samedi 12 juin 2021

Ca ne marche pas, l'Uberisation

Je reprends les idées forces d'un article du New York Times :

Avant les entreprises s'introduisaient en bourse quand elles étaient en mesure de présenter aux investisseurs un modèle de croissance stabilisé, profitable, récurent et fiable. La bourse était alors le moyen d'obtenir les financements nécessaires à la poursuite du modèle, pour le futur. 

La stratégie d'Uber, Airbnb, Lime et les autres est autre (et plus simple) :
Convaincre un investisseur aux poches pleines, casser les prix, établir rapidement une position dominante sur le marché puis, à terme, devenir rentable ou vendre la start-up au plus haut de sa valeur marchande– le «blitzscaling».

Pendant des années, le prix d'une course Uber était imbattable pour trois raisons liées :

  • l'entreprise a longtemps contourné le droit du travail, exploitant un nouveau prolétariat
  • Elle s'attaquait aux acquis sociaux
  • Elle ne payait presque pas d'impôts sur les bénéfices.

Et pourtant, malgré tous ces avantages concurrentiels foncièrement illégaux, Uber fonctionne à perte : Elle a perdu 6,8 milliards de dollars en 2020 (5,6 milliards d'euros). Sur un trajet en trottinette à 10 dollars, Bird perdait 9,66 dollars en 2019 (Le coût réel du trajet étant de 19,66 dollars).

De ce fait, les investisseurs ayant investi dans les phases amont subventionnaient temporairement une partie de l'addition. Ils visent ensuite l'entrée en bourse dans le but de pouvoir refiler une énorme patate chaude (en milliards) aux suivants, au prix fort (très fort).  

Ces dernières années, ces entreprises valorisées à plusieurs milliards de dollars en Bourse, l'ont été avant même qu'elles aient réalisé le moindre bénéfice, voire, pour les plus "innovantes", qu'elles aient présenté leur produit.

Ca va péter ...



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