Quelques lignes en marge du journal "Aujourd'hui en France", voici tout ce que l'occident semble retenir du nouveau massacre perpétré en Egypte au monastère St Paul, près de la mer rouge. Pourtant il ne s'agit pas tout à fait de la même problématique que celui des 7 frères trappistes de Tibhirine, perpétré en Algérie en 1996. Ceux-la venaient témoigner d'une foi chrétienne en terre musulmane, d'une fraternité aussi et pouvaient faire preuve d'un engagement dérangeant...
En Egypte, les chrétiens sont là depuis les premiers siècles de notre ère, on peut même considérer qu'ils y ont leur légitimité depuis Moïse. Ils y ont fondé des monastères, comme dans cette dépression calcaire sur la route du Caire à Alexandrie, connue sous le nom de désert de Scété à l'ère chrétienne.
Durant l'époque pharaonique, cette vaste région était considérée comme sacrée en raison du natron, roche carbonatée à base de sodium qui a donné son symbole à l'élément sodium (Na). Son nom actuel est Wadi Natrun : la vallée du natron. Les sels que l'on tire facilement du natron ont des propriétés antiseptiques, dessicantes et entraient dans le protocole de confection des momies.
Ma visite au monastère Deir Baramos... en 1989
Dès le début, le Wadi Natrun a servi de
refuge aux chrétiens d'Égypte brimés par les autorités de Byzance. Habitués à l'exil pour préserver leur foi, ils ont vécu ici, d'abord en ermites avant de s'organiser en communautés.
C'est ainsi que près de cinquante monastères y ont été établis au IVe siècle. De nos jours, il n'en reste plus que quatre, toujours habités par des moines :
- Deir El-Suryani (monastère des Syriens)
- Deir Baramos (monastère des Romains)
- Deir Amba Bichoï
- Deir Abu Makar (monastère Saint-Macaire de Scété)