laquelle ils avaient l'habitude de faire confiance par le passé pour leurs achats. 

Bien souvent plutôt, ils "votent avec leurs pieds", comme on dit par analogie avec le monde politique.

En l'occurrence, ils achètent avec leur smartphone, comme chez Amazon.

Mais ne s'embêtent même pas à exprimer leurs souhaits à tous ces industriels français qu'ils abandonnent sans un mot.
 





vendredi 30 octobre 2020

Je ne suis pas Charlie

Mettre de l'huile sur le feu et provoquer avec un nouveau dessin rageur ne fait que désigner notre pays aux yeux du monde et des foules qui ne voient évidemment pas l'intention. Je pense qu'on aurait plutôt besoin de réconfort en ce moment. Cherchons la concorde, à l'intérieur comme à l'extérieur de notre France, encore une fois bafouée.

lundi 26 octobre 2020

Corona 25/x : 2nd wave

 La seconde vague de corona en France, qui a atteint et dépassé le premier million de cas positifs :

Comme en 1919, et malgré tous les efforts faits par les uns et par les autres, la vague d'automne semble vouloir tout emporter sur son passage... Le mois de novembre à venir semble terrifiant sur le plan sanitaire.


dimanche 25 octobre 2020

Le noeud de Conway est non bordant !

 Si vous attendiez la réponse à cette question depuis 50 ans qu'elle était ouverte dans le monde des mathématiciens, alors voici enfin une réponse pour vous :



Fascinant !


mardi 20 octobre 2020

Chers concitoyens musulmans

 Pierre Jourde écrit quelque chose de très touchant :


Chers concitoyens musulmans,

Ne nous voilons pas la face : il y a un problème. Tant de morts, tant de souffrances pour de simples caricatures. Comment en est-on arrivés là ?

A la fin du Moyen-Âge, tous les pays chrétiens et musulmans vivaient sous le même régime d’intolérance. Un simple soupçon de blasphème ou d’impiété pouvait vous mener à l’échafaud. Les gens des autres religions ne disposaient pas des mêmes droits et étaient à peine tolérés. On peut même dire que les pays musulmans, l’empire ottoman en particulier, étaient un peu plus tolérants envers les juifs et les chrétiens que les pays chrétiens ne l’étaient envers les juifs et les musulmans.

Et puis, en Europe, il s’est passé deux phénomènes, étroitement liés, qui ont fait la société où nous vivons aujourd’hui, la France, et plus généralement les pays occidentaux : la naissance de l’esprit scientifique et la philosophie des lumières. Cela a mis quatre siècles pour aboutir, du XVIe siècle au début du XXe siècle, le travail a été long, douloureux et sanglant. Au bout de ce travail, il y a, entre autres, le droit au blasphème.

L’esprit scientifique a cherché à expliquer rationnellement le monde, par l’observation et la logique, sans s’en tenir aux vérités religieuses. Il a d’abord fallu faire admettre aux autorités chrétiennes que la terre tournait sur elle-même et autour du soleil. Galilée a été obligé par l’Eglise de renoncer à ses découvertes. Au XIXe siècle encore, les découvertes de Darwin étaient refusées au nom de la Bible. Mais l’esprit scientifique a fini par s’imposer. Grâce à lui, on en sait plus aujourd’hui sur l’univers, l’homme et la nature. Mais il a aussi permis l’essor technique : si vous avez un téléphone portable, la télévision, une voiture, la lumière électrique, si vous prenez l’avion, le train, si vous pouvez vous faire vacciner, passer une radio, c’est grâce au développement de l’esprit scientifique tel qu’il s’est développé en Europe, et qui a dû lutter des siècles contre la religion et ses soi-disant vérités révélées.

L’esprit des lumières s’est opposé aux persécutions religieuses, au fanatisme religieux, à la superstition. Voltaire a lutté pour faire réhabiliter Calas, condamné à l’atroce supplice de la roue, parce qu’il était protestant et qu’on le soupçonnait d’avoir tué son fils parce qu’il voulait se convertir au catholicisme. Voltaire a lutté pour faire réhabiliter le Chevalier de la Barre. Ce garçon de vingt ans est torturé et décapité pour blasphème. On lui cloue sur le corps un exemplaire du Dictionnaire philosophique de Voltaire et on le brûle.

La Révolution française, puis les lois de la laïcité, qui s’imposent à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, vont dans le même sens : empêcher la religion catholique, qui est pourtant celle de l’immense majorité des Français, d’imposer sa vérité, son pouvoir, de torturer et de tuer pour impiété ou pour blasphème, et faire en sorte que toutes les religions aient les mêmes droits, sans rien imposer dans l’espace public. Car c’est cela, la laïcité.

Mais le catholicisme n’a pas abandonné si facilement la partie, même après avoir perdu le pouvoir, il voulait encore régner sur les esprits, censurer la libre expression, imposer des visions rétrogrades de l’homme et, surtout, de la femme. En 1880, puis encore en 1902, il a fallu expulser de France tous les ordres religieux catholiques qui refusaient de se plier aux lois de la république. Pas quelques imams : des milliers de moines et de religieuses. Ça ne s’est pas passé sans résistance et sans violences.

La critique, la satire, la moquerie, le blasphème ont été les moyens utilisés pour libérer la France de l’emprise religieuse. Tant que la religion était religion d’état, ceux qui le faisaient risquaient leur vie. Puis l’Eglise catholique a fini par accepter d’être moquée et caricaturée. Elle a accepté les lois de la démocratie. Les caricatures et les blasphèmes étaient infiniment plus durs et plus violents que les caricatures assez sages de Mahomet, chez les ancêtres de Charlie Hebdo, qui s’appelaient par exemple L’Assiette au beurre, et plus récemment, il y a une cinquantaine d’années, Hara-Kiri, et de nos jours dans Charlie Hebdo, beaucoup plus durs avec le Christ qu’avec Mahomet. Imaginez qu’un artiste comme Félicien Rops représentait le Christ nu, en croix, en érection, avec un visage de démon ! Et « Hara-Kiri » la sainte vierge heureuse d’avoir avorté ! Personne ne les a assassinés. Au contraire, en 2015, une revue catholique a publié des caricatures du Christ par Charlie Hebdo ! Pour montrer qu’ils étaient capables de les accepter.

Le Christ satanique de Félicien Rops, la couv de « Hara-Kiri » sur l’avortement de la Vierge Marie.


Si vous êtes libres de pratiquer votre religion en France, si vous avez les mêmes droits que les chrétiens, c’est grâce au blasphème, qui a empêché une religion d’imposer sa loi. Les musulmans sont redevables de leur liberté aux blasphémateurs.

Beaucoup de gens aujourd’hui refusent l’idée de blasphème, pas seulement les musulmans. Il faudrait « respecter » les religions. Mais c’est justement parce qu’on ne les a pas respectées que nous sommes libérés de l’emprise religieuse, et que nous vivons en démocratie, dans un pays où toutes les religions sont acceptées. Charlie Hebdo ne va pas trop loin, Charlie Hebdo fait avec courage son travail de journal satirique, qui s’en prend à tout le monde, sans distinction de religion ou d’origine, parce qu’en démocratie on a le droit de se moquer de tout et de tout le monde. Sachez que Charlie Hebdo, qui est plutôt classable à l’extrême gauche, s’en est pris au racisme, à l’extrême droite, au christianisme, aux hommes politiques de tous bords. Et à l’islam, donc, à égalité avec les autres. Pourquoi auraient-ils dû faire une exception uniquement pour l’islam ?

En France, on peut critiquer avec virulence tout le monde, les partis politiques, les institutions, les hommes politiques, les artistes, etc. Faut-il faire une exception pour les religions ?

En France, on peut moquer le catholicisme, le judaïsme, le bouddhisme, sans risquer sa vie. Pourquoi ne peut-on moquer l’islam sans risquer sa vie ? L’islam serait-il une exception ?

L’islam peut être critiqué et moqué, comme toutes les autres religions, comme toutes les croyances, comme toutes les opinions, car en démocratie, une religion est une opinion, elle n’est pas sacrée. Si vous n’admettez pas cela, alors vous n’admettez pas la démocratie. Cela signifie que vous souhaitez vivre dans une société sans liberté d’expression, où on ne critiquera plus rien ni personne, dans une société sans blasphème, où la religion dictera aux gens leur manière de vivre, les limites de leur comportement et de leur parole. C’était la France au Moyen-Âge. C’est l’Arabie saoudite aujourd’hui.

Quelques couv de « Charlie Hebdo ».

L’islam est critiquable justement parce qu’il a encore du mal à accepter la liberté d’expression et la liberté des femmes. Connaissez-vous des massacres et des attentats de même ampleur, partout dans le monde, au nom du christianisme ? L’islam est la seule religion aujourd’hui au nom de laquelle on tue des centaines d’innocents partout dans le monde. Combien de massacres en France, l’Hyper Cacher, Charlie Hebdo, le Bataclan, le carnaval de Nice, les petits enfants juifs tués par Mohammed Merah, le professeur de Conflans, et bien d’autres encore ? Combien d’attentats aux Etats-Unis, en Espagne, en Angleterre, en Belgique, tous aux cris de « Allah est grand » ? Et les organisations totalitaires islamiques, comme Daech, Al Qaïda, les Tribunaux islamiques somaliens ou les Talibans, qui lapident, décapitent et crucifient au nom d’Allah les chrétiens, les musulmans chiites, les juifs, les zaïdites, les homosexuels, les femmes adultères et les blasphémateurs ? Et dans combien de pays islamiques les autres religions sont-elles persécutées, les femmes considérées comme mineures, des jeunes gens exécutés pour n’avoir pas respecté la religion?

Ces pays et ces gens ont manqué la révolution scientifique et l’esprit des lumières. Ils ont manqué de blasphème !

Critiquer l’islam n’est pas de l’« islamophobie », maladie imaginaire créée pour empêcher justement toute critique, encore moins du racisme, qui n’a rien à voir. Est-ce que critiquer l’extrême droite est de l’extrême-droitophobie ? Est-ce que critiquer le capitalisme est de la capitalistophobie ? Est-ce que critiquer le catholicisme est de la catholicismophobie ?

Critiquer l’islam, c’est le mettre sur le même plan que toutes les autres religions et opinions. C’est donc le respecter. Ne pas le critiquer, c’est penser qu’il est incompatible avec la démocratie, comme on préserve la sensibilité d’un petit enfant qui ne peut pas endurer la même chose que les adultes.

Les caricatures de Charlie Hebdo, celles des journaux danois, attaquaient l’islam justement sur le sujet de la violence et de l’intolérance. Et c’est bien un problème, ne le pensez-vous pas ? Les réactions violentes ont montré qu’ils avaient raison ! Les assassins de Charlie Hebdo démontrent qu’ils avaient raison, qu’il y a là un problème. Le jour où l’islam acceptera de se confronter à ses problèmes au lieu de tout renvoyer à l’islamophobie, le jour où il acceptera de rire de lui-même, et de prendre la moquerie avec une indulgence souriante, il montrera qu’il est compatible avec la démocratie, capable d’autocritique, comme l’a été le catholicisme. Ce jour-là, une simple petite caricature ne donnera plus lieu à des massacres.

Je souhaite vivement, je ne sais par quel canal, être entendu de vous, surtout ceux que choquent les caricatures. Qu’ils comprennent enfin que c’est la loi démocratique, que c’est au prix de cette insolence qui réveille les esprits qu’on peut réfléchir, se remettre en question et avancer. Et si les religions avaient enfin de l’humour ? 

Si la Grande Mosquée de Paris organisait une expo Charlie Hebdo ?
On peut rêver…



samedi 17 octobre 2020

L'histoire en marche

 Le mot "couvre-feu" est effectivement un mot dramatiquement chargé, comme nous le rappelle une simple affiche accolée dans une rue du XIVème :




Je suis Enseignant clairement.

Je reprends le très beau texte de Luc Le Vaillant dans Libé ce jour, tout y est dit :

Il faut dire l’abjection, et essayer de ne pas désespérer. Il faut pleurer Samuel Paty, professeur de collège, décapité par un terroriste islamiste, et essayer de ne pas désespérer de la nature humaine, de ses dévotions indignes, de ses croyances insupportables, de ses agenouillements abrutis.

Il faut saluer la grandeur d’un enseignement dispensé pour éclairer les consciences, et essayer de ne pas désespérer de parents d’élèves qui, pour des raisons religieuses, contestent la connaissance et le savoir, la raison et la libre pensée, le droit au blasphème et à la satire.

Il faut se convaincre que les fondamentalistes musulmans, leurs tueurs sanguinaires et les pousse-au-crime qui rôdent alentour peuvent être renvoyés dans les limbes d’où ils n’auraient jamais dû sortir. Et il faut essayer de ne pas désespérer de la tolérance démocratique que nous devons maintenir coûte que coûte, de la bienveillance laïque qui est due aux plus obscurantistes d’entre nous.

Un tueur, agissant au nom d’Allah, a décapité un enseignant parce qu'il avait montré et commenté des caricatures de Mahomet lors d’un cours sur la liberté d’expression. Il n’est pas neutre que Samuel Paty ait été en charge d’enseigner l’histoire. L’histoire est un processus évolutif, ce n’est pas une vérité révélée. L’histoire est pleine de bruit et de fureur, mais elle a des lignes de force et des lignes de crête, une chronologie qui n’empêche pas la mise en perspective et la remise en cause, au contraire. L’histoire n’est pas dieux et diables, paradis et enfer, bien et mal, vices et vertus. L’histoire est d’autant moins une Bible ou un Coran, que ce n’est pas une voie unique ou une morne plaine.

Ensuite, les religions, comme l’histoire, sont des créations humaines, des récits des origines, des champs de forces symboliques. La différence tient au fait que les religions sont des systèmes clos et des dispositifs idéologiques qui visent à régenter l’ensemble des comportements humains -éducation, nourriture, sexualité, procréation, etc. L’histoire, elle, s’essaie comme elle peut à raconter les hommes depuis qu’ils sont hommes. Elle dit comment ils se sont affrontés, entretués, aimés. Elle dit comment ils ont changé, grandi, bâti, et comment parfois ils régressent, périclitent, disparaissent.

Dans sa revendication de l’attentat, le jihadiste aurait présenté Emmanuel Macron comme le «dirigeant des infidèles». Si l’on veut essayer de ne pas désespérer, il faut se féliciter d’être désignés à la vindicte meurtrière comme des infidèles. Cela signifie que nous sommes des individus émancipés que n’encagent pas des soumissions archaïques à des idoles abusives. Cela signifie que nous choisissons nos fidélités et que nous avons le droit de les révoquer, car nous sommes bien conscients que l’éternité n’est pas de ce monde. Cela s’appelle la démocratie ou le divorce, ce dernier n’ayant rien à voir avec la répudiation. Ce droit à l’infidélité signifie que l’apostasie m’est permise, si jamais, que Dieu m’en garde, il m’arrivait de croire, au lieu de ne pas croire.

Devant le collège de Conflans, triturant son masque noir entre ses doigts, visage moite d’émotion et de colère, Macron a répété par deux fois: «Ils ne passeront pas.» Le citoyen que je suis a apprécié, espérant qu’il ne soit pas trop tard, tant l’acceptation d’un concept comme celui d’«islamophobie» peut entraver la nécessaire critique de toutes les religions. En revanche, l’historien que je ne suis pas vraiment a de quoi s’inquiéter. La reprise de ce slogan républicain jeté à la face des partisans de Franco pendant la guerre d’Espagne est un magnifique cri de résistance antifasciste et libertaire. Malheureusement, ceux qui hurlaient «viva la muerte» l’ont emporté et le joug du franquisme a mis longtemps à être levé.

Il faut saluer la mémoire du professeur assassiné et faire le nécessaire pour que l’Education nationale puisse continuer à enseigner paisiblement le Big Bang et Darwin, la reproduction sexuée et la natation, aux filles comme aux garçons, de toutes origines, de toutes confessions. Afin d’essayer de ne pas désespérer.





jeudi 1 octobre 2020

Un débat de présidents

Pour nos amis américains, encore sous le coup du débat calamiteux survenu entre messieurs Trump et Biden, veuillez prendre, je vous prie, une leçon de classe française :

 

samedi 19 septembre 2020

Pater Noster du VIIIème siècle

 Je regardais ce Pater Noster du VIIIème siècle (d'époque mérovingienne donc), au Folio 2 verso du Sacramentaire de Chelles, conservé à la Bibliothèque Vaticane (BAV Ms. 313) :



A cette l'époque reculée, le texte grec était encore la référence principale, et le latin n'apparait que comme une translittération par dessus ("Uranis" en grec donne "in celis" en latin).

Et ce qui est marrant, c'est que le mot "Pater" se lit mieux en grec qu'en latin : Le "a" latin est encore dessiné comme 2 "c" accolés, et le "e" ressemble encore furieusement à un "y".








mercredi 16 septembre 2020

I'ma stick it out

Ciel pommelé, comme femme fardée, dure moins d'une journée...

Voici deux versions de la chanson Umbrella, chantée d'abord par la petite lyonnaise Pomme, puis par la chanteuse originale Rihanna, reine du RnB. A vous de choisir la meilleure version, mais pour moi il n'y a pas débat. La première m'envoûte à la première parole, m'entraine avec elle, capte tout mon sentiment. L'autre est une beauté plastique impeccable mais parée et dissimulée derrière ses paillettes.

   
 

La chanson est par ailleurs très belle :

You have my heart
And we'll never be worlds apart
Maybe in magazines
But you'll still be my star
Baby, ‘cause in the dark
You can't see shiny cars
And that's when you need me there
With you, I'll always share

Because
When the sun shine, we shine together
Told you I'll be here forever
Said I'll always be your friend
Took an oath, I'mma stick it out till the end
Now that it's raining more than ever
Know that we'll still have each other
You can stand under my umbrella
You can stand under my umbrella
(Ella, ella, eh, eh, eh)
Under my umbrella
(Ella, ella, eh, eh, eh)

These fancy things
Will never come in between
You're part of my entity
Here for infinity
When the war has took its part
When the world has dealt its cards
If the hand is hard
Together we'll mend your heart
Because
When the sun shine, we shine together
Told you I'll be here forever
Said I'll always be your friend
Took an oath, I'ma stick it out till the end

Now that it's raining more than ever
Know that we'll still have each other
You can stand under my umbrella
You can stand under my umbrella
(Ella, ella, eh, eh, eh)
Under my umbrella
(Ella, ella, eh, eh, eh)

You can run into my arms
It's okay; don't be alarmed
Come into me
There's no distance in between our love
So go on and let the rain pour
I'll be all you need and more
Because
When the sun shine, we shine together
Told you I'll be here forever
Said I'll always be your friend
Took an oath, I'ma stick it out till the end
Now that it's raining more than ever
Know that we'll still have each other
You can stand under my umbrella
You can stand under my umbrella
(Ella, ella, eh, eh, eh)
Under my umbrella
(Ella, ella, eh, eh, eh)

It's rainin', rainin'
Ooh, baby, it's rainin', rainin'
Baby, come here to me
Come into me
It's rainin', rainin'

Ooh, baby, it's rainin', rainin'
You can always come into me
Come into me
It's pourin' rain
It's pourin' rain
Come here to me
Come into me

Rien à dire, c'est prenant. Sauf peut-être la propension infinie à contracter toujours plus les paroles : on avait déjà "I'm gonna" pour I am going to. Il y a maintenant I'ma pour la même chose. C'est ultra court. Mais l'émotion passe quand même, heureusement. I'ma stick it out pour Je vais y arriver. Ça le fait.


lundi 14 septembre 2020

Adjudant-chef Lopez de la Légion Etrangère

Mon admiration est à la hauteur de la terreur que m'inspire cet homme, une légende de la Légion Etrangère, l'adjudant-chef Lopez :



J'aime bien cet antienne qu'il adresse à ses soldats, lors du stage "Forêt" :

"On vous paye pour faire peur, pas pour faire pitié".

Et il cite tout le temps l'empereur Caligula : 

"Qu'importe qu'il me haïssent, pourvu qu'ils me craignent".

Vive la France.


Aujourd'hui, 10 ans plus tard, l'adjudant-chef Lopez est devenu garde de l'environnement dans la forêt amazonienne, qu'il aime tant :




   





jeudi 10 septembre 2020

Homochiralité

Comme la matière qui l'a emporté une fois pour toutes sur l'anti-matière, toute la matière vivante est faite d'acides aminés lévogyres (qui font tourner le plan de polarisation de la lumière vers la gauche) et tous les sucres sont dextrogyres (qui font tourner la plan de polarisation de la lumière vers la droite). Cette propriété est due à l'asymétrie de ces molécules, dites chirales (de même nature que la main).

 Un objet est chiral s'il n'est pas superposable (identique) à son image dans un miroir plan.

Ces 2 coquilles d'escargot ne sont pas superposables, mais en moyenne, seulement un escargot sur 57000 présente l'enroulement (b).

Pourquoi ? On ne sait pas... Et cela serait plus ancien que la vie même... Voir article récent

La chiralité est liée à l'absence de plan ou de centre de symétrie dans l'objet. Ce concept macrosco-pique, a été étendue aux molécules par Pasteur en 1848. La chiralité au niveau moléculaire :

La molécule de bromochloroiodométhane CHIBrCl est chirale.

          

 

Une molécule est chirale si elle n'est pas superposable à son image dans un miroir plan. La chiralité joue un rôle crucial dans le vivant : les acides α-aminés, qui sont les constituants élémentaires des protéines sont tous chiraux et levogyres (excepté la glycine NH2CH2COOH).

La croissance au pied à coulisse

Dans le futur, dans notre France, on n'aura plus de "croissance du PIB" organique.

Cette croissance, on la mesurait religieusement, tous les ans, au pied à coulisse : 

+1,5% et tout le monde se congratulait et se tapait dans le dos, 
+0,9% et l'inquiétude montait, l'angoisse de la récession devenait palpable.

Déjà, rappelons-nous que les économies grise et noire, qui échappent par définition à la mesure officielle évoquée ci-dessus, sont de l'ordre de 20% du PIB en France. Le degré de précision atteint est donc artificiel.

Rappelons nous également que les primes d'assurance (le chiffre d'affaires des AXA et autres Groupama) est pris en compte dans le périmètre du PIB. En quoi est-ce un produit ?

Et rappelons nous également que les remboursements payés par ces mêmes assureurs, suite à un sinistre, impactent positivement le PIB, quand ils sont transformés en travaux d'artisan, alors qu'elles compensent simplement une destruction de richesse.

Dès lors, quand les primes "attentat" doublent, et que les dégâts causés par les tempêtes augmentent, ou que les incendies détruisent de la forêt, c'est le PIB qui se porte mieux !  

Hérésie de la mesure, logique de la démesure !

Le Covid va changer tout cela. Comme le disait déjà Lénine : 

"Il y a des décennies où rien ne se passe, 
et des semaines où des décennies se produisent."
 

vendredi 28 août 2020

Le Psaume 127 pour l'entrée en Shabbat

 Le Psaume 127 est une merveille de simplicité et de bonheur domestique :

שִׁיר הַמַּעֲלוֹת

.אַשְׁרֵי, כָּל-יְרֵא יְהוָה-- הַהֹלֵךְ, בִּדְרָכָיו

 .ב יְגִיעַ כַּפֶּיךָ, כִּי תֹאכֵל; אַשְׁרֶיךָ, וְטוֹב לָךְ

ג אֶשְׁתְּךָ, כְּגֶפֶן פֹּרִיָּה-- בְּיַרְכְּתֵי בֵיתֶךָ:בָּנֶיךָ, כִּשְׁתִלֵי זֵיתִים-- סָבִיב, לְשֻׁלְחָנֶךָ

 ד הִנֵּה כִי-כֵן, יְבֹרַךְ גָּבֶר-- יְרֵא יְהוָה. ה יְבָרֶכְךָ יְהוָה, מִצִּיּוֹן: וּרְאֵה, בְּטוּב  .     יְרוּשָׁלִָם--כֹּל, יְמֵי חַיֶּיך

 ו וּרְאֵה-בָנִים לְבָנֶיךָ: שָׁלוֹם, עַל-יִשְׂרָאֵל

1 Cantique des degrés.

Heureux celui qui craint l’Eternel, qui marche dans ses voies!
 

2 Oui, le produit de ton travail, tu le mangeras, tu seras heureux, le bien sera ton partage. 

3 Ta femme sera comme une vigne féconde dans l’intérieur de ta maison, tes fils, comme des plants d’olivier autour de ta table. 

4 Voilà comment est béni l’homme qui craint l’Eternel! 5 Que le Seigneur te bénisse de Sion! Goûte le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie. 

6 Puisses-tu voir les fils de tes fils! Paix sur Israël!


Je le mets en latin aussi, selon la Vulgate :


Canticum graduum. 

Beati omnes qui timent Dominum, qui ambulant in viis eius

Labores manuum tuarum quia manducabis beatus es et bene tibi erit

Uxor tua sicut vitis abundans in lateribus domus tuae filii tui sicut novella olivarum in circuitu mensae tuae

Ecce sic benedicetur homo qui timet Dominum


Benedicat te Dominus ex Sion et videas bona Hierusalem omnibus diebus vitae tuae


Et videas filios filiorum tuorum, pax super Israel


mardi 11 août 2020

Il pleut sur la ville

 Mon Dieu,

Soyez béni pour la pluie.

vendredi 7 août 2020

Ensi disoit le diables

 J'ai trouvé cette belle citation dans "le roman du Saint Graal" de Robert de Boron, dans le manuscrit Fr 24394 de la BNF :

On notera les spécificités d'ancien français :

  • "Ensi" pour ainsi
  • "disoit" pour disait, "estoit" pour était
  •  "li" cas sujet de l'article défini "le"
  • "diables" écrit avec un "s" de cas sujet
  • "ly" pas encore diphtongué en lui
Le "ki" est plus difficilement interprétable : On peut soit le considérer comme une variante orthographique du "qui" non encore fixé, soit comme un "k" du dialecte du nord de la France. 

On est à la charnière d'une époque psychologique, quand "li diables" commence à descendre des Tympans des églises romanes comme Conques ou Vézelay pour commencer à habiter l'intérieur des individus.

A cette époque, c'est plus vu comme un parasite intérieur, que les saints chasseront des corps des possédés par cohortes entières, que comme cette composante intellectuelle de l'âme, le péché, que le Diable incarnera plus tard.      

vendredi 17 juillet 2020

On n'était pas bégueule au XIVème siècle

Par exemple dans ces "Livres de le Bible hystoriaus » de Pierre Comestor ou Pierre le Mangeur, "translatés en franchois selonc le latin » par Guiart des Moulins, le message est clair dans cette interprétation de l'ivresse de Noé (Genèse 9) : Noé était nu dans son ivresse.




C'est marrant parce que 200 ans plus tard, si le dessin s'est affermi, on a prié Noé de passer un caleçon :













mardi 14 juillet 2020

Notre-Père en Occitan en 1282

J'ai été regarder le Pater Noster dans le Breviari d'Amor de Matfre Ermengau, un Troubadour de Béziers écrivant vers 1282 (Dans le manuscrit de la Royal Library MS 19 C L)

Le Pater Noster est encore plus beau en Occitan :







Noter que dans ces années-là, on aime bien isoler l'initiale à part du reste du vers. 

Noter aussi cette glose particulière chez Matfre, le "de tama", "de Ta main".
Il a pu ajouter possiblement cette glose pour assurer la rime avec le "cotidia" :

"    L    opa nostre cotidia
    H     uey nos dona Dieus de tama  "

" Donne nous, notre pain quotidien,
Aujourd'hui, mon Dieu, de Ta propre main" 
  

lundi 6 juillet 2020

Beau à en mourir

Il faudrait mourir pour ce pays :


Conquid-19

A Conques, j'aime tout, y compris leur lecture du gel hydroalcoolique en version bénitier roman :


jeudi 2 juillet 2020

Kokopellibre

Depuis le 1er Juillet, Kokopelli est libre de remplir sa mission de distribuer des graines à travers la France aux maraichers et amateurs.

Depuis des années, ils étaient des hors-la-loi du goût et du bon sens ancestral.

Vive la France.

Autorisation de diffusion des graines et semences paysannes.

samedi 20 juin 2020

Kaamelott


Kaamelott : C'est bien le seul film que j'aurai attendu des années avec impatience ...



vendredi 12 juin 2020

Au sergent Fournier du Colombier-en-Brionnais

Un film magnifique sur l'identification du Poilu Claude Fournier, mort devant Verdun le 4 août 1916.


Un hommage aussi à tous les civils et militaires, comme le médecin légiste Frémont, qui travaillent à identifier les dépouilles rendues régulièrement par la terre de Verdun ou de Craonne.




A mort la guerre.
Vive la France.

mardi 9 juin 2020

Orion


Orion telle qu'on ne peut pas la voir à l'œil nu... mais la photo est belle. Bien qu’il s’agisse de l’un des groupements d’étoiles les plus reconnaissables dans le ciel, il s’agit d’un Orion révélé uniquement avec l’imagerie et le post-traitement de l’appareil photo numérique à longue exposition. Ici, la géante rouge Bételgeuse prend une forte teinte orange comme l’étoile la plus brillante en bas à gauche. Les étoiles bleues chaudes d’Orion sont nombreuses, avec Rigel supergéant équilibrant Betelgeuse en haut à droite, et Bellatrix en haut à gauche. Alignées dans la ceinture d’Orion, trois étoiles se trouvent à environ 1500 années-lumière, nées des nuages interstellaires de la constellation : il s'agit des célèbres étoiles du baudrier d'Orion : Alnitak, Alnilam et Mintaka. À la droite de la ceinture d’Orion se trouve une tache lumineuse floue mais familière : la pépinière stellaire connue sous le nom de nébuleuse d’Orion. Cette nébuleuse contient une étoile, iota Orionis (en fait un système à trois composants) qui m'a toujours intéressé pour son autre nom : Na'ir al Saïf, نير السيف qui signifie l'éclat du sabre. C'est en effet la plus plus brillante étoile de l'épée d'Orion et elle se trouve à la pointe de l'épée. Enfin, à peine décelable à l’œil nu,  la boucle de Barnard est ici magnifiée. Cette immense nébuleuse d’émission gazeuse entourant la ceinture et la nébuleuse d’Orion a été découverte il y a plus de 100 ans par le l'astronome E. Barnard, plus connu pour l'étoile qui porte son nom, considérée comme l'étoile dont le mouvement propre par rapport à la voute céleste est le plus important (plus de 12" d'arc par an).

mercredi 3 juin 2020

Notre-Père vers 1260

J'ai été chercher le texte du Notre-Père, dans une des premières Bibles en français conservées à la BNF (XIIIème siècle  - BnF Fr Ms. 899), pour voir comment il a été traduit du Latin :

"Vos prierez en tel maniere :"


Nostre pere qui es el ciel ton non soit
saintefié. Ton regne viegne. ta vole(n)
té soit fete en terre come ele est el ciel.
Sire done nos hui notre vivre de chas-  




-cun (i=j)or. (Et)nos pardone noz pechiez (9=co)me
nos pardonons a cels qui nos mefferte        
(Et) ne nos maine mie en tentation. Ce     
est a dire ne sueffre mie que nos soio(n)s     
mene en temptacion. Mes delivre nos          
de mal. Amen.                                               

Le petit commentaire (qu'on appelle "glose"), inséré directement dans le texte de la prière, est très intéressant : 

"C'est à dire, ne souffre (=tolère) jamais que nous soyons
soumis à la tentation
".

Dès cette époque, on était embêté par le verbe actif "maine", (mène, mener) qui traduisait si mal la probable forme passive initiale de l'hébreu, et semblait signifier que l'Eternel nous "tendrait le piège" de la "temptation". Il faudra attendre l'année 2017 (800 ans quand même) pour que ce problème soit résolu, dans le "nouveau" Notre-Père.

Noter que cette idée de la valeur "éprouvante" de la tentation, a été reprise dans une épître dès l'origine, celle de Jacques, datée du 1er siècle, épître tolérée du bout des lèvres dans le Canon chrétien (Canon catholique mais pas Canon protestant) :

"Heureux l'homme qui supporte patiemment la tentation;
car, après avoir été éprouvé,
il recevra la couronne de vie,
que le Seigneur a promise à ceux qui l'aiment.
"
(Ep. Jacques 1:12)

Ne pas confondre toutefois cette exhortation de Jacques avec "qui bene amat, bene castigat", tirée de l'Epître aux Hébreux (12:6) qui ressemble, mais qui fait référence à la valeur éducative d'une bonne correction paternelle après la faute ...