Napoléon avait souhaité fonder les institutions de France dans le marbre. Cet arc de triomphe voulu pour rendre hommage aux soldats des batailles françaises était aussi un moyen pour lui de s'identifier aux empereurs de Rome. Il n'y a pas de doute sur la réaction qu'il aurait sur ce qu'il advient aujourd'hui dans les rues de Paris, lui qui avait déclaré le 13 Vendémiaire An IV (5 sept. 1795) à Barras : « Général, j'accepte. Mais je vous préviens que l'épée hors du fourreau, je ne l'y remettrai qu'après avoir rétabli l'ordre ». Le jeune général qualifié de "Vendémiaire" n'hésita pas à l'époque à faire donner du canon sur les insurgés royalistes rassemblés près de
l'église Saint-Roch, au cœur de Paris, et en trois quarts d'heure, ces insurgés étaient en fuite, à l'exception de ceux -
nombreux - qui sont restés sur le carreau, morts ou blessés :
près de trois cents victimes...
Autre temps, autres factions. Mais le monument a été terminé après la chute du despote et a été récupéré à juste titre pour abriter la tombe du soldat inconnu. Celui de la guerre de 14-18 mais aussi celui de toutes les guerres, pour honorer la mémoire de ces combattants de la liberté du peuple de France. Qu'ils sont bien ingrats ceux d'entre eux qui oublient cette mémoire et le salissent. Comment peuvent-ils dans un même mouvement se réclamer de ce peuple, chanter la Marseillaise sous son arche et nier son symbole actuel, celui de la République, de la Démocratie, de la Paix espérée et célébrée par plus de 70 chefs d'état il y a seulement 3 semaines en ce lieu symbolique ?
Austerlitz a 213 ans aujourd'hui. La France était alors menacée par une coalition européenne en bon ordre. Qui la menace aujourd'hui ? Qui triomphera de ces temps troublés ? Ni les uns ni les autres. La grandeur de la France ainsi bafouée sera moquée dans le monde entier. Qui sont les Français ? Quel est ce peuple qui s'embrasse le 14 juillet, champion du ballon rond et se tape dessus 5 mois plus tard ? La nation française n'est pas la plus soudée du monde, et on peut se demander ce qu'espèrent les responsables politiques de tous les bords à vouloir gouverner un pays si peu gouvernable. La Démocratie est en danger et on voit bien là sa fragilité. La Révolution Française a démarré à cause du prix du Pain. Qu'annoncent les insurrections causées par celui des carburants qui a de toute façon vocation à s'envoler, tôt ou tard, étant une ressource limitée par nature. L'ère du pétrole a eu un commencement. Elle aura une fin.
