Je finissais une journée de travail particulièrement infructueuse aux Archives Départementales de Dijon, et me préparais à 17H00, à la fermeture, à rejoindre la gare et mon TGV pour Paris.
Mais je fus abordé par une personne, qui avait travaillé à côté de moi, toute l'après midi, sur des sceaux du XVème du Duché de Bourgogne.
Elle me proposa, très simplement, sans que nous nous soyons parlé dans la journée, hormis les salutations d'usage, elle dans ses sceaux, moi dans mes Gaget/Gazet, de rester une heure supplémentaire, après la fermeture, dans ce palais bourgeois de la renaissance, pour participer à un cours de paléographie, avec (selon ses mots) la "fine fleur de la paléographie dijonnaise".
J'avais une heure à perdre avant mon train, et il bruinait sur un Dijon sombre de Novembre, aussi j'acquiesçai bien volontiers.
Dieu merci, je ne dis mot pour me targuer de mes quelques compétences en paléographie, acquises à l'Ecole des Chartes.
Je fis bien ...
Car on me donna aussitôt une copie du texte travaillé, un innommable gribouillis de juriste bourguignon du XVIIème siècle, une sordide histoire de bagarre entre bandes rivales de pèlerins :
Sous les lambris chichement éclairés par les lampes de bibliothèque, pieusement accoudés sur de longues tables en chêne, les papis-mamies dijonnais se relayaient de bon cœur pour déchiffrer d'un bon pas le document travaillé.
Ce document resta désespérément pour moi pattes de mouche sur parchemin, et je m'enfuis rapidement, non sans avoir remercié pour l'aimable invitation à la culture, mais quelque peu désabusé.
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