lundi 30 avril 2018

Trop fort

La presse en ligne me propose un article au titre accrocheur ce matin :


Les Feux de l'amour : les moments forts de l'épisode d'hier soir sur TF1

Mon Dieu, et d'aucuns osent prétendre qu'il n'y a pas de conspiration du pouvoir pour endormir les masses.



samedi 28 avril 2018

Quand le Tocsin sonnera

Souvent je pense que le tocsin va retentir, et qu'il faudra se réfugier sous le couvert le plus proche, le magasin, l'église, la station de métro, en attente d'informations de la Sécurité Civile, sur la nature du danger qui guette notre société.

C'est idiot, mais c'est sans doute un effet secondaire de ma culpabilité à profiter, un peu, de ce Paris merveilleux au printemps.

Aussi, et comme on ne peut préjuger combien de temps durera cette période de confinement forcé, je m'efforce d'être le plus souvent possible, au plus près de ces lieux que j'aime, et dans lesquels je rêve me faire enfermer pour 3 jours et 3 nuits, le temps que le danger s'éloigne : les bibliothèques et librairies du quartier latin.

J'en arrive à souhaiter que les sirènes sonnent quand je suis à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, plongé dans "La naissance de la Noblesse" de Karl Ferdinand Werner (édité par Fayard en 1998).

Ou que l'attaque survienne quand je suis chez Gibert au Pont Saint-Michel, au 4è étage, scotché devant le mur des Pleaides.
Je viens d'y passer une heure encore à dévorer "les trésors de la Mer Rouge" de Gary. 

Personne ne pourrait alors me virer sous prétexte de l'heure de fermeture, et on n'aurait rien de mieux à faire que de lire, jour et nuit, lire tous ces livres, forcé et contraint.

Au contraire, je presse le pas quand je me rends dans un de ces havres de culture, de peur que le tocsin ne sonne quand je suis encore en chemin, devant Gap ou Zara, sur le boulevard.

Il en faudrait mourir, comme aurait dit Mlle de Scudery, si je devais passer 3 jours et 3 nuits au milieu des fanfreluches et des acheteuses de franfreluches.




La captation de la Démocratie

Je trouve que cet article du Figaro force un peu le trait afin de se rendre plus lisible, mais il dit néanmoins des choses fondamentalement vraies, et qu'on aurait plutôt attendues dans Libération :


[Les privilégiés] ne parlent plus qu'à leurs pareils, c'est-à-dire non seulement à ceux qui bénéficient d'un même niveau de richesses, mais également à ceux qui partagent le même niveau d'instruction.

Car là est le grand secret de notre société : L'instruction est la seule voie d'accès aux privilèges.

Aussi, les jeunes, profitez au maximum de ce que l'Education Nationale met à votre disposition :

Confrontez-vous avec les meilleurs cerveaux de votre génération,
bénéficiez de l'enseignement des meilleurs éléments du corps professoral,
étudiez un peu plus fort ces sujets théoriques un peu ardus, qui stimulent le meilleur en vous.


Avancez dans cette compréhension de la vie, qui manque tellement à nos concitoyens.

Choisissez le couloir un peu difficile : Faites une prépa, quoi.

Les choses faciles ne donnent pas de satisfaction, autres qu'éphémères.
Seules les choses difficiles sont susceptibles d'être satisfaisantes pour la vie, (sans que cela soit systématique pour autant, hélas).


Vous aurez le temps de mener la vie confortable, bucolique et festive des campus ; et vous en profiterez d'autant mieux que vous l'aurez méritée.

Comme le dit l'article du Figaro cité en tête de ce mémo, la motivation à prendre le couloir étroit de la prépa est dorénavant également d'ordre sociologique :

Le nombre de bonnes places dans notre société se réduit, et ces bonnes places se réservent de plus en plus à ceux qui ont pris le couloir de la prépa, puis des "bonnes écoles".

L'ascenseur social existe toujours, il va de plus en plus haut, de plus en plus vite, mais on ne trouve cet ascenseur qu'au bout du bon couloir : le couloir un peu sombre et étroit au premier abord, de la prépa.

On vous dira que ceux qui n'ont pas pris ce couloir ont tout autant de mérite. C'est évidemment vrai.
Et que d'ailleurs ils réussiront aussi bien dans la vie.

C'est souvent vrai, mais de moins en moins.

On objectera que choisir de prendre le couloir de la prépa c'est prendre un risque sur soi-même. Certes, mais relativisons le "down-side" de ce risque : Pour la plupart des gens qui ont pris ce "risque", les années de prépa s'avèrent parmi les plus riches de leur vie. Et dans le "pire" des cas, il ont dû se rabattre sur le vert campus, celui justement qu'ils n'avaient pas choisi d'entrée de jeu.

Dans la vie il vaut mieux avoir des remords pour des choix que l'on a faits, plutôt que des regrets, pour les choix que l'on n'a pas faits.


mercredi 25 avril 2018

Une erreur d'édition corrigée

Je lisais tranquillement un livre à la bibliothèque de l'Ecole des Chartes, quand je suis tombé sur une coquille d'édition, heureusement corrigée par un lecteur  précédent de ce livre :





Si ce lecteur attentif n'avait pas corrigé la date erronée du 14 Mars 657, sur un acte de Childebert III (!), pour rétablir évidemment 14 Mars 697, je n'aurais pas pu me retenir de le faire moi-même.


Nota du 27/04 : Je me suis décidé à vérifier les dates du règne de Childebert III, qui vont de 650 à 657. La correction manuscrite sur-apposée semble donc fausse, et la date initiale, a contrario, correcte.  

Velib : Faute de français

Vous noterez que le service marketing de Velib a utilisé le mode indicatif par erreur, sur ses panneaux de chantiers, dans la phrase :


"Velib revient vite !" 



L'indicatif est en effet à réserver aux évènements accomplis, ou du moins à ces évènements dont la probabilité de réalisation est suffisamment élevée pour que l'on puisse les considérer comme allant s'accomplir dans un futur très proche, si proche que c'est d'ores et déjà, pour ainsi dire, accomplis. 

Le point d'exclamation, "Velib revient vite, si, si ...!!!", donne cette touche enjouée qu'affectionnent les services marketing, mais est complètement déplacé dans la situation.

Il est évident que depuis que les travaux ont commencé (le 18/12/2017 sur la photo), il eût fallu écrire : 

Velib, reviens vite ! de grâce ...

Le mode impératif de politesse est en effet beaucoup plus adapté, quand il s'agit de susciter la compassion chez un prestataire de services de la Ville de Paris.




President Macron in English

Je ne résiste pas à coller le texte d'Andy Borowitz (du New Yorker) à propos du Président Macron devant le congrès américain :

Americans Startled by Spectacle of President Who Can Speak English

Just minutes into the telecast, thousands of viewers called the networks to inquire if they were witnessing a hoax.


WASHINGTON - Americans who were watching television on Wednesday morning witnessed the startling spectacle of an English-speaking President, viewers have confirmed.

All of the major cable news networks interrupted their regularly scheduled programs to cover the phenomenon, as a man who was identified as “President” spoke in complete, grammatically correct English sentences with no visible sign of strain or discomfort.

Just minutes into the telecast, thousands of viewers called the networks to inquire if they were witnessing a hoax.

“I couldn’t believe what I was seeing,” Carol Foyler, a viewer in Akron, Ohio, said. “It had to be special effects or something.”

While the spectacle might have appeared jarring to many, cable news insiders reported that the networks had in fact aired several hundred speeches by an English-speaking President between the years 2009 and 2017.

10 aliments à proscrire

Ce n'est pas moi qui le dis : Il ne faut pas consommer de yaourts "aux fruits".

Il ne faut acheter que des yaourts nature, et éventuellement les sucrer d'une cuillère de confiture de Mamie.



dimanche 22 avril 2018

Le coeur de la Bretagne

Le reliquaire du cœur d'Anne de Bretagne a été retrouvé par les enquêteurs de la Police Judiciaire.

Que Mercure soit loué ... (le dieu des voleurs).




A l'extérieur il est gravé :                 Et sur l'autre face :

« En ce petit vaisseau                                         « Ce cueur fut si très hault
De fin or pur et munde                                       Que de la terre aux cieulx
Repose ung plus grand cueur                              Sa vertu libérale
Que oncque dame eut au munde                         Accroissoit mieulx et miulx
Anne fut le nom delle                                          Mais Dieu en a reprins
En France deux fois royne                                   Sa portion meilleure
Duchesse des Bretons                                          Et ceste part terrestre
Royale et Souveraine.                                          En grand dueil nous demeur. »
M VC XIII »                                                        IXE Ianvier


On notera la jolie allitération "mieulx et miulx", bien que "miulx" ne soit pas une variante connue du dictionnaire Godefroy d'ancien français :


 

La lutte contre le trafic des oeuvres d'art doit être menée de manière très particulière par les autorités : Il faut s'assurer à tout moment que le voleur peut tirer une rémunération du recel largement supérieure à la valeur intrinsèque du matériau de l'oeuvre.

Je suis pour que les voleurs d'oeuvre d'art qui se font prendre, mais rendent les oeuvres intactes ou permettent de les récupérer intactes, ne soient même pas poursuivis par le justice, ou ne le soient qu'à titre civil, pour les frais de restauration des lieux et des artefacts.

samedi 21 avril 2018

Argento Magus

L'évolution d'Argentomagus au travers des siècles est véritablement fascinante, notamment par l'impression de continuité et de cohérence des évènements en un même lieu :

Du théâtre antique sur le coteau, on surplombe le gué celte qui traverse encore la Creuse, en face du Castrum carolingien, non loin des ruines du pont romain, au bout de la ville du Moyen-age, à l'extrémité d'une petite rue tellement classique que Georges Sand aurait pu en décrire les genêts par dessus les murs.

Ce ne sont pas des genêts, mais je ne connais pas cette plante à fleurs rose.
Et cette petite rue s'appelle d'ailleurs toujours "la Rue du Gué". Depuis 3000 ans probablement.

La permanence dans le lieu, depuis la nuit des temps, tend à réfuter la conquête effectuée par Rome en -52 comme l'évènement fondateur d'une civilisation, telle qu'on la présente habituellement. Les artefacts antérieurs à Rome réfutent clairement l'idée selon laquelle, avant Rome il n'y avait rien. Argentomagus fait au contraire de Rome un simple avatar du continuum d'une réalité historique plus ancienne : Rome est venue, puis Rome est repartie.

Le Magus de l'Argento (Le "marché de l'argent" en langue celte) a toujours été installé à la croisée d'un système complexe de voies bituriges, pour servir les échanges de marchandises et de voyageurs. Ces voies bituriges originelles ne seront complétées que bien plus tard par le système des nouvelles voies romaines.


C'est l'abondance en eau, tirée d'une fontaine gauloise du 1er siècle, desservie par un conduite de troncs de bois évidés et enterrés sur 6000 mètres, qui a permis le développement d'un bourg (200 maisons), sur ce plateau karstique très sec. Curieusement d'ailleurs, le Lugdunum présente une exposition temporaire ces jours-ci, sur l'Aqua qui serait "l'invention des romains". Certes ceux-ci ont amené en Gaule la technique des "aqueduc" dans des architectures maçonnées splendides et toujours spectaculaires, permettant de conduire très loin de l'eau sur des déclivités très faibles, mais de là à parler d'invention de l'"aqua" ...

C'est une muraille gauloise qui ferme le plateau au Nord au 1er siècle, et qui protège la petite ville celte devenue romaine par conquête. Dans cette ville, un noble gaulois (le mot "noble" est ici un anachronisme, la noblesse au sens moderne n'existera que dans plusieurs siècles) a changé son nom au IIIème siècle par snobisme pour prendre un nom à la romaine en 3 parties :  Quintus Sergius Macrinus, sans doute en hommage à l'empereur Macrinus (217).
On sait depuis longtemps que le patrimoine des noms se renouvelle très vite à chaque invasion, essentiellement par le snobisme des élites sociales. Du coup, de nos noms celtes d'origine, il ne reste pratiquement rien, sauf un Vercingetorix parfois, au détour des pages de la Guerre des Gaules.
Un double effacement onomastique va se produire en Gaule : effacement par des noms romains au 1er siècle, puis effacement à nouveau par des noms à consonance franque au 5ème siècle. C'est ainsi que nos rois, dans le futur,  s'appelleront souvent Hlodowig, "francisé" en Clovis puis en Louis.


C'est pourquoi je suis de plus en plus gêné par cette convention unanime et facile du Latin qui nous aurait donné le Français, sous le prétexte globalisant que Rome nous a apporté les aqueducs.

L'argent se disait "Argento" en langue celte des siècles avant que Cesar vienne nous imposer l'"Argentum". Même si on n'écrivait pas la langue celte, pour des raisons d'interdit religieux.


Ne pourrait-on pas revenir à cette théorie que j'ai beaucoup aimée, rédigée par un Chartiste en 1828, S.-F. Fallot de Montbéliard, qui inverse complètement le sens des héritages, et qui dit que notre langue celte serait mère du Latin ?

Parce que Brennos (un Senon) a été s'installer à Rome en -313.
Et qu'il y est resté lui.
Pas comme Julius qui n'a fait que passer en massacrant.

jeudi 19 avril 2018

Une belle histoire d'amour du XVIIème siècle

Je trouve cet acte de décès à Gray en 1668 :


Actes de Décès de Gray
(70 - Haute-Saône)
Année 1668 - Page 418/439 
Je le traduis, pour ceux qui n'ont pas eu la chance de Mimi, de faire du latin à l'école :

Claude Bucque et Blaisie Guyet, sa légitime épouse,
le même jour et la même heure, munis des sacrements, sont décédés,
ce 11 Juillet 1668. Ils ont été ensevelis ensemble sous le même tumulus [dans la même sépulture].


Le Curé ajoute intentionnellement les derniers mots, qui n'appartiennent pas à un acte de décès officiel, pour signifier que devant un si beau mariage, même la Mort ne séparera pas Claude et Blaisie.

mercredi 18 avril 2018

Argentomagus




Argentomagus est un oppidum celte, un lieu magnifique qui concentre toute l'histoire de notre France sur 2 coteaux qui se font face, au dessus de la rivière Creuse.

Un évènement véritablement exceptionnel a permis la conservation des couches historiques antiques successives (oppidum biturige puis ville romaine). Cet évènement s'est produit 1 ou 2 siècles après la chute de Rome : Le centre de gravité de la ville a quitté l'oppidum sur le coteau Nord et passé la Creuse. La ville s'est alors développée sur le coteau Sud, sous un castrum de bois de l'époque carolingienne (daté de 766).


Déplacement de la ville du 5ème au 7ème siècle


Et ainsi de nos jours, nous avons la petite ville médiévale de Argenton sur Creuse.

De manière certaine, cette translation s'est faite de manière progressive et non brutale : On a retrouvé dans les fondations de ce premier castrum, deux pierres taillées avec inscription latine, réutilisées en soubassement.
Ces pierres ont donc été, soit déchaussées d'un monument de la ville romaine, soit plus probablement récupérées d'un bâtiment déjà ruiné, utilisé en carrière de pierre taillées, ont traversé la Creuse par le gué celte ou par le pont romain1, puis hissées sur la colline d'en face, pour servir de fondation.




L'oppidum biturige a ainsi été progressivement délaissé, et ses fondations se sont enterré avec le temps, pour que nous puissions les redécouvrir aujourd'hui.



Le forum à explorer ...

Je me suis assis sur les marches de la fontaine d'Argentomagus, la plus grande de Gaule. C'était émouvant à chialer.




Une merveille.


1 Gué celte et pont romain dont on voit encore nettement les soubassements aujourd'hui, les arches du pont romain ayant été emportées par une crue cataclysmique au XVIème siècle, crue qui a également détruit toute la ville basse d'Argenton.




lundi 16 avril 2018

Le plancher de Joachin

On écoutera avec bonheur cette conférence, donnée à l'Ecole des Chartes, sur le "Plancher de Joachin".

Ou les considérations d'outre-tombe sur la vie, inscrites par Joachin le menuisier au revers du plancher qu'il pose au Château de Picomtal, en 1880 :

Heureux mortel, quand tu me liras, je ne serai plus.




samedi 14 avril 2018

Un plan sur la Comète en 1664

Le Curé de Gray fait 3 observations d'une comète entre Décembre 1664 et Avril 1665, dans le ciel de Gray. Il relate ces observations au milieu des baptêmes de son Etat-Civil :


Baptêmes de Gray (Haute-Saône)
Année 1664
Page 372/439
On notera que la narration de ces observations est en français, au milieu des actes encore en Latin.
La Comté n'est pas encore vraiment française, encore très espagnole,
et l'Edit de Villers-Cotteret n'est donc pas encore appliqué à Gray. 
"Au commencement de ce mois, il y parut une Cometta (sic),
Dieu nous préserve du malheur"
"Il y parut encore une Comette, sur la fin de ce mois,
toutes deux s'élevaient du cotté (sic) de Gy"

2 Observations Décembre 1664 vers Gy, au Sud-Est-Est

Le Curé mentionne à nouveau, quelques mois plus tard, en Avril 1665, une 3ème apparition de comète :


https://fr.wikipedia.org/wiki/Johannes_Hevelius
"Il y parut une Comette au commencem[ent] de ce mois,
entre Beaujeux et Corneulx".
On notera le U écrit comme un V, et le trait d'abréviation au dessus du m de "commencem".
Deux survivances paléographiques en cette fin de XVIIème siècle.


1 Observation Avril 1665 vers Beaujeux et Corneux au Nord-Est

il parait possible d'identifier cette comète, qui a certainement laissé des traces dans l'histoire, et effectivement, Bruno nous signale qu'elle est référencée :

C'est 153p/ikeya–zhang, formellement découverte en 2002. 


Cette comète qui passe dans le ciel régulièrement, a une période de 367 ans, et donc elle a effectivement été visible depuis la terre à son précédent passage, dans les années 1660. 


Un grand astronome polonais, un certain Johannes Hevelius, a fait les mêmes observations que notre petit curé, qu'il a rapportées dans son livre "Mantissa Cometae MDCLXIV" :




Hevelius, Observations d'une Comète des 4 et 18 Décembre 1664

Un lecteur attentif de NautreMonde, que je remercie, me signale la précision suivante : L'observation de Hevelius n'est pas du "4" Décembre, comme indiqué par moi par erreur. Le signe utilisé, qui ressemble à un 4, est en fait une marque d'imprimerie rattachant à la planète Jupiter : Le 18 Décembre 1664 était donc un Jeudi, jour de Jupiter.
C'était très commun dans les travaux d'astronomes depuis l'antiquité, jusqu'au 19ème siècle. Voir à ce propos le tableau des Corps Célestes.




Hevelius, Observations d'une Comète en Avril 1665

Hevelius, qui disposait certainement d'un meilleur matériel d'observation que notre curé, a également observé cette comète à une autre occasion, entre ces deux dates maximum, soit en Février 1665.

C'est donc cette Comète Ikeya-Zhang (bien qu'elle ne sera nommée ainsi que beaucoup plus tard donc), que notre curé a vu se lever les 3 fois, à différents endroits du ciel, dans la constellation de la Baleine.



D'autant que les observations vers l'est du curé étaient aussi certainement visibles en Pologne beaucoup plus à l'est, à peu près à la même latitude.


Le dessin du Curé est assez convaincant :

La représentation de la Comète aperçue par le Curé

On a en effet une photo d'Ikeya-Zhang, prise lors de son passage à l'époque moderne (1991) : 



Ouaouh :
Cette comète aurait pu s'appeler "153P/Cadot-Hevelius", du nom d'observateurs plus anciens, un astronome polonais, et un curé de Gray qui arpentait la Comté de Bourgogne, son registre sous le bras, en regardant le Ciel, avant l'aube. 



Militaro-Marketing

Je lis dans la presse :

La ministre des armées et le chef d'état-major ont livré samedi soir quelques précisions sur les frappes militaires contre le régime de Bachar-el-Assad : "tous les missiles français sont parvenus à leur objectif".


C'est la première fois que j'ai autant l'impression d'une opération militaire à vocation marketing non dissimulée ...

Amis clients, sachez-le, la France peut maintenant vous vendre des Missiles à Longue Portée (2500 Kms) que vous pourrez tirer depuis un navire confortablement à l'abri dans les eaux internationales.

Et comme il n'y a que très peu de pays sans façade maritime, nous pouvons probablement "traiter" tous vos pays ennemis.

vendredi 13 avril 2018

L'illustre théatre

Nous avons étudié un texte intéressant, relatant la transformation d'un bâtiment à Rouen, à Paris (mais le notaire rédacteur appartient à l'étude Cavé de Rouen) initialement consacré au jeu de paume, en "l'Illustre Théatre" de Molière :


Du mardi apprez midy trois[ième] jour de novembre MVIc quarante trois (1643)

Et émouvantes sont les signatures des copains de Poquelin, qui "feront la commedie" avec lui :


"m," [Magdeleine] Béjart
Jean-Baptiste Poquelin 









jeudi 12 avril 2018

L'odeur de la Rose

Shakespeare fait dire à Juliet dans "Romeo et Juliet" (Acte II, Scène II) :
What's in a name? That which we call a rose
By any other word would smell as sweet

Mais non en fait, le nom que je donne à cette fleur structure l'odeur de cette fleur dans mon esprit.

L'odeur de la rose est dans mon esprit, l'odeur de la rose.





mercredi 11 avril 2018

Le DRH Sniper

Il faut écouter cette émission France Culture pour comprendre le mode de fonctionnement des RH des entreprises.

C'est sans repentance : Le DRH Sniper

On ne doit pas se voiler la face : Le DRH en question, il fait aujourd'hui la promotion de son livre, qui dénonce sa propre violence d'hier. 

C'est quand même un peu osé.


lundi 9 avril 2018

Une étude complètement fausse (et même bête)

Atlantico : Un article de la BBC fait état de travaux sur la notion de "déterminisme nominatif", établissant un lien entre le prénom ou le nom d'une personne et son activité professionnelle. Êtes-vous d'accord avec ces travaux ?
Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/dupont-martin-truc-ou-place-en-garde-vue-que-nos-noms-decident-notre-vie-3357774.html#F0eWBjfOYx3tipJJ.99
On interroge un sociologue :


Un article de la BBC fait état de travaux sur la notion de "déterminisme nominatif", établissant un lien entre le prénom ou le nom d'une personne et son activité professionnelle.
Êtes-vous d'accord avec [les conclusions de] ces travaux ?

Cette étude cherche des corrélations entre deux phénomènes apparemment distincts, se succédant dans le temps, en l'occurrence entre :
  • Le choix d'un prénom pour un enfant par ses parents, à la naissance,
  • Le choix d'une profession par cette personne porteuse d'un certain prénom, 20 ans plus tard.

Et évidemment, on mesure effectivement une corrélation entre ces 2 séries de données (il y a toujours des corrélations entre les séries de données, surtout entre les séries bien séparées dans le temps ...). Du coup on en tire une conclusion sociologique :

"le prénom conditionne le choix de la profession : les 'Rémi' seront plus souvent dentistes".

Et comme prémisse et conclusion sont arrangées dans le temps, on qualifie le premier phénomène de "cause", puisqu'il vient d'abord, et le second d'"effet", simplement parce qu'il vient après.


Mais c'est juste idiot ...




En fait la seule chose que l'on mesure ici, au fond, c'est le déterminisme social.

Le déterminisme social est un phénomène sociologique éternel, responsable des 2 phénomènes étudiés (entre autres phénomènes) :
  • Les affectation de prénoms à la naissance (au petit Kevin et au petit Charles-Amédée)
  • Le choix contraint de leur profession plus tard, à 20 ans pour Kevin (en CAP coiffure, ou stewart), à 25 ans pour Charles-Amédée (banquier, après une école de commerce).


C'est finalement aussi idiot (bien que pour des raisons différentes) que de mesurer que "tous les grands criminels ont bu du lait dans leur jeunesse", comme un prof de stats nous le répétait tout le temps, en archétype de l'erreur méthodologique.