mercredi 9 novembre 2022

Chantons pour qu'il pleuve

Les plus récentes études prospectives sur le climat prévoient une variation de +3,5 °C environ pour la façade ouest de notre continent européen au terme des vingt prochaines années, période correspondant à une évaluation globale plutôt actée à +2°C. C'est ce qu'on commence à entendre de plus en plus, de sources différentes mais concordantes en tout cas avec ce que nous expérimentons depuis de longs mois maintenant. Une sorte d'anomalie locale dans l'anomalie globale.

J'ai essayé de comprendre le mécanisme de ce surplus de chaleur, qui se trouve être pire que les simulations prévues. C'est sans prétention scientifique et sans doute simpliste et mais je vous le présente tel que je le comprends. Les mois de chaleur excessive (plus de 24 journées à plus de 35°C sur Toulouse cette année) et surtout de sécheresse (la plupart des rivières de nos régions ne coulent plus depuis la mi-juillet) semblent s'expliquer par la présence presque continue d'un anticyclone hors normes au dessus de nos têtes. Cette zone de haute pression se déplace peu ou prou et a finalement la taille de l'Europe de l'Ouest au lieu de se trouver confiné au dessus des Açores. Les vents tournant dans le sens horaire dans cette zone passent beaucoup plus au Nord que d'ordinaire, ce qui empêche toute pénétration d'entrée océanique significative, d'où cette absence cruelle de pluies qui perdure. Par ailleurs la chaleur accumulée sur l'Afrique nous arrive directement au lieu de passer par l'Atlantique. Voilà le constat qui est fait en tout cas par les services météorologiques dont les bulletins se succèdent en se ressemblant beaucoup.

Si ce mécanisme devait se reproduire tous les ans au point de changer notre climat, pourquoi ne pas imaginer de puissantes machines à turbines capables d'inverser cette nouvelle tendance ? Installées par exemple au dessus des côtes du Sahara Occidental, elles forceraient l'air chaud à passer par l'océan et favorisaient l'éclosion de perturbations chargées des précieuses pluies. Une idée comme une autre... Une idée comme celle, parmi beaucoup d'autres exposées après guerre par l'autrichien Wilhelm Reike. Il avait imaginé une machine capable d'aspirer les nuages et faire pleuvoir où bon lui semblait. Cette machine, déjà prévue et ayant existé en son temps pour les épisodes de sècheresse, était le cloudbuster, thème de la chanson de Kate Bush :

 
 
Étrangement, un appareil susceptible d'agir sur le temps a existé avant le cloudbuster, comme je l'ai constaté en parcourant les vignobles de Gaillac. Plus modeste, il consistait en une trompe bravement braquée vers le ciel. Un son lourd et glaçant était produit à l'aide d'une bonbonne de gaz placée au dessous. Le brevet avait été déposé en 1901 par l'ingénieur français A. Rollet :
 

Plus communément admis, les cloches des villages alentour étaient parfois actionnées pour dissiper ou éloigner les orages de grêle. Le prêtre de mon village le faisait en tout cas régulièrement. Aujourd'hui, on mise davantage sur le cloud seeding, pour espérer faire pleuvoir, en ensemençant les nuages avec des aérosols à base de cristaux de glace ou d'oxydes d'argent. Avec un bonheur tout relatif.

On peut aussi chanter pour faire tomber la pluie... Il faut bien rêver.



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