J'ai toujours aimé les trains de l'aube.
Ceux qui exigent de se lever à la lumière de la seule
lune dans le vasistas, mais qui offrent de traverser la ville encore calme, et
de bénir l'Éternel pour le jour qui ne tardera plus
maintenant, sûrement.
Ils sont magiques ces trains qui départent avec l'aurore
pour les villes de province les plus improbables, et qui font arriver à l'heure
du pain chaud.
On traverse ces plaines de France de terre grasse et de
forêts sombres, et le soleil qui se lève ne sèche pas encore les toits
de tous ces villages aux mille vies calmes.
Combien il me tarde ce 06h19 de Marseille quand je finis
mes cannelés encore tièdes sur la plage du Prophète, ou ce 06h06 pour Caen où
je salue Sainte Thérèse aux matines.
Aujourd'hui, c'est le 06h23 pour Vesoul, et il fera ce jour frais comme Mai quand je marcherai sous l'oppidum, si Dieu veut.