dimanche 28 janvier 2018

H

La lettre « h » est présente dans les alphabets depuis les époques protosémitiques, mais a perdu le phonème qu’elle représentait à ces époques. "H" n’est plus qu’une consonne dans toutes les langues romanes modernes (c’est-à-dire dérivées du latin), sauf en roumain.

En français, quand « h » est en position première du mot, elle modifie le son qui suit pour le rendre plus ou moins aspiré (Et sinon, la « h » est muette »).

Mais, détail extraordinaire, il faut distinguer 2 « h » différentes, de par leur origine, confondues au sein du français moderne :  La « h » d’origine latine et la « h » d’origine germanique (Franque).
  • La « h » latine :
    Dès l’époque moderne (moderne pour le latin, c’est-à-dire 1er siècle avant JC), la h latine n’est plus aspirée. Du coup, n’étant plus prononcée, elle tombe également rapidement même de la graphie : Le verbe latin « habere » nous a donné  l’auxiliaire « avoir » sans « h ».

    Curieusement, les copistes l’ont parfois gardée, pour aider à la distinction des lettres écrites de manière ambiguë comme i, u, j et v, ces 4 lettres étant toutes représentées par un bâton en français ancien.
    Par exemple, le mot latin « oleum » sans « h » a néanmoins donné huile, à la « h » conservée, afin de distinguer « huile » de « vile », qui s’écriraient, sans la « h », de manière identique.
    Cette conservation de la « h » a surtout eu lieu dans les mots savants, que les gens du populaire n’utilisent pas.

    Au XVIème siècle, lors de la grande frénésie étymologique, on rétablit la « h » pour rapprocher les mots qui l’avaient perdue, de leur étymologie. « erbe » (ancien français) devient « herbe » en français moderne.

    On détermine aisément les mots dont la « h » première est d’origine latine : Ce sont ceux devant lesquels l’article s’élide : on écrit « l’herbe », et non « la herbe ». L'élision, qui était entérinée de par l'absence ancienne de "h", ne pouvant être remise en cause par l'apparition soudaine d'une nouvelle orthographe.
  • La « h » francique :
    La « h » obtenue de la langue franque (« francique ») est, elle, au contraire fortement aspirée.

    C’est au IVème et Vème siècle après JC, que les mots empruntés au francique réintroduisent une consonne h fortement aspirée dans ce qui deviendra la future langue française.

    Cette « h » là, étant très prononcée, se conserve du coup aussi à l’écrit, dans des mots comme haubert ou heaume.

    L’aspiré a certes tendance à s’effacer au 16ème, sauf chez les savants, et du coup elle se conserve en français moderne écrit (puisque ce sont les savants qui ont assuré la codification du français moderne).

    Et les mots dont la « h » est d’origine francique ne font pas d’élision : On dit « le heaume » et « le hibou », et non l’hibou.
La question que je me pose est au sujet du nom de la lettre "h" elle-même en français : La lettre "h" serait-elle encore un idéogramme de la "hache" ?

Il me semble en effet logique que le nom de la lettre reprenne le substantif "hache" ("Happia" en bas-francique), sur la base de sa forme en caractère d'imprimerie, qui ressemble à une tête de hache à 2 lames (Comme la francisque de Pétain, alors que la "francisque", la vraie hache franque, n'avait probablement qu'une seule lame).

Mais je dis cela sans le savoir pour de vrai ...  




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