dimanche 10 juin 2018

Franciscus : Tante Claudia est une force de la nature

La "démonstration" de l'assimilation de Franciscus Goiset d'Autet avec Franciscus Gazet de Chaumercenne repose donc sur le jeu des 3 prémisses suivantes :

1a) Franciscus Goiset ne laisse plus de traces à l'état civil de la paroisse d'Autet après 1685, bien que très actif jusqu'alors comme parrain (et pas mort à cette date, faute d'acte de décès)
alors que 1b) Franciscus Gazet apparait à l'état civil de Chaumercenne en 1691 (et nécessairement par un mariage antérieur à 1691, puisqu'il y est marqué "conjugum" en 1691, mais les mariages de Chaumercenne sont lacunaires sur la période).

2a) Si Joanna Claudia Desens à Autet (Epouse de Franciscus Goiset l'ainé, parrain de Franciscus Goiset le jeune) et 2b) Claudia Desens à Chaumercenne (Marraine de la 1ère fille de Franciscus Gazet) sont une seule et même personne, alors 2c) Franciscus Goiset d'Autet et Franciscus Gazet de Chaumercenne sont (très probablement) une seule et même personne.

3a) Il n'y a qu'une seule souche Desens en Haute-Saône à cette époque (Voir Geneanet), et c'est à Chaumercenne. La famille Desens y est donc nécessairement liée avec une autre souche de Chaumercenne, les Beuchey. Donc 3b) La translation de Francis Goiset depuis Autet jusqu'à Chaumercenne pour y épouser une Beuchey, s'explique très naturellement, plus naturellement que par le simple hasard des rencontres de jeunes aux Foires de Gray (Gray, chef lieu de bailliage, est a mi-chemin entre Autet et Chaumercenne).

Avancer sur ces 3 prémisses, pour emporter la conviction, n'est toutefois pas chose aisée.

A son mariage avec Francisus Goiset l'ainé en 1682, Joanna Claudia est dite "veuve de François La Vaste de Prantigny". A priori pas de rapport avec Chaumercenne, donc. Argh ...

Joanna Claudia Desens, vefue de françois La Vaste, d'autre par
de la passe ([Paroisse] de prantigny

D'autant que l'étude de l'Etat Civil de ce Prantigny révèle rapidement une nouvelle difficulté :
La famille La Vaste (ou La Vaitte, telle qu'elle écrit parfois son nom à Prantigny) y est représentée, dans ces années là, par 2 frères :

- François La Vaste qui a effectivement épousé Joanna Claudia Desens,
et
- Claude La Vaste qui a épousé ... Claudia Desens (Argh !)


Les 2 frères La Vaste ont épousé 2 soeurs Desens, et comble de confusion, ils ont choisi les 2 soeurs de même prénom.


Ca va pas être simple …

Mais la Mort éclaircit cette situation inextricable, de 2 coups de faux décisifs :

1) Coup de faux : François la Vaste décèdera (1680?), laissant Joanna Claudia veuve (et donc susceptible de se remarier avec Franciscus Goiset en 1682),

2) Coup de faux : Claudia Desens décèdera (1686?), laissant Claude la Vaste veuf (et donc susceptible de se remarier avec une certaine Marie Perrot, femme originaire de Chaumercenne, tiens, tiens ...)

Et les baptêmes de 2 enfants de Claude la Vaste dans ce 2ème mariage m'apportent 2 preuves dont j'avais besoin :

1) Sa belle-soeur Joanna Claudia, qui y est marraine du petit Valentin (1688), s'y fait appeler Claudia (ou "Claudeta" précisément) :


1688 : Noter que Claude n'est pas spécifié dans "filius La Vaste", mais que
l'épouse Marie Perrot permet de corriger la lacune du curé.
Claudeta Desens marraine.

2) Son beau-frère Joannes Desens, qui y est parrain du petit Johannes Ludovicus (1689), y est marqué "de Chaumercenne". La famille Desens, d'Autet et de Prantigny, est bien de la même souche que celle de Chaumercenne.

1689 : Johannes Desens de Chaumercenne parrain

Conclusion (non certaine mais très probable) :

L'assimilation Franciscus Goiset d'Autet, filleul de Joanna Claudia Desens, avec Franciscus Gazet de Chaumercenne, qui choisit Claudia Desens en marraine, gagne très fortement en crédibilité.

Conclusion secondaire :

Mariée en 1682 à Autet, Claudia va faire 15 enfants avec son mari, dans les 18 années qui suivent,
Plus s'occuper d'au moins 8 enfants supplémentaires, issus de la tribu recomposée,
Ce qui ne l'empêche pas, pendant ces 18 ans, d'être marraine au moins 15 fois, dont 12 fois à Chaumercenne, à 25 kms (à pied a priori) de sa tribu d'Autet.


Cette Claudia Desens était d'une constitution physique impressionnante, une véritable force de la nature.

Ils devaient filer droit, les maris et les moufflets.






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire