jeudi 23 décembre 2021

Larmes d'Ivoire par le choeur de Saint-Cyr

Pourquoi quand on parle de la France et de son armée, je chiale à tous les coups ?

 


mercredi 22 décembre 2021

Ils se prosternèrent

Je suis toujours subjugué devant la beauté textuelle de l'Ancien Testament, comme ici dans I Samuel 1 :

En ces jours-là, lorsque Samuel fut sevré,

Anne, sa mère, le conduisit à la maison du Seigneur, à Silo ;

l’enfant était encore tout jeune.

Anne avait pris avec elle un taureau de trois ans,

un sac de farine et une outre de vin.

On offrit le taureau en sacrifice,

et on amena l’enfant au prêtre Éli.

Anne lui dit alors :

« Écoute-moi, mon seigneur, je t’en prie !

Aussi vrai que tu es vivant,

je suis cette femme qui se tenait ici près de toi

pour prier le Seigneur.

C’est pour obtenir cet enfant que je priais,

et le Seigneur me l’a donné en réponse à ma demande.

À mon tour je le donne au Seigneur pour qu’il en dispose.

Il demeurera à la disposition du Seigneur

tous les jours de sa vie. »

Alors ils se prosternèrent devant le Seigneur.


lundi 20 décembre 2021

Où puisez-vous toutes vos certitudes ?

Article de Nadia Geerts, "L'œil de Marianneke", paru dans Marianne du 20/12/2021 

"Chers manifestants anti-passe sanitaire, où puîsez-vous toutes vos certitudes ?"

En Belgique, au lendemain de la mort d'un célèbre boxeur covido-sceptique, des milliers de manifestants ont défilé pour dénoncer au nom de la liberté, contre l’obligation vaccinale du personnel soignant et le passe sanitaire ont à nouveau défilé dans les rues de Bruxelles.

Frédéric Sinistra est mort ce samedi. C’était un boxeur, videur à la discothèque « Le Monastère » à Nandrin, dans la province belge de Liège. Il avait 40 ans, il était « covido-sceptique », non vacciné, et il est mort du Covid-19.

Concours de circonstances : le lendemain, des milliers de manifestants se sont rassemblés, pour la troisième fois en quelques semaines, et ont battu le pavé bruxellois ce dimanche pour protester, au nom de la liberté, contre l’obligation vaccinale du personnel soignant et contre le passe sanitaire – que nous appelons « covid safe ticket » ou « CST » pour éviter d’avoir à choisir entre nos langues nationales.

C’est à vous, manifestants, que je m’adresse aujourd’hui. Car je ne vous comprends pas, je dois bien le dire, et parfois vous me faites peur, à défiler avec des étoiles jaunes et à arborer des slogans qui semblent indiquer que vous vous prenez pour de valeureux résistants sous un pouvoir fasciste. Plus encore que vos comparaisons, ce sont vos certitudes qui m’effrayent.

Vous avez l’air tellement sûrs de vous. Sûrs que les médias nous mentent. Sûrs que les gouvernements cherchent à nous faire peur pour mieux nous contrôler. Sûrs que l’imposition du masque est scandaleusement liberticide. Sûrs que le passe sanitaire permettra de vous « tracer » et donc de connaître les moindre de vos faits et gestes, ce qui ne manquera pas de faire de vous les prochaines victimes de rafles, de procès politiques ou autres purges. Sûrs que les huiles essentielles, la vitamine B, l’exercice physique ou les oméga 3 sont souverains contre le coronavirus, qui n’est d’ailleurs qu’une petite grippe.

Je vous le demande : où puisez-vous toutes vos certitudes ?

Moi, je n’en ai aucune, si ce n’est celle que je n’ai pas les compétences requises pour pouvoir juger du bien-fondé des mesures sanitaires qui nous sont imposées. Je ne suis pas scientifique, encore moins médecin, virologue ou infectiologue. Je n’ai que mon bon sens à disposition, ainsi que le minimum de confiance nécessaire en nos institutions.

Ce sont ce bon sens et cette confiance – que vous appellerez sans doute « naïveté » – qui me font penser que non, toutes ces mesures ne sont pas le fruit d’esprits malades dont l’unique but est de prendre le contrôle de nos têtes et de nos corps. Ce sont ce bon sens et cette confiance qui me font penser que oui, les médias disent, si pas « la vérité », en tout cas quelque chose qui s’en approche, bien plus que vos slogans.

Vous me direz sans doute que vous aussi, vous vous informez. Que je devrais d’ailleurs le faire, moi aussi, auprès de sources « alternatives » et « indépendantes ». Mais ce faisant, vous confirmerez mon intuition : les sources « officielles », qu’elles soient politiques, scientifiques ou médiatiques, sont à vos yeux suspectes, et pire : disqualifiées d’avance. Tandis que les vôtres sont fiables, forcément. Pas un instant ne vous vient à l’esprit que si l’on n’invite pas sur les plateaux de télévision tel ou tel « expert » opposé à la vaccination, ce n’est pas parce que son discours « dérange », mais parce qu’il dit de monstrueuses conneries, et qu’il serait irresponsable de leur donner un écho.

Alors je sais bien : il y a des critiques à formuler, sur les politiques de santé menées ces dernières années notamment, et sur le fait que la gestion politique de cette crise, depuis bientôt deux ans, ressemble parfois à un gigantesque bricolage dans lequel on peine à trouver la cohérence.

Il n’empêche : je garde quant à moi la conviction qu’aujourd’hui, tous font ce qu’ils peuvent, à leur mesure, en fonction des connaissances qu’ils acquièrent sur le virus et ses variants, pour nous sortir de là au plus vite. Qu’en tout cas, je suis infiniment moins compétente qu’eux. Et que non, nous ne vivons pas en dictature, ni ne sommes collectivement manipulés.

Aussi, au-delà de vos manifestations, ce qui m’inquiète le plus, voyez-vous, c’est que vous êtes le révélateur d’une crise de confiance bien plus profonde, envers toutes les institutions représentatives de nos démocraties.

Comment nous relèverons-nous de ça, demain ?

samedi 13 novembre 2021

jeudi 11 novembre 2021

Balkan Qoulou

Laissons nous envahir par la musique de ces tribus nomades qui viennent nous remplacer...

mercredi 10 novembre 2021

Il nous fatigue...

Je viens de lire :
L’évènement marquant de cette semaine reste l’annonce de Hertz d’une commande de 100 000 Tesla, pour un total de 4.2 milliards de dollars. Grâce à cette commande, Tesla a passé la barre magique des 1000 milliards de dollars de valeur en Bourse. Une hausse de 12,66% dans la seule journée de lundi. Une hausse de 118 milliards de dollars en une seule journée de la valeur de Tesla. ELON MUSK a consolidé sa place d'homme le plus riche du monde. Sa fortune a progressé sur la journée de 36.2 milliards de dollars. Tous ces chiffres donnent le tournis…
En attendant, où en est son projet hyperloop qui consisterait à mettre des gens dans des capsules pneumatiques en fibre de carbone et à les expédier en 31s à plus de 1100 km/h, départ arrêté ? A l'aérodrome Francazal de Toulouse, on voit bien un tube de 300 m de long et de 5 m de diamètre sensé contenir la fameuse dépression atmosphérique mais on est loin des 10 km nécessaires à une véritable livraison commerciale. J'ai cru comprendre que la difficulté était due à la sécurité du truc : comment repressuriser rapidement une capsule qui se verrait subitement dépréssurisée. C'est peut-être le principe de réalité qui va limiter (peut-être) les ambitions planétaires de ce type !

lundi 8 novembre 2021

Matthieu 24,36

Cette parole du Christ est vraiment étonnante en Matthieu 24:36 : 

Tob :

« Quant au jour et à l'heure, personne ne les connaît, pas même les anges du ciel, ni même le Fils : mon Père seul les connaît. »

Chouraqui :

« Or cette heure, ce jour, nul ne les connait, ni les messagers, ni le fils, mais le père seul. »


jeudi 28 octobre 2021

Humour papale

Léon XIII (1878-1903) avait 92 ans en 1902, lorsqu'un cardinal américain lui dit, imprudemment, en prenant congé : « Nous ne nous reverrons plus sur cette Terre, adieu, Votre Sainteté...».

Réaction du pontife : « Excellence, êtes-vous souffrant ? » 

Pie XI (1922-1939) était plutôt solennel, mais ne manquait pas d’esprit. Un peintre fait un jour son portrait. Le pape n’est pas très content, il ne se reconnaît pas. À la fin, l’artiste lui demande d’écrire un petit mot à l’angle du tableau.
Et Pie XI écrit : « 
Jean, chapitre 6, verset 20."
"Qu’est-ce que cela signifie ?
 » demande le peintre.  « Ouvrez votre Bible et vous trouverez ». Le peintre rentra chez lui, ouvrit sa Bible à la référence donnée, et lu cette parole de Jésus : « C’est moi, n’ayez pas peur ! ».

Un jour, Jean XXIII (1958-1963) visite l'hôpital romain du Saint-Esprit.
Une religieuse arrive tout émue et se présente : «
Très Saint-Père, je suis la supérieure du Saint-Esprit."
- "Eh bien, vous en avez de la chance, lui répond-il, moi, je ne suis que le vicaire du Christ !»

Jean-Paul II (1978-2005) a raconté à son ami André Frossard :
Un jour, je prie Dieu et Lui demande : «
Seigneur, est-ce que la Pologne retrouvera la prospérité et la démocratie ? - Oui, mais pas de ton vivant», répond Dieu.
Alors j'insiste et je demande : «
Après moi, y aura-t-il un autre pape polonais ?» Et Dieu répond : «Pas de mon vivant».




mardi 26 octobre 2021

Contradiction théologique

Dans les années 90-100 de notre ère, le pape Clément de Rome, Clemens romanus (3ème ou 4ème pape de l'église de Rome, il y a incertitude) est connu principalement par une lettre qu'il a écrite à la communauté de Corinthe, la future  communauté chrétienne de Corinthe, dès qu'on aura inventé le mot de "chrétien".

Dans cette lettre, il écrit cette phrase fameuse : "Rien n'est impossible à Dieu, sauf de mentir"

Ce qui est une magnifique contradiction théologique en soi.

lundi 18 octobre 2021

La princesse abusivement falote

On parle beaucoup de féminisme en 2021, mais il y a encore beaucoup de travail.

La preuve avec ces portraits du couple princier d'Angleterre.

Dans ces portraits, la princesse Kate est systématiquement saisie au moment où elle se tourne enamourée vers son mari, sans doute pour savoir de lui quoi dire, ou quoi penser.

Elle est de plus systématiquement déguisée en princesse de conte de fée.

Lui, en revanche, est sapé cool. Il regarde systématiquement droit devant, conscient de sa responsabilité de fixer la marche à suivre pour l'Angleterre, sa famille et sa trop nunuche de femme. 
 




Les journalistes qui font ces choix restent responsables de la mauvaise image de la femme abusivement falote, qu'ils contribuent à véhiculer.



 

vendredi 15 octobre 2021

La conjecture de Syracuse

J'adore ces petites merveilles de mystère mathématique, comme la conjecture de Syracuse

On part d'une "suite de Syracuse", la suite des entiers naturels constituée de la manière suivante : 

a) on part d'un nombre entier strictement positif n ; 

b1) si n est pair, on le divise par 2 (n/2) ; 

b2) si n est impair, on le multiplie par 3 et on ajoute 1 (3n+1); 

c) on répète ce cycle sur le résultat obtenu [n/2 , 3n+1].

La conjecture de Syracuse stipule que, pour n'importe quel n de départ, la suite de Syracuse pour n passe par 1 à un moment (avant de boucler indéfiniment dans le cycle 1, 4, 2, dit cycle trivial).

On suppose que cette conjecture est vraie.
Mais ca fait des décennies que les mathématiciens n'arrivent pas à la prouver, ni à l'infirmer.


lundi 4 octobre 2021

Methuselah et Hannah : Un couple de dattiers, vieux de 2000 ans

Israël : des scientifiques ressuscitent des variétés de dattiers de 2000 ans (Magasine Géo)

C'est à la pointe sud d'Israël, en plein désert, que l'on déguste des dattes d'une variété que l'on croyait longtemps disparue, fruits du palmier de Judée.

Lorsqu'on lui a dit qu'elle était "folle", la scientifique Sarah Sallon a dû redoubler d'efforts de persuasion pour obtenir de vieilles graines jalousement conservées par des archéologues. Mais son intuition était bonne: les graines ont germé et fait renaître des dattiers vieux de 2.000 ans.

Tout a commencé en 2004, lorsque Sarah Sallon, médecin britanno-israélienne reconvertie en botaniste, a toqué à la porte du département d'archéologie botanique de l'université israélienne Bar Ilan.

Inspirée par des lectures sur des semences de lotus vieilles de 500 ans retrouvées en Chine et ayant germé, elle a voulu acquérir quelques graines de palmiers de Judée soigneusement consignées après leur découverte dans les années 1960 sous des débris à Massada, citadelle construite par le roi Hérode (Ier siècle avant J.C.) en surplomb de la mer Morte.

"Ils m'ont dit: tu es complètement folle, ça ne marchera jamais!", se souvient la septuagénaire au chapeau de brousse et aux yeux bleu clair. A force de les "enquiquiner", elle a obtenu cinq de ces "antiquités botaniques", sur une collection de milliers de graines.

Ces précieuses semences en main, elle est allée trouver Elaine Solowey, spécialiste d'agriculture durable, dans le kibboutz Ketura, près de la frontière avec la Jordanie.

"Elle m'a dit: ces graines viennent de Massada. Essaye de les faire germer", relate Mme Solowey. "Je lui ai demandé de quand elles dataient, elle m'a dit 2.000 ans. Je lui ai répondu que c'était impossible".

Après quelques mois de réflexion sur la bonne manière de s'y prendre, Elaine Solowey a hydraté et planté les graines, utilisant de l'engrais à base d'enzyme mais écartant tout produit chimique.

Sur l'ardoise de sa serre où elle cultive des dizaines de plantes, chaque visite était conclue par la mention "rien à signaler".

- Eclosion -

Jusqu'à un jour de mars 2005, où elle aperçoit un petit pot qui commence à craquer. "Je n'en croyais pas mes yeux", raconte Mme Solowey, la tête recouverte d'une casquette à l'effigie du premier dattier "ressuscité", surnommé Methuselah (Mathusalem) en référence au personnage biblique connu pour sa longévité.

"Seulement à ce moment-là j'ai commencé à vraiment en prendre soin. Je n'en avais pas compris l'importance", reconnaît celle qui avait sous les yeux la plus ancienne graine germée au monde, ayant fait son entrée dans le livre Guinness des records.

Sur les cinq graines données par l'université, seule celle-ci s'est développée. Deux avaient été gardées pour des recherches scientifiques, permettant grâce à la datation radiocarbone d'en confirmer l'ancienneté.

Les dattiers de Judée ont progressivement disparu au fil des invasions et des guerres qui ont rythmé la région, notamment à partir du Ier siècle avant J.-C. et la conquête romaine, explique Mme Sallon, auteure d'un article sur le sujet dans la revue américaine "Science".

Les palmiers sont "comme des enfants, il faut les éduquer sinon ils deviennent sauvages", sourit-elle. "Il faut les arroser, récupérer le pollen des arbres mâles et polliniser à la main les arbres femelles pour produire des dattes superbes. Si la continuité est altérée, tout s'effondre".

L'environnement unique de la mer Morte a contribué à préserver les graines, non seulement en raison de l'aridité mais aussi de l'atmosphère, à 400 mètres au-dessous du niveau de la mer, qui y est la plus dense au monde.

Planté en 2011, Methuselah était un pied mâle. Incapable de se satisfaire d'un palmier sans fruit, Sarah Sallon est partie en quête d'autres graines et en a obtenu une trentaine, découvertes dans des caves du désert de Judée, dont Qumrân, célèbre pour les manuscrits de la mer Morte qui y ont été retrouvés.

Pour la scientifique, "l'environnement unique de la mer Morte a contribué à préserver les graines, non seulement en raison de l'aridité mais aussi de l'atmosphère, à 400 mètres au-dessous du niveau de la mer, qui y est la plus dense au monde".

Surprise ou petit miracle: l'une des graines germe en un plant femelle, baptisé "Hannah" et transplanté en 2019. Dès l'année suivante, "Hannah" livre ses premières dattes.

Puis, au mois d'août dernier, une récolte abondante: 800 dattes marron clair, légèrement sèches mais au délicat goût de miel, dont quelques unes seront mises en vente prochainement.

Depuis, "Hannah" a une soeur, "Judith", mise en terre fin septembre.

"C'est une lueur d'espoir. Cela montre que la nature a plus d'un tour dans son sac", assure Sarah Sallon, inquiète de l'extinction "massive" d'espèces. "Elle peut laisser ses graines dormir pendant des milliers d'années, nous laisser penser qu'elles ont disparu et il suffit d'une paire de mains en or pour les ramener à la vie".

jeudi 30 septembre 2021

Bien vu Monsieur Attali

Quelquefois, ce que dit Monsieur Attali n'est pas mal du tout, comme ce vaccin nécessaire contre la zemmorite purulente et puante :

On ne dira jamais assez de mal de tous ces gens venus d'ailleurs qui, depuis des siècles, s'acharnent à défigurer la France, à la détruire, à ne lui apporter que le pire. Et pire encore, qui y font des enfants qui continuent leur oeuvre destructrice.

Parmi ceux nés à l'étranger, innombrables ennemis de l'identité française, quelques noms, en vrac : venant d'Italie (Mazarin, Catherine de Médicis, Casanova, Elsa Schiaparelli, Guillaume Apollinaire, Yves Montand, Pierre Cardin, Marcel Bich, Sergio Reggiani), d'Allemagne (Simone Signoret), d'Autriche (Romy Schneider), d'Espagne (Pablo Picasso, Juan Gris, Jorge Semprún, Michel del Castillo, Cristóbal Balenciaga), de Suisse (Blaise Cendrars, Françoise Giroud, Le Corbusier), de Belgique (Raymond Devos, Robert Denoël, Agnès Varda), de Grèce (Kostas Axelos, Vassilis Alexakis, Costa-Gavras, Iannis Xenakis), de République tchèque (Milan Kundera), de Pologne (Frédéric Chopin, Marie Curie, Henri Krasucki, Octave Klaba, Jean-Marie Lustiger), de Lituanie (Emmanuel Levinas), de Hongrie (Joseph Kosma), de Finlande (Ellen Thesleff, Helene Schjerfbeck, Elin Danielson-Gambogi), de Suède (Siri Derkert, Hanna Hirsch-Pauli), de Biélorussie (Marc Chagall), de Russie (Nicolas de Staël, Romain Gary, Vassily Kandinsky, Arthur Adamov, la comtesse de Ségur, Andreï Makine, Léon Poliakov, Nathalie Sarraute, Henri Troyat, Elsa Triolet, Anna Golubkina, Marie Vassilieff), d'Ukraine (Georges Charpak, Serge Lifar), de Bulgarie (Tzvetan Todorov), de Serbie (Enki Bilal), de Roumanie (Eugène Ionesco, Cioran, Brancusi), de Cuba (José-Maria de Heredia), d'Uruguay (Jules Supervielle), du Brésil (Tarsila do Amaral), d'Argentine (Joseph Kessel), des Etats-Unis (Julien Green, Jules Dassin, Joe Dassin, Joséphine Baker), d'Egypte (Albert Cossery, Guy Béart, Georges Moustaki, Dalida, Claude François, Andrée Chedid, Louis Chedid), du Maroc (Serge Haroche, Tahar Ben Jelloun, Jean Reno, Gad Elmaleh, Jamel Debbouze) ; de Tunisie (Georges Wolinski, Azzedine Alaïa), d'Algérie (José Aboulker, Jacques Derrida, Gilles Cohen-Tannoudji, Jean-Pierre Bacri, Jean Daniel, Kad Merad, Patrick Bruel), du Sénégal (Ousmane Sembène), de Turquie (Missak Manouchian, Henri Verneuil), d'Iran (Marjane Satrapi), du Liban (Rodolphe Saadé, Ibrahim Maalouf), de Syrie (Mohamed Altrad), de Chine (François Cheng, Cai Guo-Qiang, Zao Wou-Ki, Fang Junbi), du Japon (Kenzo Takada). 

Et tant d'autres, dont au moins, très récemment, de très grands chefs d'entreprise, de grands médecins, des chercheurs exceptionnels, deux maires de Paris, des dizaines de ministres et deux Premiers ministres.

Un néant réconfortant

Il ne faut pas non plus oublier ceux qui sont nés en France d'un parent venu de l'étranger, et qui ont fait, ou font encore, comme chacun sait, le plus grand tort à l'identité française : Germaine de Staël, Irène Joliot-Curie, Albert Uderzo, René Goscinny, Robert Badinter, Zinedine Zidane, Emile Zola, Emile et Isaac Pereire, Henri Bergson, Roger Vadim, Marcel Marceau, Charles Aznavour, Coluche, Edgar Morin, Isabelle Adjani, Fabrice Luchini, Raymond Kopa, Serge Gainsbourg, Vladimir Jankélévitch, Omar Sy, Jacques Tati, Roman Polanski, Emmanuelle Béart, Jeanne Moreau, Johnny Hallyday, Josiane Balasko, Manu Chao, Louis de Funès, Michel Jonasz, Mathieu Kassovitz, Jean-Paul Belmondo, Georges Brassens, François Cavanna, Joann Sfar, Lino Ventura, Francis Cabrel, Léon Gambetta, Michel Platini, Bernard Kouchner, Claude Berri, Agnés Jaoui, Jean-Jacques Goldman, Jean-Pierre Mocky, Georges Perec, Catherine Ringer, Françoise Dolto, Gérard Oury, Michel Polnareff, Maxime Rodinson, Pierre-André Taguieff, Marina Vlady, Alain Prost, Yannick Noah, Robert Hossein, Yasmina Reza, Francis Picabia. 

Et tant d'autres, dont très récemment encore, des centaines de maires, des dizaines de ministres et un président de la République.

A cela, il faut ajouter tous ceux qui, femmes et hommes, anonymes, ont tant nui à la France en lui donnant leur vie au combat.

Et enfin, ceux qui, par millions, sont venus depuis plus de deux siècles, et viennent encore lui apporter leur savoir, leur créativité, leur travail ; qu'ils soient (au féminin ou au masculin) policiers, magistrats, pompiers, médecins, enseignants, chercheurs, avocats, ingénieurs, financiers, journalistes, artistes, cuisiniers, chauffeurs, carrossiers, mineurs, maçons, plombiers, éboueurs, infirmières, assistantes maternelles, aides-soignantes.

Et tant d'autres.

Grâce au ciel, nous avons su aussi, au cours des siècles, chasser bien des protestants, juifs et musulmans, qui défiguraient notre pays, et sont partis en enrichir d'autres.

Encore un effort, et nous serons bientôt pur de toute présence étrangère, sans grand ni petit remplacement, dans un néant réconfortant.


Jacques Attali



lundi 20 septembre 2021

Par le trou de la serrure

 

Regarder par le trou de la serrure, à distance de la serrure, c'est maintenant possible.

Il suffit d'analyser, "l'écho" de la lumière qui rebondit sur les murs, les quelques photons qui repassent par la serrure, et reviennent à l'émetteur.  



Ouaouh ...




La plus grande hérésie

 "L’Islande inaugure la plus grande usine de captage de CO2 dans l’air", je lis dans la presse.



On a d'abord vraiment du mal à comprendre pourquoi on chercherait à capter le CO2 depuis un endroit aussi isolé que l'Islande, plutôt que simplement le récupérer à la source, c'est à dire à la sortie d'une bonne vieille usine sidérurgique polonaise. 

Ensuite, ce sont (certainement) les mêmes industriels qui captent des subventions pour décarboner les usines sidérurgiques polonaises, que ceux qui retouchent des nouvelles subventions pour décarboner l'atmosphère islandaises.

Le seul bon gaz carbonique, c'est le gaz carbonique qu'on n'a pas lâché dans l'atmosphère.


 


Et BOM !

 

On a du mal à mesurer combien la société est en train de se transformer. 

Mais elle est en train de changer tous les objets du quotidien, y compris les gros comme une voiture, en des téléphones :




Le BOM c'est la "Bill of Material", c'est à dire la part relative des composants semi-conducteurs dans le prix total de l'objet : De 4% à 20% du prix du véhicule en quelques années.




Tant de choses incompréhensibles

Sans commentaire :






lundi 6 septembre 2021

Enfin du marketing intelligent

Maintenant que la vitesse de circulation est limitée à 30 km/h à Paris, une agence de pub a eu l'idée incroyable (je n'en reviens pas) de demander à des joggeurs de se mettre volontairement en infraction, et de déclencher les radars automatiques ... pour excès de vitesse.

Une petite merveille d'élégance !












 

samedi 28 août 2021

Psaume 130

La beauté simplissime mais saisissante d'un petit Psaume éternel (Ps 130 ou 131 selon les numérotations) :

1 Seigneur, je n’ai pas le cœur fier
ni le regard ambitieux ; *
je ne poursuis ni grands desseins,
ni merveilles qui me dépassent.

2 Non, mais je tiens mon âme
égale et silencieuse ; *
mon âme est en moi comme un enfant,
comme un petit enfant contre sa mère.

3 Attends le Seigneur, Israël, maintenant et à jamais.

C'est étonnant en français, on dit "à jamais" pour signifier "pour toujours".
En hébreu, on dit "jusqu'à [la fin de] ce monde" (Ad-Olam).

Etonnant aussi qu'il faille ajouter "maintenant", pour signifier que, 
sur l'axe du temps, l'éternité commence "maintenant", comme un point 0.


 

vendredi 27 août 2021

IA Waouh

 



Sans commentaire ...



mardi 24 août 2021

Le Figaro n'a rien compris

 Ils en sont encore là au Figaro :




Mon Dieu, quel échec de l'intelligence humaine :



mercredi 18 août 2021

Une réflexion de Saint-Augustin

Augustin d'Hippone (Saint-Augustin pour les chrétiens) est le seul Père de l'Eglise qui n'écrive pas (systématiquement) comme une grenouille de bénitier. Certains de ses sermons sont en fait des moments de philosophie un peu désabusés : "Il ne faut pas récriminer"

SERMON DE SAINT AUGUSTIN - SUR LES ÉPREUVES DE CE TEMPS

Dieu nous arrache au mirage du passé.

Chaque fois que nous avons à souffrir quelque angoisse ou quelque épreuve, ce sont pour nous des avertissements et aussi des réprimandes. Car nos saintes Écritures ne nous promettent pas la paix, la sécurité et le repos; l'Évangile nous annonce des épreuves, des angoisses, des occasions de chute. Mais celui qui persévérera jusqu'au bout, celui-là sera sauvé. Cette vie a-t-elle jamais eu quelque chose de bon, depuis le premier homme, qui lui a valu la mort, de qui elle a reçu la malédiction, cette malédiction dont le Christ Seigneur nous a délivrés ?

Il ne faut donc pas récriminer, mes frères, comme certains ont récriminé, au dire de l'Apôtre, et ils ont été mordus par les serpents. À ce compte-là, mes frères, qu'est-ce que le genre humain peut souffrir d'inédit, que nos ancêtres n'aient pas déjà souffert ? Ou bien, quand nous souffrons tels malheurs, savons-nous s'ils n'ont pas souffert les mêmes ? On rencontre pourtant des gens qui récriminent sur leur époque et pour qui celle de nos parents était le bon temps ! Si l'on pouvait les ramener à l'époque de leurs parents, est-ce qu'ils ne récrimineraient pas aussi ? Le passé, dont tu crois que c'était le bon temps, n'est bon que parce que ce n'est pas le tien.

Maintenant que tu es délivré de la malédiction, maintenant que tu as cru au Fils de Dieu, maintenant que tu as abordé ou étudié la sainte Écriture, je m'étonne de ce que tu t'imagines qu'Adam a connu le bon temps. Et tes parents ont hérité de la peine d'Adam, Car c'est bien à lui qu'il a été dit : Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front, et tu travailleras la terre d'où t'as été tiré ; elle produira pour toi des épines et des chardons. C'est cela qu'il a mérité, c'est cela qu'il a reçu, cela qu'il a obtenu par le juste jugement de Dieu. Penses-tu donc que le temps jadis était meilleur que le tien ? De cet Adam jusqu'à l'Adam d'aujourd'hui, travail et sueur, épines et chardons. Le déluge nous a épargnés ? Mais nous avons été épargnés par les temps calamiteux de famine et de guerre que l'Écriture a consignés, pour que les temps actuels ne nous fassent pas récriminer contre Dieu. ~

Quelles époques terribles ! Est-ce que nous n'avons pas tous été remplis d'horreur par les récits que nous en avons entendus ou lus ? C'était pour que nous ayons de quoi nous féliciter, plutôt que de récriminer contre notre époque.



  

vendredi 13 août 2021

La beauté de l'informatique : Codex

Regardez cette démonstration (longue, 30 minutes) de ce que peut faire un modèle de neurones (une Intelligence Artificielle). C'est sublime :






  

La beauté de l'informatique

C'est beau l'informatique ...

Quand c'est utilisé, par exemple, pour reconstituer applicativement des conversations téléphoniques (type Teams) par analyse des fluctuations lumineuses du voyant d'alimentation du haut-parleur qui diffuse la dite conversation, fluctuations lumineuses captées par un télescope situé à 35 m de distance du haut-parleur :



Ils sont fort à l'Université Ben-Gourion ...




 

Sic

Je lis, dans un article de presse, visiblement traduit de l'anglais par un processus automatisé, cette phrase étrange, et pourtant d'une étrangeté familière :

« Et si cela m'est arrivé, il y a fort à parier que cela est fait à d'autres auteurs pour tenter de faire de l'auto-stop sur nos dos assidus pour gagner de l'argent rapidement et illégalement ».

Cela me rappelle une guide allemande (humaine cette fois) à l'université d'Heidelberg, qui avait elle aussi abusé du traducteur automatique pour préparer son commentaire, elle nous racontait ainsi l'invasion de sa ville par les troupes napoléoniennes :

"Et les Français ont déchiré la poudrière avec leurs cheveux"


Photo horrible

Peut-on m'expliquer, pourquoi un article de journal (en l'occurrence Ouest-France) qui ne traite que indirectement de vaccination, devrait être systématiquement illustré par une photo montrant une aiguille sur le point de pénétrer la peau d'un patient ?

Sans aucun respect pour les lecteurs atteints, comme moi, de bélonéphobie ? 



Serait-il acceptable d'illustrer un article sur les pneus éclatés des automobiles avec la photo d'une grosse plaque de sang sur la chaussée ?

Ou les accidents professionnels dans le bâtiment avec une photo d'un corps transpercé par un fer à béton ?





jeudi 29 juillet 2021

Bouglione

Un reportage Reporterre impressionnant au cirque Bouglione à Montpellier :

Près d’un siècle après ses premiers numéros, la famille Bouglione a décidé de ne plus utiliser d’animaux.
 
© David Richard/Reporterre

La famille Bouglione a cessé d’utiliser les animaux dans son cirque. Qui est aussi transformé écologiquement. 

Ces décisions courageuses ne font pas l’unanimité dans le milieu circassien mais les Bouglione espèrent que le public la suivra.

Coincé entre la route des plages et le centre commercial Odysseum, un chapiteau multicolore attire le regard. Le célèbre cirque Bouglione a posé tréteaux et gradins dans la périphérie de Montpellier, et patiente depuis de longs mois de crise sanitaire pour présenter son nouveau spectacle. Celui-ci sera finalement donné du 9 août au 19 septembre. Ce matin de juillet, l’équipe s’affaire donc en vue de la reprise tant espérée.

Deux employés ajustent les éclairages, tandis que d’autres s’activent sur une imposante machine à coudre. Assise à l’ombre de sa caravane, une circassienne fait des essais de maquillage devant son miroir.

André Bouglione, le dernier du nom, nous guide à travers les conteneurs bariolés qui abritent habituellement tigres, éléphants et dromadaires. Mais aujourd’hui, point de barrissement ni de rugissement : les cages sont étrangement calmes. « Les conteneurs sont vides, sourit le trentenaire. Ils accueilleront des artisans et des petits commerçants. » Près d’un siècle après ses premiers numéros, la famille Bouglione a décidé de ne plus utiliser d’animaux.

Sous le chapiteau, c’est le père, André-Joseph, qui prend le relais. Il désigne un immense écran de tulle, installé au fond de la scène. « Le spectacle sera assuré à 100 % par des humains, mais nous projetterons des hologrammes d’animaux, en 3D, explique-t-il. C’est une manière pour nous de leur rendre hommage, après les avoir exploités si longtemps. »

« J’ai fini par comprendre que les animaux n’avaient pas leur place ici », dit André-Joseph Bouglione. 

Dans la famille, on est dompteur ou dresseur de père en fils, depuis six générations. « Mes ancêtres étaient montreurs d’ours, puis ils ont monté une ménagerie foraine avant de créer leur cirque dans les années 1920, raconte-t-il. Notre histoire est intimement liée aux animaux. » Lui-même a manié le fouet dès son plus jeune âge : « J’aimais mes fauves, et je ne comprenais pas ceux qui nous traitaient de barbares. »

De nombreuses associations alertent en effet depuis des années sur les maltraitances animales fréquentes dans le monde du cirque. Félins et éléphants « sont enfermés dans des cages aussi minuscules qu’inadaptées, enchaînés, exposés, soumis par les coups et la faim pour réaliser des spectacles dangereux et humiliants », décrit ainsi One Voice, qui a mené plusieurs enquêtes sur les conditions de détention de ces bêtes. « Le bien-être des animaux sauvages non domestiqués ne peut pas exister dans le monde des cirques ambulants, en particulier pour ce qui est de l’habitat et de la capacité d’exprimer un comportement naturel », affirme aussi l’organisation Peta. Des citoyens relaient régulièrement des pétitions pour demander la libération d’ours ou de lions, et certaines municipalités ont pris des arrêtés anti-cirques.

« Je me suis demandé ce que je lui avais donné, à part une vie dans une cage. »

« J’ai fini par comprendre que les animaux n’avaient pas leur place ici, dit André-Joseph Bouglione. Nous étions des exploiteurs plutôt que des protecteurs. » C’était en 2016. « Un des tigres que nous avions depuis sa naissance est tombé très malade, et nous avons dû le piquer… ç’a été le déclic, se rappelle le circassien, la voix encore nouée par l’émotion. Je me suis demandé ce que je lui avais donné, à part une vie dans une cage. » En quelques mois, il mit ses animaux à la retraite, dans un refuge, et réfléchit à un nouveau spectacle 100 % humain. Le virage n’a pas étonné son fils, ancien voltigeur équestre, reconverti au diabolo : « Il y a eu une prise de conscience collective parmi la famille, se remémore André, ça s’est fait naturellement. »

Agathe (et une de ses filles) pratiquait la voltige à cheval. Aujourd’hui, elle présente un numéro de cerceau aérien. Son cheval coule une vie paisible en Normandie.

La décision fit en revanche grincer les dents de ses confrères : « On a reçu des injures, des menaces de mort, certains membres de ma famille m’ont dénigré, se souvient André-Joseph. Ça a été pris comme la pire des trahisons. » Pour ne rien arranger, le premier spectacle monté par le désormais ex-dompteur, en 2017, fut un fiasco : « Les gens venaient voir du Bouglione, ce qui voulait dire, dans leur esprit, des fauves… ils repartaient déçus ! »

Aiguillés par leur nouvelle fibre animaliste, André-Joseph et sa compagne Sandrine ont peu à peu poussé leur réflexion écolo. « En se questionnant sur les animaux, on s’est rendu compte que sur beaucoup de points, notre cirque était devenu anachronique », dit-il. Exit les 40 camions nécessaires pour transporter chapiteau et matériel ; tout est désormais stocké dans des conteneurs transportables par train ou par péniche. Exit également les deux groupes électrogènes polluants ; les Bouglione se raccordent au réseau — une exception dans le monde du cirque itinérant — et se fournissent auprès d’Enercoop. « Il nous a aussi fallu repenser les représentations, qui auparavant étaient articulées autour des numéros d’animaux, précise M. Bouglione. Les fauves rythmaient le spectacle, ils étaient les meilleurs artistes… »

La nouvelle création de la famille, présentée à partir du 9 août, regroupe ainsi 26 circassiens internationaux — lanceuse de couteaux, trapéziste Washington, « homme-fort » — et reprend les classiques du cirque traditionnel. « On a choisi les meilleurs artistes, mais on espère que le public suivra », dit André. Les Bouglione ont investi 2,6 millions d’euros dans leur « écocirque ».

Leur mue semble aller dans le sens de l’histoire : le 29 septembre 2020, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili annonçait la « fin progressive de la présence de faune sauvage » dans les cirques itinérants. Félins, singes, ours, éléphants, loups… En France, ils sont 700, dont 500 fauves. Dans la foulée, une proposition de loi « contre la maltraitance animale » a été présentée à l’Assemblée nationale en janvier dernier, reprenant les annonces de la ministre. Elle doit être discutée au Sénat à l’automne. L’Hexagone ne serait pas le premier pays à bannir de telles pratiques : l’Autriche, la Bolivie, la Finlande, Singapour et la Suède ont déjà interdit l’exploitation des bêtes sauvages dans les cirques.

André-Joseph Bouglione l’assure : quoi qu’il arrive, il ne reprendra pas d’animaux. « Il n’y a pas de plan B, il faut savoir aller de l’avant, dit-il. Dans l’histoire du cirque, les clowns sont souvent d’anciens acrobates ou dompteurs "à la retraite" ; savoir se recycler fait partie de notre ADN ! » La famille entend démontrer que le cirque traditionnel peut (et doit) se passer de fauves… tout en continuant d’attirer les foules.

Après cinq semaines dans la capitale languedocienne, leur petite troupe partira en tournée à travers l’Europe.

A propos des Ecoles de Commerce

Un article impressionnant de Usbek & Rica, avec lequel je suis complètement d'accord : 

Gabriel Malek - 29 juillet 2021 - Usbek & Rica




Dans quelle mesure les étudiants en écoles de commerce, qui ne croisent jamais ou presque la route d’un sociologue ou d’un écologue le temps de leur cursus, peuvent-ils nous sortir de l’urgence environnementale ? 

Dans cet article, Gabriel Malek, lecteur-contributeur régulier d’Usbek & Rica, imagine comment adapter ces établissements aux besoins de notre temps.

Alors que les catastrophes climatiques s’abattent avec fracas, entre feu et eau, sur les pays occidentaux, des voix s’élèvent aujourd’hui pour décrier l’inaction flagrante d’une classe politique paralysée par ses propres obsessions sécuritaires et néolibérales. Issus de la société civile, des mouvements aussi spontanés qu’hétérogènes revendiquent la mise en place d’un système plus juste socialement et respectueux de la nature. Face à un modèle consumériste à la dérive, uniquement guidé par des objectifs financiers très éloignés des besoins de l’économie réelle, la convergence des luttes sociales et écologiques apparaît chaque jour davantage nécessaire et souhaitable. 

Si saugrenu que cela puisse paraître aux chantres de la start-up nation, promouvoir un système économique au service des communs (et non d’une vaine recherche de profit) est la seule issue soutenable pour la Terre et les humains. Un tel modèle célèbrerait la protection de la biodiversité et le bien-être de la population plutôt que la création de valeur économique en elle-même. Imaginer un tel bouleversement de paradigme reste pourtant chimérique, les grands horlogers du système actuel étant formés dans les écoles de commerce, antichambres à bien des égards des dérives néolibérales actuelles.

Quand bien même les écoles de commerce chercheraient à se réformer, il serait aberrant de les considérer comme les lieux où sera pensé le monde de demain

On apprend avant tout dans ces écoles à être un rouage idéal du système actuel, tout en réprimant les pensées atypiques. Maurice Midena, auteur de l’ouvrage "Entrez rêveurs, sortez managers" (La Découverte, 2021), et avec lequel Usbek & Rica s’est entretenu en février dernier, souligne l’homogénéité du corps étudiant de ces écoles (49,9 % enfants de cadres supérieurs contre 4,5 % d’enfants d’ouvriers) et met en lumière la pensée unique et délétère qui naît de cette endogamie.
Alors qu’ils sont « moins engagés que les jeunes de leur âge », on enseigne aux étudiant d’écoles de commerce le bien-fondé de l’enrichissement personnel, de la compétition permanente, tout en entretenant la fable du mérite individuel dans un système structurellement inégalitaire. En résulte une assourdissante absence de débats politiques, qui « laisse la place à l’idéologie dominante dans cet environnement social : le capitalisme et le néolibéralisme  ». Pourquoi s’embarrasser d’une réflexion critique lorsqu’on va évoluer dans un système économique qui fera de nous ses premiers privilégiés ?

Si ce texte ne cherche en aucun cas à pointer du doigt l’ensemble du corps professoral et des étudiants des écoles de commerce, dont certains sont véritablement engagés, il est clair que ce n’est pas de là qu’émergeront les nécessaires changements de paradigme. Les initiatives individuelles, même vertueuses, prisonnières d’un système guidé par la performance économique, voient leurs résultats se détourner de l’objectif recherché. Ce qui est en cause ici n’est évidemment pas l’individu, mais bien l’institution elle-même. C’est le concept même d’écoles dédiées au consumérisme qui pose problème. Quand bien même ces dernières chercheraient à se réformer, il serait aberrant de les considérer comme les lieux où sera pensé le monde de demain.

La lutte contre la mise en compétition permanente des élèves et leur valorisation outrancière en tant que présumée élite impliquerait une mixité sociale bien plus conséquente qu’aujourd’hui

Si tant est que nous conservions l’élitiste système des grandes écoles (certains travers des écoles de commerce étant partagés par d’autres établissements) il faudrait radicalement en modifier les principes fondamentaux. Concentrons-nous d’abord sur le nerf de la guerre : le financement. La grande majorité, sinon l’intégralité, de ce dernier doit être public, seul garant d’une véritable indépendance. Pour ce qui est du financement privé, ce dernier pourrait exister mais de manière minoritaire et sous des conditions extrêmement strictes de non intervention dans la vie académique de l’école. Une telle politique demanderait un investissement bien plus conséquent de l’État et des collectivités, justifié par l’importance d’un secteur on ne peut plus déterminant pour l’avenir du pays. 

En découlerait logiquement une nouvelle gouvernance au sein de laquelle professeurs, chercheurs et étudiants occuperaient une place centrale et décisionnaire. L’administration, quant à elle, serait plutôt reléguée à une fonction opérationnelle. Cette véritable démocratie d’école s’appuierait largement sur des consultations avec les parties prenantes externes, comme les associations ou les entreprises, afin de conserver un lien étroit avec les besoins écologiques et sociaux de l’économie réelle. Cependant le programme d’étude en lui-même serait défini en premier lieu par les professeurs et les chercheurs, avec une participation active des étudiants, porteurs d’une vision écologique et sociale de la société. 

Dans ces écoles, l’enseignement serait donc lui aussi bien différent. Il faudrait y inculquer des représentations collectives de la réussite, ouvrir les étudiants à la sociologie, rendre désirable la décroissance du modèle consumériste, etc. La lutte contre la mise en compétition permanente des élèves et leur valorisation outrancière en tant que présumée élite impliquerait une mixité sociale bien plus conséquente qu’aujourd’hui. Somme toute, l’éducation y serait radicalement différente, mettant à l’honneur les idées de sobriété face au technosolutionisme, à travers l’implémentation de nouveaux outils conceptuels au service d’une performance écologique et sociale.

S’il faudra bien des aventuriers pour créer les organisations du changement, les notions d’entrepreneur individualiste, de management arrogant ou de leaders vivent, espérons-le, leurs dernières années. À moins d’une transfiguration éminemment radicale, les écoles de commerce demeureront ainsi le dernier bastion de l’enseignement supérieur au service d’un système néolibéral à bout de souffle.

Gabriel Malek





mercredi 28 juillet 2021

Dominos

 Un autre sujet d'étude pour les jeunes : Le Dominotor.





Merveilleusement futile.




mardi 27 juillet 2021

Drones

 Ca c'est un sujet d'étude pour les jeunes :



Et pour ceux que les détails techniques intéressent, quelques paraboles ICI


jeudi 22 juillet 2021

Peau à peau

Cette appellation, qui sonne comme un appel des civilisations premières, est justement une magnifique technique probablement ancestrale :

Le peau à peau diminue la mortalité des bébés prématurés.

Tous les parents qui ont pratiqué la méthode kangourou autrement appelée dans les maternités « peau à peau » se souviennent de ce moment privilégié et unique avec leur enfant. Nu, il est placé sur le torse des parents. Et pour les sages-femmes, c’est une technique qui permet de réguler la température du nouveau-né mais aussi le rythme cardiaque et respiratoire. Il est aussi réputé pour favoriser l’allaitement.



Et les bienfaits médicaux sont nombreux. Véronique Pierrat  expliquait en 2014 au Figaro : «On s’est rendu compte que cette technique réduisait le risque d’apnées et de bradycardies, mais aussi que la stabilité du sommeil et de la température corporelle du bébé était améliorée».

Une nouvelle étude scientifique qui vient d’être publiée dans New England Journal of Medicine ajoute qu’elle permet de réduire la mortalité des bébés prématurés de 25%. 

Les auteurs de l’étude précisent : « parmi les nourrissons, dont le poids de naissance se situe entre 1,0 et 1,799 kg, ceux qui ont bénéficié du « kangaroo mother care » immédiatement, avaient une mortalité plus faible à 28 jours que ceux qui ont reçu des soins conventionnels avec le « kangaroo mother care » initié après stabilisation. »

Et dire que pendant ce temps, certains étudient le marketing, la mode ou les tendances de consommation.


vendredi 16 juillet 2021

Un monde qui change pour le pire

Le fonctionnement des écosystèmes, spécialement dans les domaines industriels à forte composante informatique, a beaucoup changé, au cours des dernières décennies.

Le bon vieux paradigme de la compétition industrielle à l’ancienne, dans lequel chaque acteur cherchait à gagner, d’année en année, des parts de marché sur la concurrence, dans des marchés relativement stabilisés, est révolu.

A l’époque, les marchés étaient cantonnés à des envergures nationales. Un service commercial qui décidait d’attaquer un nouveau marché étranger, commençait par étudier de manière fine les spécificités locales, notamment les aspects juridiques, et établissait un cahier des charges de spécificités locales, dans le but d’adapter le produit maison à ce nouveau marché. Ensuite, des commerciaux locaux étaient embauchés, dans une structure juridique locale créée pour l’occasion, pour sillonner le terrain, et présenter le produit aux indigènes dans leur propre langue. Si le nouveau marché s’établissait bien, on envisageait, à terme, d’ouvrir une usine de fabrication dans le pays même, pour rapprocher la fabrication du produit de ses consommateurs locaux.

D’année en année, les prix des produits avaient tendance à baisser, des investissements industriels réguliers étant faits pour augmenter la productivité, améliorer les processus de production, et au final abaisser les coûts de production. C’est ainsi que l’on agrandissait son marché, en le rendant plus accessible à plus de consommateurs potentiels.

Les ouvriers, contremaitres et ingénieurs qui travaillaient dans les usines développaient une vraie expertise, avec les années. Ils fondaient une famille et élevaient des enfants, souvent ancrés pour plusieurs générations dans le tissu local de la ville.

Le patron disposait d’une belle fortune à la fin de sa vie, soit en vendant son usine à un grand groupe, soit en la cédant à ses enfants, qui pouvaient parfois à leur tour faire leur vie comme patron, parfois.

Mais maintenant

Mais maintenant, les conditions des marchés ont dramatiquement changé, bouleversant le fonctionnement de la société, qui n’avait vraiment pas besoin de ça, avec les catastrophes écologiques qui s’accumulent.

Winner takes all

Un marché concurrentiel n’a plus vraiment le temps de s’établir : Très rapidement, dans chaque marché de nouveaux produits, un acteur seulement domine le marché au point d’en rafler l’essentiel de la valeur ajoutée. Son produit n’est pas vraiment meilleur que celui des concurrents étrillés, sur le plan technique, l’engouement de la demande se fondant sur des critères très subjectifs comme un design réussi, ou un marketing très actif.


Formation du prix aberrante
Du coup, cet acteur « very much in the demand » n’a aucune motivation à faire baisser son prix de vente. Au contraire, il est normal pour lui de s’efforcer de monter en gamme, et donc en prix, de manière continue. Ainsi, assez rapidement, le produit en question devient un produit de luxe, réservé à une population d’afficionados (appelés geeks depuis le XXième siècle), qui suivent les yeux fermés, faisant fi de l’obsolescence réelle du produit, et achetant tous les ans, par pur snobisme, le produit dans son nouveau millésime.


Rupture avec le travail
Les produit technologiques en question ont nécessairement une très forte composante informatique : tout est informatique au XXIème siècle. Les voitures électriques, qui vont progressivement remplacer les voitures diesel ou essence, ne représentent plus un chef d’œuvre de mécanique et éventuellement d’électronique comme dans les années 2000. Elles sont réduites à un gros moteur électrique (simplissime sur le plan mécanique) et une immense puissance de calcul algorithmique (pour le logiciel d’auto conduite par exemple). Du coup, comme dans tout produit informatique, il est le fruit du travail d’une équipe très réduite, qui sera en mesure de dupliquer à l’infini son « code », sans construire vraiment de cosme, même micro : Une killer-app sera habituellement fabriquée par une équipe de moins de 1000 informaticiens, et sera utilisée dans le monde entier à des millions, voire des milliards d’exemplaires. 

Résultat, des groupes entiers de mécaniciens très compétents vont perdre leur emploi au cours des années, des populations entières de jeunes arrivent sur le marché mais sont au chômage de manière durable, sans formation utilisable, et sans réelles perspectives.

Mais tous ne rêvent que de s’acheter le futur IPhone 27 surfacturé, qui permet de regarder une vidéo en très haute qualité dans l'ascenseur d'un parking souterrain.


vendredi 9 juillet 2021

L'indécence de certaines Start-Up

Je suis complètement d'accord avec cette lettre Vice de Julien Dubedout, sur l'indécence du modèle d'affaires de certaines Start-Ups, qui abusent de stagiaires pas payés :

Start-up françaises qui piétinez le code du travail, vous devriez avoir honte : La French Tech, c'est bien souvent un modèle entrepreneurial du XIXe siècle habillé avec les buzzwords du XXIe.

Par Julien Dubedout 

Il y a 3 jours, un article du Monde a attiré mon attention. Il parlait d'un nouveau mode de travail dans une hacker house, une maison qui héberge des projets de startups, où les gens habitent et travaillent sans compter leurs heures ni même leurs jours.

Je me suis ému dans un billet du fait que le patron de cette hacker house « assumait » embaucher des stagiaires et les faisait travailler 7 jours sur 7 jusqu'à tard dans la nuit pour des raisons de coût. Les réseaux sociaux se sont emparés de mon billet, qui a rencontré un certain succès et suscité pas mal de réactions.

Sans s'arrêter sur le cas anecdotique de cette hacker house il est intéressant de constater que de nombreuses entreprises ou start-up présentées comme « innovantes » dans la presse (souvent suite à une campagne de relations presse) ne le sont en fait pas tant que ça, voire reprennent tout simplement les bonnes vieilles recettes entrepreneuriales du XIXe siècle quand il s'agit d'organisation du travail ou de redistribution des richesses.

À quoi sert une entreprise ?

On peut voir la création d'entreprise comme un moyen de s'enrichir, mais il s'agit normalement de la fin, pas du moyen. Ce qu'oublient bien des entrepreneurs, dont on se demande s'ils ont réellement un business plan autre que celui qui consiste à « faire un max de thunes. »

Pour ces entrepreneurs, la vocation de l'entreprise est bien souvent secondaire ; ils se contentent de reprendre une idée à la mode aux États-Unis, de la convertir en un « elevator pitch » qui envoie du bois, puis essayent de lever des fonds.

Dans l'intervalle (surtout s'ils n'arrivent pas à lever de fonds), ils vont tenter d'être les plus rentables possible. C'est à ce moment-là que les dérives les plus hallucinantes se produisent. Bien souvent au mépris de la loi, ces boites recrutent alors des armées de stagiaires rémunérés au minimum légal en échange « d'une expérience de vie inédite. »

Dans leur façon de présenter les choses, tout le monde y gagne : la boite fait des économies et le stagiaire est en contact avec des personnes fabuleuses qui vont lui apprendre le monde du travail et lui assurer un avenir brillant (en commençant par ne pas le rémunérer, donc).

Le stage café/photocopieuse

Après avoir écrit mon billet, j'ai reçu beaucoup de réactions, souvent de la part de patrons embauchant des stagiaires, m'expliquant à quel point ma vision était étriquée. Apparemment, je ne comprenais pas que le stagiaire était « bien content » de faire ce genre de travail plutôt qu'un « stage photocopieuse » où il ne serait pas épanoui.

Cette image du stage photocopieuse revient très souvent pour justifier le fait de faire bosser un stagiaire à la place d'un salarié (ce que le code de l'éducation interdit). Ce stéréotype a la fonction de mythe ultime qui justifie tout, comme si le fait de travailler sur un projet cool avec des gens intéressants était incompatible avec le fait de recevoir un salaire décent.

Les stagiaires eux-mêmes ont intégré la leçon, et cette idée que les start-up leur offre une chance à côté de laquelle ils ne peuvent pas passer. Pour preuve, ce témoignage que j'ai reçu via Twitter :

« [Pourquoi] descendre des jeunes essayant de faire quelque chose de leur vie ? Perso je suis l'un des « exploités » dont tu parles, et j'ai jamais autant kiffé ma life et autant progressé dans ma vie. Les stages à 2 francs on m'en a proposé partout ailleurs. »

« Ici on vit, on trime pas. Je crée, je ne subis pas. J'ai une paie de stagiaire ? Je côtoie des gens brillants et j'apprends au quotidien. 200€ de plus par mois remplace le savoir ? »

Un témoignage intéressant. Le mec kiffe et c'est cool, mais quelque chose me dit que puisqu'il remplace un salarié, il pourrait encore plus kiffer avec un contrat de travail et le salaire qui va avec. Tout en travaillant avec les mêmes personnes. Il ne s'agirait pas de « 200€ en plus » mais bien d'un poste de salarié avec tous les avantages que cela implique.

« Tu t'en fous de ça ? Perso je me lève quand je veux, bosse, fais du sport, sors faire la fête, vois ma copine quand je veux. »

Là, on touche au sublime : oui, il est stagiaire, mais il peut sortir faire la fête et voir sa copine, alors ça va on est à la cool, osef des tickets restos et autres avantages de salariés (tip : être salarié n'empêche pas de voir sa copine et de faire la fête, en plus d'être payé).

« On est payés. Il n'y a que les fondateurs qui ne touchent pas de salaire. »

On finit en beauté avec un discours façon MEDEF parfaitement intégré. Ces fameux « fondateurs qui ne touchent pas de salaire. » Ça, c'est le truc qui revient tout le temps.

J'imagine mal la dose de cynisme nécessaire pour convaincre ton stagiaire que tu possèdes à 100% la boite pour laquelle il travaille quasiment gratuitement et génère de la valeur, pendant que lui est payé 554€ par mois, mais que toi « tu n'es pas payé. » Le patron travaille pour la gloire et pour aider les stagiaires. C'est beau.

Tous ces gens ont l'air d'oublier que jadis on avait ce qu'on appelait « les débutants, » ces travailleurs qualifiés, embauchés après leurs études et formés au sein de la boite qui les employait. Mais c'est sûrement un modèle trop dépassé. Pas assez innovant.

Si c'est une question d'investissement dans l'entreprise et de manque de liquidités, rien n'empêcherait les généreux fondateurs de s'associer avec les personnes dont les compétences leur sont utiles, voire de créer une entreprise sur le modèle de la SCOP. Mais bizarrement, c'est toujours la voie du « on s'emmerde pas et on prend des stagiaires » qui est privilégiée.

Assistanat

En 2e position dans les remarques outrées, j'ai reçu des messages de patrons qui se plaignaient qu'eux faisaient des choses, peut être illégalement, peut être n'importe comment, mais des choses quand même. « Contrairement aux assistés qui ne font que demander. » (#CeuxQuiFont).

Il est important de revenir sur ce point et d'essayer de comprendre à quel point ce paradigme est absurde.

Si on résume, ces gens disent « créer des entreprises » mais « ne pas faire d'argent » et « ne pas pouvoir se payer. » À les entendre, ils se sont lancés sans planifier quoi que ce soit et leur boîte ne sert à personne, même pas à eux. On ne parle pas des nombreuses boîtes qui galèrent au début de leur existence, mais de celles dont la situation est structurellement faite pour durer dans l'attente d'une valorisation ou d'un rachat.

Mais comme ces entreprises « se lancent, » elles ont besoin qu'on les aide :

- Les stagiaires leur offrent leur force de travail et leurs qualifications quasi gratuitement.
- Elles bénéficient d'une main d'œuvre qualifiée à bas coût grâce au système scolaire français largement gratuit.
- Elles bénéficient des exonérations de cotisations offertes par l'État (sur les gratifications de stage par exemple).
- La loi doit jouer en leur faveur (et il est courant de ne pas la respecter car elle est toujours « trop contraignante »).
- Si possible, elles touchent la pléthore d'aides aux entreprises comme le CIR ou les dispositifs JEI.
- Elles bénéficient d'infrastructures publiques (routes, haut débit, couverture mobile).

Du coup, qui est l'assisté ? Pourquoi ces boîtes qui ne se donnent même pas la peine d'investir dans leur propre projet se voient qualifiés d'innovantes ? Juste parce qu'elles ont une app mobile ou une idée « originale » ? Et pourquoi ce sont ceux qui ne veulent pas travailler gratuitement pour eux qui seraient des assistés ? Quelqu'un peut m'expliquer comment on en est arrivés là ?

Le guichet de la SNCF

Évidemment, dès que je pointe ces faiblesses d'argumentation, on me répond qu'il faut que des gens entreprennent et que « tout le monde n'a pas envie de travailler derrière un guichet à la SNCF et de compter ses heures. » Encore une fois, pas de demi mesure, soit vous êtes un entrepreneur (incompris) qui révolutionne le monde (sort of) soit vous êtes un vilain syndicaliste qui travaille à la SNCF (sûrement aux 35h, brrr).

Ces gens ne comprennent pas qu'il existe un intermédiaire : un tissu d'entreprises qui n'ont pas de pitchs digne d'un épisode de Silicon Valley, mais qui se donnent tout simplement les moyens de leurs ambitions en faisant les choses correctement, en respectant les réglementations de leur secteur, en embauchant et payant les gens. Personne ne reproche aux entreprises de gagner de l'argent, il faut juste le faire de manière décente. Pour certains, la limite est assez floue, et si l'on émet la moindre critique c'est pour se voir répliquer « qu'on ne peut pas faire d'argent en France. »

Ceux sont eux les vrais entrepreneurs de ce pays, ce sont eux qu'il faut soutenir, et non pas les rigolos qui n'ont rien à vendre et dont le seul but est d'être valorisés un maximum avant de revendre leurs parts à une grosse entreprise.

Non il n'est pas « mal vu de parler d'argent en France, » sauf quand on fait n'importe quoi pour en gagner, au mépris des règles.

Il est d'ailleurs comique de voir tous les politiques se bousculer au portillon de ces « entreprises innovantes. » Trop flippés de louper la dernière grosse innovation et de ne pas être sur la photo, ils vont encenser des business plans moisis et féliciter des boîtes qui violent les lois qu'ils ont pourtant votées.

On ne peut plus innover tranquille !

Dans ce grand cirque, il est très mal vu d'être celui qui va s'exclamer « le Roi est nu, » car il ne faut surtout pas le spectacle s'interrompe ; la France doit être une grande puissance du numérique avec des dispositifs comme la FrenchTech (ne me lancez pas là-dessus), à n'importe quel prix.

Peu importe que l'idée soit nulle, que la boîte fasse n'importe quoi, que ça écrase des secteurs entiers de l'économie sans pour autant les remplacer (le grand mythe du remplacement de valeur qu'on attend encore de voir s'accomplir pour Uber ou Airbnb par exemple), que ça précarise toute une partie de la population qui sera ensuite à la charge de l'État alors que l'entreprise n'aura payé aucune cotisation car embauché personne. Il faut avoir l'air INNOVANTS.

Ces patrons qui vous expliquent doctement que la loi n'est pas adaptée à leur super modèle et que s'ils ne l'enfreignaient pas « ils ne pourraient rien faire, » méritent-ils vraiment autant de médiatisation positive ? Pourquoi les journaux leurs servent-ils autant la soupe en recopiant docilement leurs communiqués de presse ?

Tout le monde peut avoir une idée illégale pour faire de l'oseille, ça ne fait pas d'eux ce flocon unique qu'il faudrait préserver à tout prix. Quand on parle de ce genre d'entreprises, il y a une prime au n'importe quoi ; plus c'est fou, plus ça passe.

La juste redistribution

Quand on y regarde de plus près, il ne s'agit donc pas d'un défi moderne, mais d'un problème vieux comme le monde : des personnes qui cherchent à s'accaparer le maximum de profits avec le minimum d'investissement. Et pour ça, ils ne vont pas hésiter à allier modernité et tradition (comme on dit dans la com') pour aller pêcher les plus grandes trouvailles du XIXe siècle : contrats à la journée, contrats de louage, faire travailler des « indépendants » qui ne dépendent que d'eux-mêmes et n'ont donc pas de protection sociale, ou carrément loger au sein de leur maison du personnel qui travaillera pour eux 7/7j sans compter ses heures.

Tout cela n'est pas de l'innovation, c'est la simple résurgence d'une très vieille recette : l'exploitation de l'homme par l'homme.

30Km/h c'est une accélération

La circulation des véhicules sera limitée dans Paris, dès fin août, à 30 km/h.

Seul le périphérique, les boulevards des Maréchaux et quelques axes échappent à cette limitation (et restent à 50 km/h).


Cette annonce a été faite jeudi 8 juillet à l'AFP par l'adjoint aux transports et à la voirie de la maire socialiste Anne Hidalgo, David Belliard (Europe-Ecologie-Les Verts).

Cette mesure, prise en concertation avec la préfecture de police, vise :

  • d'abord à améliorer la sécurité routière,
  • à faire "baisser les nuisances sonores" et 
  • à "adapter" la ville au changement climatique, a fait valoir l'élu écologiste. 
Aujourd'hui, 60% de la capitale doit déjà respecter cette limitation.

Selon les calculs de l'Observatoire des déplacements à Paris, la vitesse moyenne d'une voiture dans la capitale était de 11,6 km/h en 2019 et de 30,9 km/h sur le boulevard périphérique. Mais la vitesse moyenne ne veut pas dire grand chose pour un déplacement de quelques kilomètres, parfois moins.



C'est une excellente nouvelle, et je félicite Madame la Maire de l'avoir négociée :

Heurté à 30km/h par une voiture, un cycliste casqué part à Bégin.
Heurté à 50km/h, il part à Pantin.

mardi 6 juillet 2021

Veritasium

 Ou la sidérante beauté de YouTube bien tempéré :

Peut-on aller plus vite que le vent qui vous pousse par l'arrière ?




Et le pari à 10,000 $ entre physiciens sur la question : Oui !







Transavia post Covid

 Je pensais, naïvement, que post-Covid, on ne verrait plus de telles publicités :




Il faut vraiment que la loi oblige les compagnies aériennes à intégrer le coût du CO2 produit, dans le prix ridicule du billet. 

C'est assez que les happy few gaspillent le bien commun ...




 

AI aie !

Heureusement que le ridicule ne tue pas, car je lis dans Le Figaro ce matin :

Les Français imposent leur savoir-faire dans l'analyse de données pour les clubs de foot.
L'analyse des données est devenue primordiale dans le secteur du football professionnel. Prédiction de la trajectoire d'un joueur, nombre d'accélérations ou encore aide au recrutement, l'intelligence artificielle (IA) accompagne les clubs pour améliorer leurs performances.

Bien barrée la France, avec ce "savoir-faire" en AI. 




dimanche 4 juillet 2021

Ever heard of LIFI ?

 Gifi, oui ...

Wifi, oui ...

Rififi, aussi ...

Mais LIFI ?

Get ready ... here.


L'astrolabe pour tous

Il faut regarder cette TED magique, qui explique en des termes clairs, le principe de fonctionnement de l'astrolabe, cet ordinateur qui nous vient de la nuit des temps : 

La TED de l'astrolabe




 


mardi 22 juin 2021

Gardarem ...

 Il faut regarder ce magnifique reportage de Brut sur le Larzac :

Lutte du Larzac : 40 ans après, que reste-t-il ? | Brut.

samedi 19 juin 2021

Disparition


Tout est dit...
Au delà du geste et de la levée de l'inhibition au moment de l'acte, que d'inepties et d'incapacités à réfléchir une seconde. Difficile de ne pas voir ici les méfaits de l'utilisation de produits stupéfiants, avant, pendant et après. C'est sans doute ce qui va être mis en avant par la défense, dans la suite de la procédure.

samedi 12 juin 2021

Ca ne marche pas, l'Uberisation

Je reprends les idées forces d'un article du New York Times :

Avant les entreprises s'introduisaient en bourse quand elles étaient en mesure de présenter aux investisseurs un modèle de croissance stabilisé, profitable, récurent et fiable. La bourse était alors le moyen d'obtenir les financements nécessaires à la poursuite du modèle, pour le futur. 

La stratégie d'Uber, Airbnb, Lime et les autres est autre (et plus simple) :
Convaincre un investisseur aux poches pleines, casser les prix, établir rapidement une position dominante sur le marché puis, à terme, devenir rentable ou vendre la start-up au plus haut de sa valeur marchande– le «blitzscaling».

Pendant des années, le prix d'une course Uber était imbattable pour trois raisons liées :

  • l'entreprise a longtemps contourné le droit du travail, exploitant un nouveau prolétariat
  • Elle s'attaquait aux acquis sociaux
  • Elle ne payait presque pas d'impôts sur les bénéfices.

Et pourtant, malgré tous ces avantages concurrentiels foncièrement illégaux, Uber fonctionne à perte : Elle a perdu 6,8 milliards de dollars en 2020 (5,6 milliards d'euros). Sur un trajet en trottinette à 10 dollars, Bird perdait 9,66 dollars en 2019 (Le coût réel du trajet étant de 19,66 dollars).

De ce fait, les investisseurs ayant investi dans les phases amont subventionnaient temporairement une partie de l'addition. Ils visent ensuite l'entrée en bourse dans le but de pouvoir refiler une énorme patate chaude (en milliards) aux suivants, au prix fort (très fort).  

Ces dernières années, ces entreprises valorisées à plusieurs milliards de dollars en Bourse, l'ont été avant même qu'elles aient réalisé le moindre bénéfice, voire, pour les plus "innovantes", qu'elles aient présenté leur produit.

Ca va péter ...



jeudi 27 mai 2021

Espionnage permanent par le Drive

 Je suis sûr que le Drive de Microsoft espionne le contenu des fichiers que l'on y dépose, et vend l'information au plus offrant (et les autres Cloud ont certainement un processus similaire) ...

A 15:02, cette après-midi, je travaille en bibliothèque le sujet du Livre de Ruth, de l'Ancien Testament, et j'enregistre mes notes dans un fichier appelé "Raisonnement de merde -2.txt" dans mon Drive :


Le fichier en question contient l'information suivante :


Je fais donc 3 références successives, à l'intérieur du fichier, au mot "Sandale" ...


Je rentre ensuite à la maison ...


Et là, je trouve un mail reçu à 16:58, envoyé par "Le Bon Coin" qui me propose d'acheter ... des sandales :




 C'est dingue et inacceptable ...