C’est le genre de nouvelles qui suscite en règle générale l’enthousiasme des marchés et des industriels : les exportations de chêne brut français en Chine ont progressé en janvier, avec un bond de 35 % par rapport à janvier 2017.
Pourtant, cette information suscite aujourd’hui l’inquiétude de certains professionnels, parmi lesquels la Fédération nationale du bois (FNB), qui a alerté les pouvoirs publics, mardi 6 mars, dans un communiqué :
Malgré les appels répétés de la FNB […] au gouvernement, les exportations de chêne brut poursuivent leur hausse effrénée et les scieries françaises manquent cruellement de matière première à transformer.
Une telle augmentation des exportations de bois mettrait en danger la pérennité des scieries de l’Hexagone : la filière française est « au bord de la faillite », avec le sentiment « d’être abandonnée » des pouvoirs publics, ajoute la FNB.
On est en effet spontanément interloqué que tout le monde ne se réjouisse pas d'une demande importante pour une de nos ressources renouvelables.
En fait le problème derrière ces fait bruts est vicieux :
Ce n'est pas tant d'exporter du chêne brut qui est préjudiciable pour les scieries de l'hexagone. Du chêne, il y en a, et les forêts françaises sont notoirement sous utilisées, à hauteur de 30% seulement environ (probablement différent pour l'essence chêne spécifiquement).
Non le problème c'est le nombre incroyable de containers vides à rapatrier pour la Chine, qui ont apporté les tee-shirts à 2,50 Euros à l'aller.
Ces containers ne coûtent rien à être remplis d'une matière peu chère et abondante, lors du trajet de retour.
Ce chêne brut est découpé en lattes par les scieries chinoises à l'arrivée, qui inondent ensuite l'Europe en parquet massif de chêne à 14,95 E le m2.
Et c'est là que les scieries françaises souffrent, concurrencées par ce parquet pas cher, malgré les 2 fois 20000 kms parcourus.