mardi 23 février 2021

De Bourbon

 A 18H23 le 23 février 1981, le lieutenant-colonel de la Garde civile Antonio Tejero Molina, à la tête de près de 200 hommes, pénètre les armes à la main dans l'enceinte des Cortes.

La chambre des députés s'apprête à ce moment là à voter l'investiture de Leopoldo Calvo Sotelo comme nouveau chef du gouvernement espagnol.



Les assaillants tirent en l'air des rafales d'armes automatiques, amenant les députés et des membres du gouvernement présents à se jeter au sol.

Seuls trois hommes ne se couchent pas :

  • Adolfo Suarez : il sait que si le sang doit couler il sera le premier visé.
  • le général Mellado, vice-président du gouvernement, qui fait barrage de son corps pour protéger Suarez. 
  • Santiago Carrillo, le secrétaire général du Parti communiste, qui reste assis et continue de fumer. La classe : fumer malgré l'interdiction ...

Parallèlement à la prise d'assaut des Cortes, des blindés se déploient dans les rues de Valence (est) et un détachement d'une division blindée prend brièvement le contrôle des studios de la radio-télévision d'Etat.

A 00H15, le monarque Juan Carlos de Bourbon, vêtu de son uniforme de capitaine général des forces armées, prononce une allocution solennelle d'environ une minute :

"La Couronne, symbole de la permanence et de l'unité de la patrie, ne saurait tolérer en aucune façon des actions ou des attitudes de personnes qui prétendent interrompre par la force le processus démocratique". 



La prise d'otages se prolongera toute la nuit et la matinée, les putschistes déposant les armes le 24 février à la mi-journée.

Un homme d'état d'un tel courage, alors qu'il aurait été le premier bénéficiaire de ce coup d'état, je suis prêt à lui pardonner bien des safaris au Botswana.


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