La notion de gratuité est essentielle. Si je vous offre un livre un jour, en vous disant :
« lis-le, c’est vachement bien ».
Une fois que j’ai fait cet acte-là, je ne vous demanderai jamais si vous l’avez lu. Jamais !
« Dis donc, tu as lu le bouquin que je t’ai donné ? »
Ça, c’est un éteignoir de la lecture, une dissuasion terrible.
Ne jamais demander à qui que ce soit s’il a lu le livre que vous lui avez offert.
Et c’est pareil pour les enfants à qui vous lisez une histoire : ne jamais leur demander s’ils ont compris — ce n’est pas votre problème —,
ni s’ils ont aimé.
« Tu as aimé ? Je t’ai lu une livre, t’as aimé ? »
C’est tellement agressif !
Si l'on fait confiance à Pennac, je suis bien obligé de présenter toutes mes excuses, aux enfants à qui j'ai offert des livres.
Je n'avais comme pauvre excuse pour mon éteignoir, que de vouloir savoir si vous les avez aimés autant que moi.
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