samedi 5 janvier 2019

De la Cotte de maille à la Redingote

J'entendais Alain Rey rappeler (plus exactement m'apprendre, en l'occurrence) que la redingote, ce mot si élégant de la langue française, est en fait un anglicisme du 18ème siècle, tiré du "riding-coat", le manteau du cavalier anglais.



Je ne peux m'empêcher de penser que, si les cavaliers anglais portent des "coats", c'est parce que Guillaume le Bâtard (les Anglais le nomment ainsi, "Guillaume le Conquérant", ca leur ferait trop mal) a emmené le "cotel" (nom masculin, ou "cotele" en variante féminine) de Normandie en Angleterre en 1066.

Guillaume ne connaissait plus le Norois, la langue de Rolon, son ancêtre paternel, "homme du nord" venu de Scandinavie 2 siècles plus tôt. Les Normands avaient en effet adopté rapidement la variante de langue d'Oil locale, issue du Latin, celle de la reine Mathilde. 

Guillaume aurait donc parlé de ce "cotel de mailles" qu'il portait pour aller mettre une peignée au roi saxon Harold (En fait, il portait probablement plutôt une "Broigne" qu'une cotte de mailles, c'est à dire la version où les mailles de métal sont cousues à même le manteau du cavalier).


Broderie de la reine Mathilde, dite "Tapisserie de Bayeux"


Ni Guillaume ni Mathilde, probablement, ne se souvenaient que, 1200 ans plus tôt, la "cotte de maille" avait été transmise par les Gaulois, à leur corps défendant (au sens propre) à l'armée romaine, ce qui avait conféré à celle-ci la supériorité militaire nécessaire pour lui permettre de conquérir (déjà) la province de Brittania (la Grande-Bretagne, pas la nôtre), en 43 de notre ère.


Cotte de Maille. Collections nationales. Musée de Cluny

La boucle (de métal) de la redingote était bouclée.


1 commentaire: