mercredi 27 septembre 2017

Spectrum



Bien inspiré je me suis senti, ce matin, lorsque j'ai introduit mon cours d'optique en anglais sur le spectre solaire. J'ai en effet demandé à mes jeunes élèves de seconde s'ils connaissaient le premier sens de spectre (spectrum). J'ai eu la bonne surprise d'avoir rapidement la réponse : fantôme (ghost).
J'ai pu alors poursuivre en leur demandant de me donner le lien entre les deux mots. Lien qui existe aussi bien dans les deux langues. Entre autres réponses j'ai pu avoir l'explication attendue, orientée par moi mais obtenue en de meilleurs termes que je n'espérais au départ :  

Like for the colours that we can't see into the light, a spectrum is invisible. So we could define a spectrum as something that can't be seen in the current life but can appear in special occasions

Je pouvais ensuite aisément dérouler mon cours sur les différents outils de décomposition de la lumière, ou plus exactement sur les moyens de faire apparaître les spectres de lumière... Spectrum, un mot qui n'existait guère que dans les livres de Dickens au XIXe siècle, mais qui, au même moment que lui, vers 1865 ou 1870, a donné son nom à tout un art, the spectroscopy, la science qui consiste à révéler ce qui est caché, à faire parler les ondes électromagnétiques, en tirer toute l'information qui nous vient par exemple des étoiles.


mardi 26 septembre 2017

Quantum

Une présentation intéressante d'un ordinateur quantique, par un chercheur IBM.

Je n'ai évidemment rien compris, sauf un petit morceau (a tiny bit) :

On passe d'une technologie de stockage de la forme
n bits à 2 positions, à un stockage 2 à la puissance n.




Et on perçoit bien que ca change tout.


Ce qui est étonnant en même temps, dans les mots même, c'est qu'en anglais on dit :
"Why is quantum different ?",
alors qu'en français on dirait :
"En quoi l'ordinateur quantique est-il différent ?".

Différence entre la connaissance "Why" et la connaissance "What".
"Why ?" c'est "pourquoi ?", mais ce n'est pas "pour quoi ?" ni "en quoi ?".



dimanche 24 septembre 2017

Le vin du Moutherot (bio) dans le commerce

J'ai eu le grand plaisir de trouver du vin du Moutherot chez un caviste de Paris.

Le Moutherot, où étaient installés nos ancêtres depuis 1715 et jusqu'à 1870.



Je n'ai pas résisté à la tentation de frimer la tête au caviste, sur ma connaissance des parcelles de ce vin, de leur exposition, de la nature du sol, de ses producteurs depuis 4 siècles.

Enfants, souvenez-vous que ce vin est le fruit de la terre de vos ancêtres.






mercredi 20 septembre 2017

Ce qu'en dit Al Azhar

وفي الأسبوع الماضي أعلن شيخ الأزهر، أقدم مؤسسة للتعليم العالي في العالم الإسلامي، أن الإرهاب مرض وأن الإسلام يُحرِّم قتل المدنيين الأبرياء.

La semaine dernière, le cheikh de l'Université d'Al-Azhar, l'institution d'enseignement supérieur islamique la plus ancienne du monde, a déclaré que le terrorisme était une maladie et que l'Islam interdisait de tuer des civils innocents.

ايه الكذب ده سيدنا الشيخ

C'est notre maître, le cheik.


La vidéo à ne surtout pas regarder

Je suis sûr que cette vidéo de neuro-chirurgie plaira beaucoup à certaines lectrices de N'Autre Monde.

Mais moi, c'est non ... forever.






Le bourdon et la coquille


En typographie, une erreur de composition dans un article de journal s'appelle un "bourdon", quand dans le langage populaire, on parle plutôt de "coquille".

Et ce « bourdon », ce n’est pas l’insecte, mais le bâton (bourdon) du pèlerin de Saint Jacques de Compostelle.

Le mot « bourdon » nous a aussi donné « la bourde » en argot.

Quel rapport, me direz-vous, entre une « bourde » dans un article de journal, et le pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle ?

C’est simple, les typographes craignaient toujours d’oublier le « q » en composant le mot « coquille ».

Magnifique la langue française …


1910 : Déjà la modernité

Cet article de Retronews, sur le problème du chômage dans la société industrielle de 1910, est à lire.

En attendant, et pour longtemps, il y aura des chômeurs.  […] Tantôt, c’est le métier qui meurt : c’est une des tares du Progrès, et qui suffirait à m’empêcher d’en faire ma Divinité ; il broie des métiers, et, avec des métiers, les hommes, sous son passage triomphal.
Le jour où la linotype, cette merveilleuse machine à composer, entre dans une imprimerie, elle croise plusieurs « typos » qui en sortent et n’y rentreront plus.

Etonnant comment ces tares toujours présentes aujourd'hui, sont déjà identifiées comme causes du phénomène :

  • L'automatisation apportée par les linotypes
  • les crises répétitives
  • la mondialisation
  • le harcèlement au travail
  • les échecs des bourses du travail (ANPE de l'époque)




vendredi 15 septembre 2017

Hermes

Je lis dans la presse ce matin :
Hermès va commercialiser des skateboards à 3 000 dollars.


N'importe quoi.

mercredi 13 septembre 2017

BlockChain

Pour comprendre le BlockChain , il faut regarder cette TED.
Claire, nette et précise, et pas de baratin technique.


En 18 minutes, vous allez exercer votre anglais et comprendre les 5 transformations flagrantes qui vont se produire nécessairement, toutes autour de la désintermédiation :




Passionnant !

mardi 12 septembre 2017

Pour Göttingen

J'ai réentendu la chanson de Barbara, "Göttingen", qui est belle à mourir (et Barbara, et la chanson) :

Faites que jamais ne revienne
Le temps du sang et de la haine
Car il y a des gens que j'aime
A Göttingen, à Göttingen.

Et lorsque sonnerait l'alarme
S'il fallait reprendre les armes
Mon cœur verserait une larme
Pour Göttingen, pour Göttingen.








Le gant du rav

Le Rabbin nous a raconté hier soir, à la synagogue de la rue Basfroi, une très belle histoire survenue à un vieux rav russe dans une gare de chemin de fer (Rabbin russe dont j'ai oublié le nom) probablement au XIXème siècle.

Le rav, qui partait en voyage, saluait de sa main gantée (c'était lors d'un hiver russe, confère Dostoïevski) des amis restés sur le quai, venus lui souhaiter bon voyage.

Quand soudain, il perdit son gant, par la fenêtre ouverte du wagon de chemin de fer.

Là le rabbin eut sans doute un instant d'hésitation, l'histoire ne le dit pas.
Mais même un vieux sage de rabbin russe est certainement complètement vénère, ne serait-ce qu'un instant, à l'idée de perdre son gant lors d'un hiver russe.

Mais il eut au final un geste magnifique :  Il jeta son autre gant, par la fenêtre, sur le quai, très vite.

Partant du principe que son premier gant ne serait d'aucune utilité à la personne qui le ramasserait, sauf à trouver également le second.


vendredi 8 septembre 2017

Baïkonour



Je posais hier la question à mon fils de savoir si Baïkonour se trouvait au Kazakhstan, en Azerbaïdjan ou en Ouzbékistan. En réalité, il ne connaissait même pas le nom de Baïkonour. Il connait par contre très bien Thomas Pesquet, notre spationaute national, parti pourtant de cette vieille base soviétique. Cela m'a donc inspiré de lui rappeler cette vieille chanson de Julos Beaucarne :

Au départ de vos cosmodromes
Quand le décompte arrive
À zéro, la machine gronde
Dans la flèche, accrochez-vous bien

Propulsés dans tous les espaces
Pincement au cœur, le retour
Mais les univers d'en face
Vous attendent au bout des détours

Voyageurs hors la boule ronde
Cosmonautes, à vos astronefs
De là-haut, vous voyez le monde
Les monts, les rivières, les reliefs

Apercevez-vous l'homme, la femme
L'enfant, le berceau, le cheval ?
Parfois rencontrez-vous une âme
Errante en un point de l'astral ?

Ô vous les embrasseurs d'étoiles
Près de Mars, du Cassiopée
Quand les galaxies se déploient
Avez-vous un frisson sacré ?

Quand la voix de la bien-aimée
De Baïkonour, douce vous parvient
Dans le rétroviseur des années
Que pensez-vous du genre humain ?

Parmi vous, il en est qui se perdent
Quand le module ne sait plus bien
Vers quel Nord il faut que l'on erre
Les boussoles, là, ne servent à rien

Vos veuves jettent des gerbes
Dans l'air au jour de Toussaint
Parfois elles croient vous reconnaître
Dans les astres qui clignotent au loin

Si vous revenez sur la Terre
Vous avez changé de peau
Escarmouches, bombes et guerres
Vous semblent coups d'épée dans l'eau

Étonnés de nous voir si vite
Nous jeter dans des bras de mort
Vous rêvez d'un retour sur orbite
Au zénith, là-haut, dehors

jeudi 7 septembre 2017

IN versus IA

Je faisais une recherche d'archives concernant une possible adresse de résidence de ma famille dans les années 1889. Cette recherche était motivée par la découverte inopinée de papiers militaires de l'oncle Charles Léon, né en 1869, qui affirmait être résident de Joinville (Haute Marne) en 1889 lors de son recrutement militaire :



N'ayant pas trouvé la famille dans la commune de Joinville même, j'avais besoin d'une liste des communes avoisinant la ville de Joinville, l'oncle ayant pu être imprécis au moment de son incorporation.

Je pris donc une vue Google Map autour de ce Joinville :


Et griffonnai rapidement une liste des communes trouvées sur cette carte :


Et je réalisai soudain un truc extraordinaire :

Sans y penser le moins du monde, j'avais classé par ordre alphabétique (décroissant) les 6 communes en question ...

Ya que moi dont le cerveau est capable de tels prodiges ?

Vous noterez que la probabilité de les avoir dans l'ordre par hasard est de 1 sur 720.

Inutile de me faire l'objection (blessante) que les 6 communes en question sont presque déjà par ordre alphabétique décroissant sur la carte lue du nord au sud.




samedi 2 septembre 2017

Le jardinier et le paysagiste

J'ai compris brutalement, durant ma petite sieste postprandiale, la chute d'un fabliau moderne un peu triste, à base de robots, de jardiniers et de paysagistes.

Le problème était posé par un journaliste de France-Culture, qui tentait de nous rassurer sur les impacts "pas si destructifs" de la robotique.

Le journaliste prenait l'exemple de ces petits robots tondeurs de gazon, qui ont rendu inutiles les jardiniers chargés de les pousser depuis qu'ils ont appris (les robots, pas les jardiniers) à se diriger seuls sur le terrain à entretenir.

Toute l'évolution de la technologie, et son impact sur la main d'oeuvre humaine, sont parfaitement résumés dans l'allégorie choisie par le journaliste :

A l'origine, beaucoup d'hommes, chacun doté d'une faux, étaient nécessaires pour entretenir une prairie.

Quand on a appliqué le moteur thermique à faire des faux mécanisées, cela nous a donné la tondeuse. Il y fallait encore un jardinier pour deux fonctions liées :
  • pousser la tondeuse sur la prairie, et
  • la guider dans le cheminement optimal pour en minimiser la consommation de pétrole.
Rémission temporaire pour l'intelligence humaine.


Puis la fonction du jardinier s'est encore réduite à seulement "guider" : pousser était devenu inutile, la tondeuse devenant autotractée. L'homme, libéré de la pénibilité physique, se concentrait sur sa compétence unique : analyser, réfléchir, décider.


Last chance.

Qui n'a pas duré.

Les informaticiens sont intervenus (très peu de temps) pour doter la tondeuse de GPS et d'"IA", d'intelligence artificielle. Et depuis peu, la tondeuse se guide elle-même en ayant mémorisé les limites du terrain à tondre, ainsi que les endroits où elle est déjà passée.


Le journaliste de France-Culture fait ce constat malheureux :
Plus besoin de jardiniers.


Mais il en évoque tout de suite la solution toute trouvée pour nos jeunes :

Si nous n'avons plus besoin de jardiniers, montons donc en compétences : formons nos jeunes à être des paysagistes !
C'est là clairement une fonction, paysagiste, dont le robot ne saura nous dépouiller !

Certes !


Mais cette situation pose un nombre de question importantes à la société dans son ensemble :
  • Combien de paysagistes seront requis demain, en comparaison du nombre de jardiniers disparus ? A Versailles, il y avait un seul Lenôtre paysagiste pour 1000 jardiniers au travail.
  • L'Education Nationale va être débordée par cette nouvelle mission que lui donne soudainement son Ministre :  Former des cohortes de paysagistes.
  • Et comment garantir la paix sociale, en tant que société civile, quand il s'agira d'attribuer un seul poste de paysagiste à Versailles, et envoyer 1000 jeunes paysagistes, tous juste émoulus de l'école du Breuil, à l'ANPE?
  • Pour une part la société civile va employer plus de paysagistes, dont les prix seront de toutes façons bradés. Disons 5 paysagistes au lieu de 1 seul.
  • D'autant qu'il n'y a plus de jardiniers, tous les jeunes sont formés en paysagistes. Du coup tous ceux qui ne trouvent à s'employer que comme jardiniers sont frustrés dans leur travail, étant surqualifiés ...
  • Et ces jeunes paysagistes, devrons-nous les considérer comme fainéants si ils ne parviennent pas à trouver du travail ?

Evénement ou Evènement ?

Un bonbon sur la langue ...


Skype se tire dans le pied

Skype m'annonce aujourd'hui fièrement :


Tous les messages n'ont pas besoin d'une réponse textuelle !

Vous pouvez maintenant répondre à vos amis avec de nouvelles réactions intégrées au message : Vote 💙    Rigole 😊    Pleurs 😢 .


Il vous suffit de cliquer sur l'icône de réaction en regard de n'importe quel message pour exprimer ce que vous en pensez.

C'est dingue !

Pourquoi promouvoir la forme la plus sommaire de réaction, au détriment d'une forme expressive avec des mots ?


La technologie comme encouragement de la pauvreté absolue des idées ...

Dans 3 mois, un marketer Skype trouvera intelligent de me proposer une réponse automatique au message reçu, sur la base d'une emoticon choisie aléatoirement.

Mais pas de doute que cette emoticon aura été choisie par une "IA", dotée des dernières capacités en "deep learning", qui aura su déterminer mon "mood" en exploitant les 10 dernières années de mes recherches Google.



vendredi 1 septembre 2017

Une vision technologique

Nathalie Balla, patronne de La Redoute, a esquissé sa vision pour les années à venir :
Mobile first, home assistant, data et intelligence artificielle mais aussi phygital

Si cette dame n'avait pas déjà redressé La Redoute en perdition, je me ferais clairement du souci devant un pareil paquet de bullshit.